Alexandre-François Desportes (1661-1743)
Nature morte à l'aiguière, 1734
Musée du Louvre (Paris)
Que voit-on ? Présentée sur une dalle de pierre qui figure une marche d'autel ou de tombeau antique et devant un bas-relief en marbre noir que l'on devine à l'arrière plan, partiellement masqué par une lourde draperie de velours de soie rose, de gauche à droite : une somptueuse aiguière en bronze doré (qui donne son nom au tableau) précieusement sculptée d'une scène antique. Tentant de boire dans l'aiguière, une perruche bleue. Les autres éléments de cette grande nature morte d'apparat présentent de gauche à droite : des pêches sur leur branche avec leur feuillage, des raisins blanc et rouge avec leur sarment et leur feuillage. Sur l'autel ou le tombeau antique : un récipient en argent à anses cornées contenant des poires en abondance. Dans le bas du tableau à droite : deux " cobayes" font un festin de fruits. Desportes, avant out un peintre animalier ne résiste jamais à placer des animaux dans ses natures mortes. A noter qu'il n'y a pas de chat, son animal fétiche, dans celle-ci.
Rappel biographique : le peintre français Alexandre-François Desportes est le maître incontesté de la peinture animalière aux 17e et 18e siècle. Ce genre était considéré fort injustement avec la nature morte, comme une sous catégorie picturale, ce qui n'empêcha ni Louis XIV ni Louis XV de faire largement appel à Desportes pour peindre leurs chiens favoris. Elève de Frans Snyders, il s’est largement imprégné de la tradition flamande. Portraitiste à la Cour de Pologne au début de sa carrière, il rejoint la Cour de Versailles à partir de 1700 et ne la quittera plus jusqu'à sa mort. Il exécute de nombreux tableaux décoratifs pour orner les demeures royales (Versailles, Marly Meudon Compiègne, Choisy...) et devient peintre des chasses et de la meute royales pour Louis XIV puis pour Louis XV. Lors des chasses royales, Desportes suit le roi et Saint Simon rapporte : « qu’il allait même d’ordinaire à la chasse à ses côtés, avec un petit portefeuille pour dessiner sur les lieux leurs diverses attitudes, entre lesquelles le roi choisissait, et toujours avec goût, celles qu’il préférait aux autres. » La nature morte n'entre dans l'art de Desportes que très épisodiquement et uniquement pour son aspect décoratif et la mise en scène dont elle permet d'entourer les peintures de gibiers et d'animaux morts ou pour rehausser les portraits des chiens royaux.
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