jeudi 28 février 2019

Henri Matisse (1869-1954) - Citrons sur fond rose


Henri Matisse (1869-1954)
Citrons sur fond rose, 1943
Collection privée 

Que voit on ? Posés sur le manteau d'une cheminée en brique rose, devant un tapisserie elle même rose à motif de fleur de lys stylisées : 6 citrons dont 2 verts entourant une porcelaine chinoise octogonale remplie de fleurs.   

Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec des livres, en juin 1890.Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio,  il peint une une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)
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mardi 26 février 2019

Paul Gauguin (1848-1903) - Bouquets et céramique sur une commode



Paul Gauguin (1848-1903)
Bouquets et céramique sur une commode,1886
Huile sur toile (60 x73 cm )
Collection privée

 Que voit on ? Ce que décrit le titre. Les dommages que cette toile a subis ici et là (sur les tiroirs de la commode et  à l'extrême  droite du cadre, laissant apparaitre un fond bleu et orange sur lequel la nouvelle composition a été repeinte. Mais l'osmose entre les deux est telle que l'on finit par ne plus savoir ce qui appartient à l'ancienne toile et ce qui appartient à la nouvelle !(la frange du tissu par exemple! )

Rappel biographique : le peintre français Paul Gauguin est un peintre post impressionniste, chef de file  bien connu de l'École de Pont-Aven et inspirateur des Nabis. Il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du 19e siècle. En 1874, la connaissance qu'il fait de Camille Pissaro et  la première exposition du courant impressionniste, l'inclinent à devenir amateur d'art et à s'essayer alors à la peinture.  En 1882, il abandonne son emploi de courtier en bourse pour se consacrer uniquement à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à novembre 1884, il s'établit à Rouen où Pissaro vivait également. Pendant ces 10 mois passés à Rouen, il réalise près de quarante tableaux, principalement des vues de la ville et de ses alentours et quelques natures mortes très classiques. Cela ne suffit pas pour vivre et il part avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague.
Ses affaires ne vont pas bien et il revient à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'assurer leur subsistance. Il est déchiré par cette situation. Il expose avec les impressionnistes régulièrement de 1876 à 1886.
C'est en juillet 1886 que Paul Gauguin effectue un premier séjour en Bretagne. Il s'installe pour 3 mois à la pension Le Gloanec, à Pont-Aven où vit une colonie d'artistes. Il y rencontre le très jeune peintre (et écrivain) Emile Bernard  adepte du " Cloisonnisme ", une technique picturale cernant chaque plan de couleur d'une fine cloison, un peu à la manière de la technique du vitrail ou des estampes japonaises.
Influencé par Emile Bernard et par le courant symboliste, Paul Gauguin renonce à l'impressionnisme pour élaborer, une nouvelle théorie picturale, le " Synthétisme ". Sa recherche va alors dans le sens d'une simplification des formes, il élimine les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification obtenue par l'usage du cerne et de l'aplat de couleur.
Nabis et Synthétistes, inspirés également par Stéphane Mallarmé et les symbolistes littéraires, partageront pendant quelques temps des convictions communes sur la nécessité de libérer la peinture de sa sujétion au réel et de laisser davantage de place à l'idée ou à la symbolique. Maurice DenisPaul Sérusier, Édouard VuillardPierre BonnardOdilon Redon font partie de ce mouvement.
Gauguin retournera en Bretagne en 1889 et 1890, au Pouldu, tout proche de Pont-Aven, deux lieux où chaque été une importante colonie d'artistes tentera d'élaborer une nouvelle peinture. Il y loge à " la Buvette de la Plage " de Marie Henry, en compagnie des peintres Meyer de Haan, Sérusier et Filiger.
En 1891, ruiné, il s'embarque pour la Polynésie, grâce à une vente de ses œuvres dont le succès a été assuré par deux articles enthousiastes  d'Octave Mirbeau. Il s'installe à Tahiti où il espère pouvoir fuir la civilisation, tout ce qui est artificiel et conventionnel.  
Influencé par l'environnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure, aujourd'hui au Musée des Beaux arts de Boston  au titre explicite de D'où venons nous? Que sommes sommes, Où allons nous ? qu'il considère lui-même comme son testament pictural. En 1901, il va vivre a Atuona dans les îles Marquises. Il lui semble être au paradis. Il va vite déchanter en se rendant compte des abus des autorités et en essayant de se battre pour les indigènes. Malgré ce combat auprès des autorités, Gauguin reste peu apprécié des Polynésiens en général et des Marquisiens en particulier, qui ont l'impression d'avoir eu affaire à un homme qui s'est servi d'eux, de leur culture ancestrale et surtout des femmes, comme si cela lui était dû. Affaibli, fatigué de lutter, il meurt au printemps 1903. Il est enterré dans le cimetière d'Atuona.
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lundi 25 février 2019

Jean-Etienne Liotard (1702-1789) - Nature morte au service à thé



Jean-Etienne Liotard (1702-1789)
Nature morte au service à  thé (c. 1781-83) 
Huile sur toile 
The J. Paul Getty Museum, Malibu

Que voit on ?   Seulement cinq de ses natures mortes aux services à thé et à café sont parvenues jusqu'au nous.  Liotard a commencé à peindre des services à thé et à café au cours des deux dernières décennies de sa vie, au moment où ses commanditaires lui demandaient de moins en moins de portraits au pastel, qui étaient sa spécialité. A partir de 1740,  il commença déjà à  inclure des natures mortes de fruits et de porcelaine à l'intérieur même de ses portraits. 
Dans cette peinture on peut voir un plateau sur lequel sont posés - dans un évident désordre - six tasses et soucoupes, une théière, un sucrier, un pichet de lait et un pot avec un couvercle contenant peut-être des feuilles de thé. Le grand bol à droite contenant une tasse de thé et une soucoupe pourrait être utilisé pour déposer les résidus de thé froid et les feuilles de thé utilisées. Dans cette composition Liotard met en contraste des matériaux luxueux  (la porcelaine chinoise et l’argenterie) avec un simple plateau en tôle peinte qui imitait la laque d’Asie. 
(Redigé à partir de la notice du Paul Getty Museum)

Rappel biographique : Le peintre genevois Jean-Etienne Liotard (1702-1789) a voyagé à Naples, à Rome, à Constantinople, à Vienne, en Hollande et à Londres. Surnommé le peintre turc à cause du costume oriental qu'il avait choisi de porter depuis son passage à Constantinople, il a peint beaucoup de portraits (dont celui d'un pape) et un nombre très restreint de natures mortes. Collectionneur, expert en peintures pour les anciens maîtres, il est également l'auteur d'un Traité des principes et des règles de la peinture (1781). Son œuvre varié et prolifique est reconsidéré depuis les années 2000 à travers de nombreuses rétrospectives. Jean-Étienne Liotard est né en république de Genève le dernier né d'une fratrie, dont un frère jumeau, Jean-Michel (1702-1796), sera  un célèbre dessinateur et graveur. Peu de détails semblent nous être parvenus sur son enfance. En 1720, Antoine, son père est en partie ruiné à la suite du krach du système de Law3. Malgré tout, Jean-Étienne Liotard reçoit l'enseignement du miniaturiste et professeur de dessin genevois Daniel Gardelle (1673-1753), qu'il surpasse au bout de quelques mois dans l'art de la copie1. Puis, il entre au service de Jean-Louis Petitot (1692-1730), dont il copie les émaux et des miniatures avec une remarquable compétence. Par la suite, il mèna une vie de voyages et d'aventures toujours abondamment nourrie de portraits des célébrités ou  des anonymes qu'il  croisait  et qui le conduisirent à devenir un des peintres les plus célèbres de son temps.
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dimanche 24 février 2019

Georgia O' Keeffe (1887-1986) - Grapes No. 2


Georgia O' Keeffe (1887-1986)
 Grapes No. 2, 1927.

Que voit on ? Dans un ambiance résolument blanche où l 'assiette de porcelaine se confond presque avec le drapé de la nappe où elle semble s'enfoncer : une grappe de raisins noirs qu'une main invisible vient tout juste de lâcher. Subtile tentative de rendu d'un mouvement dans une  image immobile. 

Rappel biographique : La peintre américaine Georgia O' Keeffe est considérée comme une des peintres modernistes majeures du 20e siècle.  L'art de Georgia O'Keeffe est basé sur une observation minutieuse de la nature et sur sa volonté de peindre ce qu'elle ressent plus que ce qu'elle voit. Elle demeurera à l'écart des courants, suivant sa propre voie. Ses gros plans de fleurs, qui caractérisent une bonne partie de sa production, révèlent son sens aigu de l'observation. Le format de ses toiles, les couleurs et les nuances rendent la majeure partie de ses tableaux pratiquement abstraits. À sa mort, Georgia O'Keeffe a laissé environ 900 tableaux dont finalement très peu de natures  mortes, qui est pourtant un genre auquel elle est régulièrement revenue tout au long de sa carrière.
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samedi 23 février 2019

Raoul Hynckes (1893-1973) - Nature morte avec poires



Raoul Hynckes (1893-1973)
Nature morte avec poires 
Kunsthandel Ivo Bouwman, La Hague 

Que voit on ? Une série de poires aux formes très allongées  dont la similitude avec la forme du motif architectural représenté à l'arrière plan apparait comme évident. 

Rappel biographique : Après ses études en Belgique de 1907 à 1912, à l'Académie des beaux-arts de Bruxelles et à celle de Malines, il se fixe en 1914 aux Pays-Bas. Jusqu'en 1924, il reste impressionniste, puis de 1924 à 1933, ses natures mortes le montrent influencé par le cubisme et, plus particulièrement, l'œuvre de Juan Gris (Nature morte aux verres, 1929, Amsterdam, Stedelijk Museum).
À partir de 1933, il va devenir l'un des principaux représentants, avec Carel Willink et Pyke Koch, du réalisme magique néerlandais, et va privilégier le genre de la nature morte à laquelle se trouve toujours associée une tête de mort. Ses compositions, exécutées avec un rendu scrupuleux, sont marquées à la fois par l'influence de la peinture métaphysique et la représentation du thème traditionnel de la vanité. Son art culmine avec le tableau Chaînes (1934, Rotterdam, Museum Boymans Van Beuningen), qui montre sur la crête d'un mur un récipient dans lequel sont contenus des crânes, et Ex Est (Nature morte à la tête de mort, 1940, Amsterdam, Stedelijk Museum), qui représente dans une trappe d'égout une tête de mort au milieu de détritus : cette composition exprime bien à la fois sa vision tragique du monde et la déchéance de l'humanité.
Raoul Hynckes est représenté dans de nombreux musées néerlandais.

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vendredi 22 février 2019

Albrecht Dürer (1421-1528) - Sea Crab



Albrecht Dürer  (1421-1528)  
Sea Crab 
Watercolour (26.3 x 36.5 cm), c.1495  
Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam


Rappel biographique : Si l'on ne connait pas Dürer comme peintre de natures mortes  c'est tout simplement parce qu'il n'en pas peints. Les quelques dessins d'animaux qu'il a laissés sont tous des dessins d'animaux vivants et les aquarelles de plantes,  crustacés ou de poissons et autres objets qu'i' a laissés peuvent être assimilés à des natures sans pour autant en être stricto sensu.
« L'art d'Albrecht Dürer marque l'apogée de la peinture à la sortie du Moyen Âge. Sa maîtrise absolue du dessin rigoureux et d'une coloration sensuelle fascinent aujourd'hui comme de son temps ».  Dürer travaille sa peinture dans la continuité de Van Eyck en tentant de reproduire le plus fidèlement possible la nature et les paysages ; ses nombreuses esquisses indiquent bien tout l'intérêt que portait l'artiste à ce travail. Formé dans la tradition médiévale allemande en vigueur à son époque, il acquiert grâce à ses voyages en Italie une profonde indépendance, plus grande peut-être que les artistes italiens eux-mêmes, puisqu'il ne relevait lui-même d'aucune tradition moderne, l'allemande appartenant déjà au passé. Il a représenté à sa manière une avant-garde.

jeudi 21 février 2019

Juan Gris (1887‑1927) Nature morte devant une fenêtre ouverte



Juan Gris (1887‑1927)
Nature morte devant une fenêtre ouverte, 1925
Collection privée 

Que voit-on  ? Une nature morte à la palette du peintre, au livre ouvert et aux deux pommes dans un compotier posé sur une table de nuit dont les veines du bois sont clairement dessinées.  La fenêtre ouverte est figurée à la fois par le trou ouvert vers l'extérieur et par la vitre, l'huisserie et la poignée (en noir).

Rappel Biographique : Juan Gris vécut et travailla en France à partir de 1906.  Il fut proche du mouvement cubiste mais il occupa en même temps une place très à part dans la peinture de son temps, sans doute toujours dans l'ombre de Picasso qui l'aurait volontiers  " éliminé de la carte "  selon les dires de Gertrude Stein. Salvador Dali disait de lui : « Juan Gris est le plus grand des peintres cubistes, plus important que Picasso parce que plus vrai.  Picasso était constamment tourmenté par le désir de comprendre la manière de Gris dont les tableaux étaient techniquement toujours aboutis, d'une homogénéité parfaite, alors qu'il ne parvenait jamais à remplir ses surfaces de façon satisfaisante, couvrant avec difficulté la toile d'une matière aigre. Il interrogeait sans cesse : « Qu'est-ce que tu mets là ? — De la térébenthine. » Il essayait le mélange, échouait, abandonnait aussitôt, passant à autre chose, divin impatient. »
Aujourd'hui Juan Gris apparait comme un génie injustement resté dans l'ombre. Il a peint quasiment autant de natures mortes que de paysages ou de portraits.

Jusqu’en 1920, sa peinture est encore marquée par l’Espagne, celle des natures mortes de l’école de Séville des 16e-17e siècles – d’un José Sanchez Cotan, d’un Valdes Léal ou d’un Zurbaran, par exemple – Gris aime profondément ces peintures des « blancs chartreux qui, dans l’ombre, glissent silencieux sur les dalles des morts ». Des blancs contrastant avec les noirs, il va donc tirer le parti le plus fort.

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mercredi 20 février 2019

Edouard Vuillard (1868-1940) - Tasse et mandarine



Edouard Vuillard (1868-1940)
Tasse et mandarine, 1887-88
Huile sur toile (19 x 25.1 cm) 
Collection particulière  (Vente  Christie's)

Que voit on ? Ce que décrit le titre à quoi s'ajoutent deux allumettes à embout soufré rouge au premier plan devant la mandarine... et une cigarette éteinte sur le bord de la table  au premier plan de la tasse.  A travers le rideau de dentelle occupant tout le bord droit de la composition  filtre une lumière d'une douceur  estivale. 

Rappel biographique : Jean-Édouard Vuillard, connu pour  être le fondateur du mouvement Nabis, a peint aussi bien des portraits que des intérieurs, des natures mortes, des compositions murales et des décors de théâtre. Vuillard exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901 et au Salon dAutomne en 1903. C'est dans le années 1890 qu'il  fit la connaissance des frères Alexandre et Thadée Natanson, les fondateurs de la Revue Blanche, et en 1892, sous leur conseil, il fit ses premières décorations (fresques d'appartements) pour la maison de Madame Desmarais. Plus tard il reçut de nombreuses commandes semblables. En 1895 pour Alexandre Natanson, en 1898 pour Claude Anet, en 1908 pour Bernstein et en 1913 pour Bernheim et pour le Théâtre des Champs Elysées. Les dernières commandes qu'il reçut datent de 1937 (Palais de Chaillot à Paris, avec Bonnard) et de 1939 (Palais des Nations à Genève, avec Maurice Denis, Roussel et Roger Chastel).
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mardi 19 février 2019

Marsden Hartley (1877–1943) - Green and purple grapes in a basket


Marsden Hartley  (1877–1943)  
Green and purple grapes in a basket
 Private collection

Le peintre américain Marsden Hartley dont plusieurs natures mortes ont été postées sur ce blog depuis 2013 a séjourné à Paris dès 1912, période à laquelle il a fait partie du cercle de Gertrude Stein. L'année suivante il rencontre à Berlin, Vassily Kandinsky par lequel il est très impressionné au point de commencer à peindre une série de peintures abstraites, avec des formes aux contours très nets et aux couleurs vives.  C'est à cette époque aussi qu'il entame une histoire d'amour avec un officier allemand qui sera tué au combat pendant la Première Guerre mondiale et le laissera inconsolable. Il enchaînera ensuite les aller-retour entre l'Europe et les Etats-Unis avant de se fixer en 1937 dans le Maine après avoir déclaré qu'il voulait devenir «le peintre du Maine» et rendre compte de la vie américaine au niveau local !  Hartley se rapproche alors du mouvement régionaliste, un groupe d'artistes actif du début au milieu du 20ème siècle et qui a tenté de représenter un "art américain différent". Il a continué à peindre dans le Maine, jusqu'à son décès en 1943.
Hartley a trouvé un expressionnisme original et très personnel qui donne toute sa mesure non pas tant dans ses natures mortes (assez rares) que dans les peintures des paysages et montagnes austères et tourmentés du Maine qu'il a merveilleusement peints.
 
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lundi 18 février 2019

Charles Demuth (1883-1935) - California Tomatoes


Charles Demuth (1883 -1935) 
California Tomatoes, c. 1925 
 Columbus Museum of Art

 Que voit on ? Huit tomates posées sur un torchon blanc à rayures bleues. Dans cette très belle aquarelle,  certaines parties des tomates comme certaines parties du torchon sont peints sur la réserve.

Rappel biographique : Charles Demuth est un peintre et photographe américain, principal représentant, avec Charles Sheeler, du mouvement précisionniste ou cubo-réaliste. Il s'intéresse essentiellement à la représentation cubiste de sujets urbains et industriels. Son style est caractérisé par des formes simplifiées et écrasées, traversées par des lignes de force qui rythment la composition.
Charles Demuth a longtemps vécu avec sa mère à Lancaster, en Pennsylvanie, dans la maison qui est aujourd'hui le Demuth Museum.
Diplômé de la Franklin & Marshall Academy en 1901, il étudie ensuite à la Drexel University en 1903 et 1904 puis à la Pennsylvania Academy of Fine Arts de Philadelphie dont il est diplômé en 1910. Il y est l'élève de William Merritt Chase et y rencontre William Carlos Williams avec qui il restera ami toute sa vie. Entre 1907 et 1913, il effectue plusieurs séjours à Paris où il étudie à l'Académie Colarossi et à l'Académie Julian. Il y découvre le cubisme et y rencontre Marsden Hartley qui l'introduira auprès d'Alfred Stieglitz. En 1912, il rencontre Robert Locher, lui aussi de Lancaster, avec qui il reste jusqu'à la fin de sa vie.
Vers 1915, il rejoint le groupe avant-gardiste d'Alfred Stieglitz et expose dans sa galerie, le 291. Il réalise de nombreuses illustrations de livres puis se tourne vers l'aquarelle. Dans les années 1920, sa série de portraits, collages d'objets, de lettres et de chiffres, annonce les réalisations à venir du pop art. De santé fragile, Charles Demuth boite depuis l'âge de cinq ans et se déplace avec une canne. Il meurt de complications diabétiques à 51 ans.

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dimanche 17 février 2019

Léon Bonvin (1834-1866) - Nature morte avec vin, carafe d'eau, fruits et noix


Léon Bonvin (1834-1866) 
Nature morte avec vin, carafe d'eau  et fruits et noix (1864)
Collection privée 

Que voit on ?  Ce qui frappe surtout c'est le contraste entre la bouteille de vin très sombre au fond de la composition et la carafe d'eau transparente au premier plan ;  un élément commun les lie cependant : les reflets de la fenêtre ouverte sur l'extérieur, dont on peut même apercevoir  - avec une parfaite maîtrise technique - l'ombre projetée sur le mur  à l'intérieur de la carafe d'eau !  Greandaes mandarine raisins, dattes et noix sans oublier un très beau plissé de serviette, parachèvent cette très magnifique  nature morte paysanne,  hommage particulièrement réussi d'un maître français à la destinée tragique à ses aînés hollandais de l'âge d'or.

Rappel Biographique : Le peintre français Léon Bonvin, né dans la banlieue parisienne dans un famille très modeste, eut des ambitions artistiques à un âge très précoce. En grande partie autodidacte, il fut encouragé par son demi-frère aîné François, reconnu parmi les peintres réalistes de Paris, qui lui fournit gratuitement de quoi peindre. Les premiers dessins de Léon Bonvin furent de petites esquisses au fusain représentant son environnement immédiat, des petits dessins  assez sombre.  Gagnant sa vie comme aubergiste, Léon Bonvin commence à peindre des sujets tirés de la nature, des champs de fleurs entourant de sa maison ou des intérieurs d' auberge.
Dans les années 1860, il se consacre exclusivement à l'aquarelle, et peint des paysages et aux  natures mortes  qu'il rend avec une luminosité remarquable qui ne laisse personne indifférent. François Bonvin son frère plus connu, l'a encouragé à étudier le réalisme et la précision du rendu des  maîtres hollandais et flamands. Après son mariage en 1861, la situation financière de Bonvin empire, son auberge perd de l'argent. C'est alors qu'il se rend à Paris pour essayer de vendre ses aquarelles. Il rencontre un  seul marchand d'art qui lui refuse assez sèchement et grossièrement ses toiles. Il a 32 ans.  Le lendemain de cette rencontre, on  le retrouve pendu dans la forêt de Meudon.
Une vente posthume de ses aquarelles a rapporté plus de 8000 francs de l'époque au profit de sa famille qui était dans la misère.
On mesure aujourd'hui la stupidité de ce marchand qui n'a pas su voir le grand talent de Léon Bonvin, talent de dessinateur, de coloriste mais aussi talent novateur dans le choix des sujets... il est un des premiers  en effet à avoir peint presque systématiquement en les rendant beaux, des déchets (ce que l'on appelait aux 18e siècle "des restes ") mêlés aux sujets de ses natures mortes (pelure de fruits et de légumes, coques vides de fruits secs, feuilles délaissés de légumes vert, miettes de pain...)
Aujourd'hui, les quelques toiles et aquarelles que Léon Bonvin a peint dans sa trop courte carrière sont très présentes dans les collections publiques nord et sud américaines et très peu dans les collections  françaises où sont nom est toujours aujourd'hui presque inconnu !!!

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samedi 16 février 2019

Laure Albin-Guillot (1879-1962) - Le marteau en fleurs


Laure Albin-Guillot (1879-1962) 
Le marteau en fleurs
Collection particulière

Laure Albin Guillot, un ”nom sonore qui devait devenir fameux”, peut-on lire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le paysage photographique français de ce milieu de siècle est en effet singulièrement marqué  par l’aura de cette artiste qui, de son vivant, fut certainement la plus exposée et reconnue, non seulement pour son talent et sa virtuosité mais aussi pour son engagement professionnel.
Dans le monde artistique français des années 1920 à 1940, où la modernité et la production d’avant-garde connaissent les faveurs du goût contemporain, la photographie de cet artiste semble relever d’une tradition à contre–courant. C’est pourtant cette photographie, incarnant le classicisme et un certain ”style français”, qui fut largement célébrée à l’époque.
Si ses photographies sont incontestablement très en vogue dans l’entre-deux-guerres, sa personnalité reste aujourd’hui une énigme. Car, paradoxalement, peu d’études ont été consacrées à l’œuvre et à la carrière de cette artiste.
Ses premières œuvres apparaissent dans les salons et les publications au début des années 1920, mais c’est essentiellement au cours des années 1930 et 1940 que Laure Albin Guillot, artiste, professionnelle et figure institutionnelle, occupe et domine la scène photographique. Photographe indépendante, elle se consacre à des genres variés comme le portrait, le nu, le paysage, la nature morte et, dans une moindre mesure, le reportage. Technicienne hors pair, elle élève la pratique jusqu’à un certain élitisme. Photographe de son temps, elle utilise les nouveaux modes de diffusion de l’image et fournit à la presse et à l’édition des illustrations et des créations publicitaires.
Elle est notamment l’une des premières en France à envisager l’application décorative de la photographie par ses recherches formelles avec l’infiniment petit. Avec la photomicrographie, qu’elle renomme “micrographie”, Laure Albin Guillot offre ainsi de nouvelles perspectives créatrices combinant science et arts plastiques.
Enfin, à la fois membre de la Société des artistes décorateurs, de la Société Française de Photographie, directrice des archives photographiques de la Direction générale des Beaux-Arts (ancêtre du ministère de la Culture) et premier conservateur de la Cinémathèque nationale, présidente de l’Union Féminine des Carrières Libérales, elle apparaît comme l’une des personnalités les plus actives et les plus conscientes des enjeux photographiques et culturels de son époque.

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vendredi 15 février 2019

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) Nature morte au poisson...



Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Nature morte au poisson, légumes, Gougères, Pots et Cruets sur une table 1769
67 x 58 cm 
J. Paul Getty Museum, Los Angeles 

Que voit on  ? Dans l'éclairage fascinant  des dernières années de la vie de Chardin, ce chef d'oeuvre est en réalité la dernière nature morte qu'il ait peint.
Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. A partir du Salon de 1748, Chardin expose de moins en moins de scène de genre, il multiplie désormais les natures mortes. Ce retour à ce type de peinture va durer une vingtaine d'années. Il est difficile de donner des raisons à ce changement de cap. On sait que pendant cette période la vie de Chardin est en pleine mutation. Il se remarie, il reçoit une pension du roi. Il est désormais à l'abri du besoin. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra à partir de 1760 sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.
Chardin cherchait à reproduire la matière, ces fruits semblent aussi vrais que nature, Diderot s'extasiait devant ce réalisme dans son compte-rendu du Salon de 1759 : " Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif " ou encore en 1763, " C'est la nature même; les objets sont hors de la toile et d'une vérité à tromper les yeux. (...)
 Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j'ai besoin de me faire les yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n'ai qu'à regarder ce que la nature m'a donné et m'en bien servir ".
" O Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette: c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile ".

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jeudi 14 février 2019

Suzanne Valadon (1865-1938) - Nature morte avec corbeille de fruits et bouquet de fleurs



Suzanne Valadon (1865-1938) 
Nature morte avec corbeille de fruits et bouquet de fleurs, 1920 
Collection particulière

Que voit on ? Sur une table rectangulaire de jardin, devant un arbuste en pot :  une corbeille en osier contenant les poires et raisins récoltés dans le jardin et un vase en porcelaine de Paris, dont la préciosité accuse le contraste avec la corbeille d'osier,  contenant un bouquet champêtre composé principalement d'oeillets, destiné sans doute à une des pièces de la maison que l'on imagine toute proche...

Rappel biographique : Suzanne Valadon est une des plus importantes peintres françaises du 20e siècle et la premiere femme admise, en 1894,  à la Société nationale des beaux-arts. Elle a commencé sa carrière comme acrobate de cirque en 1880, jusqu’à ce qu’une chute mette fin prématurément à cette activité. Dans le quartier de Montmartre où elle habite avec sa mère, puis avec son fils naturel, le futur peintre Maurice Utrillo, né 1883, elle a la possibilité de s’initier à l’art. Devenue modèle d’artistes, elle les observe en posant, et apprend ainsi leurs techniques. Modèle de Pierre Puvis de Chavannes, Pierre-Auguste Renoir, Henri de Toulouse-Lautrec, elle noue des relations avec certains. Habituée des bars de Montmartre où la bourgeoisie parisienne vient s’encanailler, Toulouse-Lautrec durant cette période, fait d’elle le portrait intitulé Gueule de bois. Edgar Degas (pour qui elle n'a jamais posé), remarquant les lignes vives de ses dessins et de ses peintures, encourage ses efforts. Elle connaît de son vivant le succès et réussit à se mettre à l’abri des difficultés financières de sa jeunesse. Suzanne Valadon peint des natures mortes, des bouquets et des paysages remarquables par la force de leur composition et leurs couleurs vibrantes. Elle est aussi connue pour ses nus. Ses premières expositions au début des années 1890 comportent principalement des portraits, dont celui d’Erik Satie avec qui elle a une relation en 1893. Il lui propose le mariage au matin de leur première nuit.
Suzanne Valadon est alors connue pour travailler plusieurs années ses tableaux avant de les exposer.
La peintre trouve dans la galeriste Berthe Weill, une alliée solide qui soutient son travail. La marchande fait ainsi participer l'artiste à près de dix-neuf expositions entre 1913 et 1932, dont trois rétrospectives personnelles. Son mariage, en 1896, avec un agent de change, prend fin en 1909, Suzanne quitte son mari pour l'ami de son fils, le peintre André Utter (1886-1948), qu’elle épouse en 1914. Cette union, houleuse, dure près de trente ans. André Utter en Adam et elle-même en Eve figurent sur l’une de ses toiles les plus connues, Adam et Eve. En 1923 elle achète avec Utter le château de Saint-Bernard, au nord de Lyon, pour couper son fils Maurice Utrillo de ses penchants pour l'alcool. Ce dernier  qui signait ces toiles Maurice Utrillo V. (pour Valadon) peint le château ainsi que l’église ou encore le restaurant du village. Suzanne Valadon morte, le 7 avril 1938, entourée de ses amis peintres André DerainPablo Picasso et Georges Braque, est enterrée au cimetière parisien de Saint-Ouen.



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mercredi 13 février 2019

Gabriel-Germain Joncherie (1798-1856) - Trompe l'oeil - Nature morte...



Gabriel-Germain Joncherie (1798-1856)
Trompe l'oeil - Nature morte avec divers objets provenant d'un cabinet de curiosité.
Huile sur toile ( 59 x 72, 5 cm ), 1808
Collection privée

Que voit on ? Un assemblage pour le moins curieux, presque surréaliste avant la lettre de coquillages, colliers de perles, carte a jouer, rameau d'olivier et bénitier portatif avec son crucifix.  La peinture présente une composition raffinée d'une «image dans une image», qui donne au spectateur l'illusion d'une image en trois dimensions indépendante.

Rappel biographique : Très peu de détails biographiques sont parvenus jusqu'à  nous concernant ce peintre parisien, dont les dates de naissance et de décès ne sont même pas certaines. Ce que l'on sait de façon certaine c'est qu'i était actif en tant que peintre d'intérieurs et de natures mortes à Paris entre 1831 et 1844 et qu'il exposa ses œuvres au Salon de Paris. Il était connu pour l’originalité de ses compositions, dans lesquelles il combinait la nature morte traditionnelle au trompe-l'oeil.
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mardi 12 février 2019

Gely Korzhev (1925-2012) - The Knights of the Tea Party


Gely Korzhev (1925-2012)
The Knights of the Tea Party 
Oil on canvas (100,7 х150,5cm), 2010
The Tretiakov Gallery, Moksva  

Que voit on ? Alignés sur une manteau de cheminée :  5 samovars de tailles et d 'époques différentes. Ce sont les Chevaliers de l'Heure du Thé  ! La théière en porcelaine est bien là aussi le nez en l'air, comme la trompe d'un éléphant humant d'où vient le vent.  Les trompettes accrochées au mur,  attendent aussi de sonner la charge... mais aucun ordre ne viendra plus désormais. 

Rappel biographique : Le peintre russe Gueli Korjev (Гелий Михайлович Коржев) est originaire de Moscou.  Korjev est particulièrement connu pour son œuvre militante qui s'apparente au réalisme artistique prôné en son temps par l'État soviétique. Il est l'un des représentants du style sévère qui naît dans les années 1950 ; l'une de ses réalisations les plus connues est son triptyque Communistes peint en 1960. Communiste convaincu, Korjev n'admet pas la chute du système soviétique qui intervient à la fin des années 1980 et son œuvre tardive, habitée de monstres et de mutants évoquant le travail de Jérôme Bosch, illustre sa critique du monde capitaliste dans lequel il vit désormais.
Il a peint quelques natures mortes qui ont en commun de décrire toutes un univers figé et sans espoir.
Korjev est aujourd'hui considéré par beaucoup comme l'un des plus grands peintres de l'ère soviétique, parce que,  malgré sa verve révolutionnaire il a toujours peint un monde sans concession  ni illusion.
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lundi 11 février 2019

Gino Severini (1883-1966) - Still life with Journal



Gino Severini (1883-1966)
Still life with Journal
Mosaïque, 1949

Que voit on ? Une nature morte en mosaïque sur le modèle des nature mortes antiques de Pompei et d'Herculanum, réalisé  dans un style résolument moderne et avec des éléments définitivement contemporain  comme le journal...

Rappel biographique  : Le peintre italien Gino Severini fit partie du mouvement futuriste. Il commença par s'installer  à Rome en 1899 où il travailla comme employé,  puis fréquenta l'école libre du nu à l'Académie et suivit des cours du soir de  dessin  à l'école de la Villa Medicis.
 Il s'installa à Paris en 1906 et y  fréquenta l'avant-garde artistique. En 1910, il signa le Manifeste pour la peinture futuriste avec Marinetti, Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Luigi Russolo et Carlo Carrà. En 1912, il participe à l'exposition des peintres futuristes à la galerie Bernheim-Jeune à Paris et il est présent dans les expositions successives des futuristes en Europe et aux États-Unis.
Très bon dessinateur, il combine dans son œuvre la science et l'art, la rigueur et l'imagination, pour atteindre le plus complet bonheur d'expression lorsqu'il lance, entre 1910 et 1915, les valeurs dynamiques du futurisme.
Après 1920, il se consacre notamment à l'art sacré et à la mosaïque.
Il publie en 1921 un ouvrage intitulé Du cubisme au classicisme. En 1922, il décore de fresques une pièce du Castello di Montegufoni à la demande d'Osbert Sitwell, propriétaire des lieux. Il est l'ami de l'architecte français Auguste Perret. Dans les années 1920, il partage son temps entre Paris et Rome.
En 1956, il ouvre à Paris l’École d'Art italien avec Gio Colucci.

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dimanche 10 février 2019

René Magritte (1898-1967) - Portrait


René Magritte (1898-1967) 
 Portrait, 1935 
Huile sur toile, 73,3 x 50,2 cm
MOMA, New York

Que voit on? Une nature morte bien sûr... en tout cas tous les éléments qui peuvent la composer habituellement  puisqu'il y a là  une assiette, un couteau , une fourchette, un verre vide et une bouteille de vin pleine... Mais il y a aussi cette tranche de jambon dans l'assiette et cet oeil qui scrute le spectateur du fond de la tranche de jambon ! On aura compris que c'est parce que cette nature morte est un portrait... à moins que ce ne soit le contraire.

Rappel Biographique :  René-François-Ghislain Magritte, est un peintre surréaliste belge.  La peinture de Magritte s’interroge sur sa propre nature, et sur l’action du peintre sur l’image. La peinture n’est jamais une représentation d’un objet réel, mais l’action de la pensée du peintre sur cet objet. Magritte réduisait la réalité à une pensée abstraite rendue en des formules que lui dictait son penchant pour le mystère : « Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées », déclara-t-il. Son mode de représentation, qui apparaît volontairement neutre, académique, voire scolaire, met en évidence un puissant travail de déconstruction des rapports que les choses entretiennent dans la réalité. Magritte excelle dans la représentation des images mentales.  L’élément essentiel chez Magritte, c’est son dégoût inné de la peinture plastique, lyrique, picturale. Magritte souhaitait liquider tout ce qui était conventionnel. « L’art de la peinture ne peut vraiment se borner qu’à décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde » dit-il.
La réalité ne doit certainement pas être approchée sous l’angle du symbole.

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samedi 9 février 2019

Gaston Chaissac (1910-1964) - Nature morte 1953


Gaston Chaissac (1910-1964)
Nature morte 1953
Crayon et aquarelle  17, 5x 22, 5 cm
Collection particulière

Que voit on  ?  Un peut tout et n'importe quoi...comme d'habitude chez cet artiste. En l'occurence des statuette, un pot, des amulettes et de sorte de sculptures totémiques étranges posées sur une table recouverte d'un petit carré de tissu fleuri.  Plus de 50 ans après sa mort, Chaissac, pose toujours quelques problèmes au monde de l 'art et ne fait  toujours pas l'unanimité. Tout le monde n'aime pas l'art de Chaissac au point que certains le  traitent encore  ouvertement de fumiste et de faiseur. 
Chacun  jugera selon son goût... 

Rappel biographique : Le peintre et poète français Gaston Chaissac,  longtemps traité de " bricoleur de l'art "est aussi connu pour ses nombreuses correspondances et ses textes publiés  à la NRF et dans Les Cahiers de la Pléiade. Longtemps contesté,  Gaston Chaissac devra attendre d'être mort pour être  intégré dans l'histoire de l’art moderne. Depuis  2001, la bibliothèque-médiathèque de la ville de ses origines, Avallon, porte son nom .
 C'est en  Décembre 1938,  qu'il  réalisa sa premiere exposition personnelle à Paris au cours de l
Chaissac a réalisé des compositions abstraites, des réseaux d’écailles, de cellules  et de spirales de plus en plus cernées de noir à l’image de l’art du vitrail. Il utilise des rouges plutôt agressifs qui alternent avec des roses et des oranges « sucrés » posés en aplat Il montre des bêtes monstrueuses, des visages, des personnages, plus rarement un bouquet ou un  paysage. Les dessins d’enfants, la préhistoire, l’art africain l’inspirent. Il tire partie du hasard et de l’accident. Tout éveille sa création. Des déchirures, des cassures, des nœuds de planches, des dessins d’enfants. « Nulle forme prévue d’avance, au fur et à mesure de l’exécution je sais où il faut aller »
L’œuvre de ce formidable « bricoleur », culmine quelques années avant sa mort avec d’incroyables totems de bois peints qui se dressent vers le ciel.
En 1961, trois ans avant sa mort, la galerie Iris Clert protectrice des « Nouveaux réalistes » lui consacre une exposition. C’est à cette époque qu’il réalise des  collages de papier de tapisseries découpés en de vastes compositions avec ou sans personnages.
Ce n’est qu’en 1973, plus de dix ans apres sa mort  que le Musée National d’Art Moderne de Paris, organisa une première exposition de ses œuvres.
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vendredi 8 février 2019

Cornelis Norbertus Gijsbrechts (ca 1630 - c. 1675)- Nature morte aux poissons



Cornelis Norbertus Gijsbrechts (ca 1630 - c. 1675)
Nature morte aux poissons, 1667
Private collection 

Que voit on ?  Il est assez rare dans les natures mortes de poissons de l'age d'or de voir les bestioles dépecées et débitées en filets ou en tranches. C'est le cas ici , le tout concernant des poissons visiblement fumés et présentés sur une planche,  devant des pains et du vin, sur une nappe blanche.

Rappel biographique  : Bien que les informations biographiques concernant ce très grand peintre soient  encore de nos jours, très parcellaire, on peut toutefois établir de façon certaine que c'est bien à Copenhague qu'il a fait une grande partie de sa carrière. Directeur d’une maison d’enchères, il y fit vendre un bon nombre de ses tableaux, marqués par son inimitable maîtrise du trompe-l’oeil.
Franc-maitre de la guilde de Saint-Luc à Anvers en 1659, Cornelis Norbertus Gysbrechts fut peintre de la cour du roi de Danemark, Christian V, à Copenhague entre 1670 et 1672.  
La plupart des 22 toiles de Gijsbrechts a peintes à Copenhague étaient destinées à la Chambre du Roi. Le Cabinet Royal des Curiosités comprenait entre autres une «Chambre de Perspectives» qui présentait une sélection d'œuvres en trompe-l'œil, de boîtes à perspectives, d'anamorphoses et de peintures architecturales réalisées à partir de la perspective centrale. Ces oeuvres ludiques et pleines de surprises innovantes (notamment des images tridimensionnelles dans des boîtes à perspectives) avaient un aspect magique pour qui les regardaient en 1690.  On sait aujourd'hui que 15 parmi les  29 peintures de la Chambre de Perspectives furent  réalisées par Gijsbrechts.  C'est d'ailleurs encore, de nos jours, le Danemark qui conserve la plus importante collection d'oeuvres de Goosbrechts au monde.


D'un point de vue stylistique, Gijsbrechts fut influencé par Jan Davidsz de Heem mais son approche des compositions va bien au-delà de cette influence et en fait a bien des égards un précurseur de biens des mouvements futurs.
 
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jeudi 7 février 2019

Louis Marcoussis (1878-1941) - Nature morte à l'Enveloppe



Louis Marcoussis (1878-1941) 
Nature morte à l'Enveloppe
Collection privée

Le  peintre et graveur polonais naturalisé français Louis Marcoussis, est né Ludwik Kazimierz Władysław Markus. Arrivé à Paris en 1903, élève à l'Académie Julian de Jules Lefebvre chez qui il a pour condisciples Roger de la Fresnaye et Robert Lotiron, il expose pour la première fois au Salon d'automne de 1905. Il gagne sa vie en faisant des caricatures pour des journaux satiriques ; il fréquente les cafés où il fait la connaissance de Braque, Degas, Picasso, Apollinaire qui lui fera franciser son nom en Louis Marcoussis du nom d'un village proche de Paris.
Les années de guerre l'obligent à retourner en Pologne pour être mobilisé. En 1920, il fait partie, avec Georges Braque, Serge Férat et Fernand Léger, du comité directeur de l'association La Section d'Or, fondée par Léopold Survage, Albert Gleizes et Archipenko et qui est chargée d'organiser des expositions en France et à l'étranger.
En 1925, il fait sa première exposition personnelle. Sa carrière va se poursuivre par des voyages et expositions en Grande-Bretagne, en Italie, en Belgique, aux États-Unis, etc. Dans les années 1930, il se consacre essentiellement à la gravure.
En 1940, à l'arrivée des troupes allemandes, il part pour Cusset où il grave une suite de pointe-sèches pour Les Devins, un essai de Gaston Bachelard. Il meurt un an plus tard. 
Outre de nombreuses peintures, on retiendra de lui, comme graveur, des illustrations pour des livres d'Apollinaire : Alcools notamment. 
On  estime à 210 le nombre d'eaux-fortes, pointe sèches, burins, linogravures et bois gravés par Marcoussis.

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mercredi 6 février 2019

Juan Fernandez El Labrador (actif de 1626 à 1639) - Bodegon con uvas manzanas y jarra



Juan Fernandez El Labrador (actif de 1626 à 1639)
Bodegon con uvas manzanas y jarra 
Private owner

Que voit-on ? Heureux propriétaire de cette nature morte au raisins,  grenades et jarre rouge, chef d'oeuvre de Juan Fernandez el Labrador dont la plupart des oeuvres se trouve au Musée du Prado ou dans les collections royales  de Windsor. On est frappé ici par la ressemblance de la jarre rouge à gauche de la composition avec celle contenue dans la Bodegon con cacaharros de Francisco de Zurbaran... 

Rappel biographique : Juan Fernández, surnommé El Labrador (Le Fermier), était un peintre baroque espagnol actif entre 1629 et 1636, spécialisé dans la peinture de natures mortes. Juan Fernández est un peintre énigmatique, dont la biographie est d'autant plus mal connue qu'il vivait loin de la cour, n'apparaissant  qu'une fois par an  pendant la Semaine Sainte, pour livrer une toile de fleurs ou de fruits... sa production totalisant à peine 5 toiles, toutes présentes dans les inventaires de l'époque,  et qui lui vaudront une réelle notoriété internationale de son vivant.
Sir Arthur Hompton, secrétaire de l'ambassadeur d'Angleterre à la cour de Madrid entre 1629 et 1631, atteste  dans sa correspondance de l'intérêt personnel porté par l'ambassadeur à l'acquisition d' œuvres de ce peintre, "... Une tâche non exempte de difficulté, le peintre venant à Madrid uniquement pendant la semaine sainte et produisant très peu".
Ce retrait volontaire s'expliquerait par le fait que Juan Fernandez était agriculteur avant d'être peintre (d'où son surnom) et qu'il n'avait nullement l'intention d'abandonner son métier pour trainer dans les couloirs des palais madrilènes. Hopton commanda directement deux tableaux à Juan Fernandez en 1635 et en envoya au moins un au roi Charles Ier d'Angleterre. Il s'agit du tableau Bodegon con uvas membrillo y frutos secos (Nature morte avec des raisins, des coings et des noix) , qui se trouve toujours dans la Collection royale britannique, où il est inventorié dès 1639.
Peintre de tradition caravagiste, El Labrador place ses objets sur des fonds noirs et utilise la lumière dirigée pour donner du volume à ces objets, décrits après une observation patiente d'une manière totalement individuelle et avec un extreme sens du détail.

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mardi 5 février 2019

François-Emile Barraud (1899-1934) - Le panier limousin


François-Emile Barraud (1899-1934)
Le panier limousin, 1930 
 Private collection 


Que voit on? Dans le style hyper réaliste qui lui est familier, le peintre décrit un panier en osier de pommes véreuses ou abimées par les bec d'oiseaux et  posé sur une chaise recouverte d'un châle dont le drapé faussement négligé apporte à l'ensemble un touche désuète, féminine et nostalgique.   

Rappel biographique :  François-Emile Barraud,  est un artiste peintre suisse, aussi dessinateur, graveur et sculpteur. Issu d'une fratrie de quatre enfants et d'un père graveur sur boîtiers de montres, François Barraud a œuvré à Paris dans les Années folles, multipliant natures mortes et portraits dans l'esprit pictural d'un Balthus. Il meurt de la tuberculose à l'âge de 34 ans, à Genève.
Ses frères, Aurèle, Aimé et Charles, sont également peintres.
 Des expositions de son oeuvre ont eut lieu  au Kunstmuseum de Winterthur, et au Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds en  2005.

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lundi 4 février 2019

Amédée Ozenfant (1886-1966) - Verres et bouteilles en bleu


Amédée Ozenfant (1886-1966)
Verres et bouteilles en bleu
Collection particulière 

Que voit on ? Ce que décrit le titre dans une minutieuse composition où les godrons accentuent naturellement  le caractère cubisme de l'ensemble. 

Rappel biographique : L'artiste et architecte français Amédée Ozenfant est connu pour avoir fondé - en pleine Première Guerre mondiale -  avec Max Jacob et Guillaume Apollinaire la revue L'Élan pour établir une liaison entre les artistes et le front (1915-1917). En 1917, il rencontre Charles-Édouard Jeanneret, (qui sera célèbre  sous le nom de Le Corbusier). Ils publient ensemble, en 1918, Après le cubisme, ouvrage qui décrit sous le nom de purisme l'héritage qu'ils comptent donner au cubisme, dévoyé à leurs yeux dès avant la guerre. 
De 1920 à 1925, leurs idées sont exprimées dans leur revue, L'Esprit nouveau
La peinture puriste d'Ozenfant, point de départ de celle de Le Corbusier, donne la primauté à la construction de la toile, à la représentation « standard » des objets, elle use de couleurs neutres et atténuées. Ozenfant identifie la création picturale à la création mécanique et réduit les formes à des schémas sans modelé. Il tente d'appliquer ses idées à la peinture murale et publie un nouveau livre en 1928, Art. Il travaille de 1931 à 1938 à une immense composition, Vie (Musée national d'art moderne, Paris), enchevêtrement de corps humains qui contraste avec la retenue des natures mortes puristes. Il s'installe à New York en 1938 et y fonde l'Ozenfant School of Fine Arts. Son activité pédagogique se poursuit à Cannes de 1955 jusqu'à sa mort. À la fin de sa vie, Ozenfant modifiera son style et fera, dans sa peinture, une plus large place à la vibration atmosphérique et à la matière.
 (Michel FRIZOT, « OZENFANT AMÉDÉE - (1886-1966)  », Encyclopædia Universalis , consulté le 6 octobre 2015) 

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dimanche 3 février 2019

Alberto Morrocco (1917–1998) - Still life with a clay pipe


Alberto Morrocco (1917–1998)
 Still life with a clay pipe, 1985
Private collection

 Que voit on  ?  Trois grandes divisions géométriques, noir  rouge et jaune, sur lesquelles sont posées une pipe blanche (au premier plan), une orange   une lampe à pétrole et un compotier en porcelaine blanche contenant une poire, une pomme et du raisin.  Des éléments très classiques, une composiiton simple et qui fonctionne très efficacement du point de vue esthétique.

Rappel Biographique : Alberto Morrocco était un artiste et enseignant écossais, surtout connu pour  ses scènes de plage et ses vues de Venise bien qu'il ait aussi peint de très beaux paysages d'Écosse, des natures mortes, des portraits et des intérieurs. Il a étudié à l'école d'art de Gray sous la direction de Robert Sivell entre 1932 et 1938.
Dans les années 1920 et 1930, Braque et Picasso ont eu une immense influence sur son oeuvre, une influence qui se prolongera tout au long de sa vie. Prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale,
Morrocco fut extraordinairement  productif et surtout à la fin de sa vie, produisant certains de ses oeuvres les plus fortes entre1982 à sa mort. Même tard dans sa vie et gravement malade, il s'engagerait à exposer 30 à  40 nouvelles œuvres en un an !

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samedi 2 février 2019

Bessie Davidson (1879-1965) - Still-Life with Pears


Bessie Davidson (1879-1965) 
Still-Life with Pears 
 Private collection 

Que voit on  ? La masse sombre aux reflets brillants du pot en céramique vernissée qui occupe la gauche de la composition   attire l'attention sur les poires disséminée à gauche et à droite  duc adre et sur le verre d'eau où trempe un paille...

Rappel Biographique :  Bessie Davidson  est une importante artiste australienne qui a fait la plus grande partie de sa carrière en France. Née dans une famille d'origine écossaise où l’enseignement des beaux art était très présent, elle a toujours cultivé la fierté de ses racines. En Australie, elle reçoit jusqu'en 1904 une formation de peintre avec son professeur Margaret Preston, une autre figure majeure de la peinture australienne. А l’âge de 24 ans, elle obtient de son père l'autorisation d'aller poursuivre des études artistiques en Europe. Elle part en compagnie de Margaret Preston. Elle passe d'abord quelques mois à Munich avant de pouvoir s'installer а Paris, son véritable but. Elle fréquente а Montparnasse l'atelier de la Grande Chaumière où elle deviendra l’élève de René-Xavier Prinet. Elle y rencontre également Germaine Desgranges avec laquelle elle se liera d'une amitié qui dura jusqu’à la mort des deux amies. 
De retour en Australie de 1907 а 1910, elle y peint et expose à la South Australian Society d'Adйlaпde, puis revient а Paris en 1910.
Elle s'intègre très vite au milieu artistique du moment, celui de Maurice Denis, Albert Besnard,  Jacques-Emile Blanche, Lucien Simon, etc.
Son atelier, qu'elle conservera toute sa vie, est installé rue Boissonade. Elle aura ultérieurement comme voisin, de l'autre côté de la rue, Conrad Kickert, peintre néerlandais qui restera toute sa vie en France et restera profondément lié à Bessie.
Retournée visiter sa famille en Australie en 1914, elle y apprend sur le bateau le déclenchement de la Première Guerre mondiale et décide de repartir aussitôt "soutenir ses amis" en France. Elle s'engage alors dans la Croix-Rouge française et servira comme infirmière dans les hôpitaux militaires, notamment а l'Hôpital Molitor. C'est dans ces circonstances, qu'elle fera la connaissance de celle qui deviendra sa mécène, son mentor et une compagne dans la vie, Marguerite Leroy, dite "Dauphine". Cette dernière mourut en 1938.
La période 1918-1920 voit dans sa production des peintures en teintes douces (détrempe), des portraits, des fleurs, des intérieurs. Elle obtient en 1918 une commande de l’état qui la charge de peindre un tableau devant orner le carré des officiers du cuirassé Bretagne qui fut coulé plus tard à Mers-el-Kebir.
Les années 1920 а 1938 sont marquées par une grande évolution et une abondante production pleine de vigueur, franchise et ampleur. C'est dans son atelier qu'elle reprend les esquisses réalisées en extérieur lors de ses séjours en Savoie (château de Villeneuve à Cognin, Talloires), sur la côte basque (Guéthary), en Normandie ou en Ecosse, ou encore durant les voyages qu'elle fit en Autriche, Russie, Italie, Maroc et Suisse.
Bessie Davidson fut vice-présidente du groupe des Femmes Artistes Modernes (FAM) de 1932 а 1936, groupe exposant dans des lieux variés (Théвtre Pigalle en 1932, Maison de France en 1933 et 1934, Galerie Bernheim-Jeune en 1935 et 1936). Les expositions et salons se succéderont alors et l'on verra Bessie Davidson exposer avec  Mary Cassatt, Olga Boznańska, Tamara de Lempicka, Mela Muter, Chana Orloff, Anita Conti, Marie Laurencin, Jacqueline Marval, Marie Bracquemond, Camille Claudel, Suzanne Valadon, etc.
Jusqu'en 1939, ses apports aux divers salons et expositions prouvent la fécondité de son œuvre. 
Et c'est en tant que peintre qu'elle est décorée en 1931 de la Légion d'honneur à titre artistique essentiellement (son engagement comme infirmière pendant la Grande Guerre est bien sûr mentionné, mais c'est l'artiste, notamment la cofondatrice du Salon des Tuileries, qui est rйcompensée).
Les musées de Canberra, Adélaide, Edimbourg, Kirkcaldy, La Haye, et, en France, Paris, Rouen, Beaune, Belfort et Roubaix (La Piscine) possèdent quelques-unes de ses œuvres.
Durant la Seconde Guerre mondiale, elle est astreinte en tant que citoyenne britannique à séjourner dans la région de Grenoble, à La Tronche. Elle vécut alors de sa peinture, qu'elle exposa à Grenoble et à Lyon. Les toiles de cette époque sont superbes, sa touche est forte, lumineuse et vivante.
Revenue à Paris, ses grandes toiles sont plus rares. Elle peint de préférence des extérieurs sur petits panneaux de bois (plus d'une centaine d’études). 1951 est la dernière année où elle participe à un salon et marque, pratiquement, la fin de sa production de tableaux de grand format.
Bessie Davidson n'a guère cherché le succès. "Grande Dame" pleine de noblesse et de générosité, elle fut aussi une grande artiste : son œuvre reste celle d'une intransigeante écossaise née en Australie, pays de grands espaces, et profondément imprégnée de culture française.
Elle meurt à Paris, dans son atelier du no 40 de la rue Boissonade, le 22 février 1965.

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