Nicolas de Largillière (1656-1746)
Nature morte avec Grappes de raisins (1677)
Fondation Custodia- Collection Frits Lugt
Que voit on ? Deux grappes de raisins l'une rouge et l'autre blanche... mais ce ne sont pas n'importe quelles grappes de raisins puisque dans l'esprit du peintre se réfère à a une célèbre anecdote rapportée par Pline (cf. nature mortes Pompei) à propos de l’artiste grec Zeuxis qui peignit des raisins si convaincants que des oiseaux tentèrent de les picorer. Largillière se met ainsi directement en compétition avec son illustre prédécesseur de l’Antiquité, ce qui lui permet d'afficher sa dextérité de peintre en trompe-l’œil. Si Largillière est aujourd’hui surtout connu pour sa brillante carrière de portraitiste, il s’illustra également dans d’autres genres tels que la nature morte. Ces grappes de raisin témoignent de l’ambition de Largillière, alors encore au début de sa carrière, ce tableau étant l’une de ses premières œuvres datées.
Rappel biographique : Avec Hyacinthe Rigaud, Nicolas de Largillière (ou Largillierre) est le grand maître du portrait en France à la fin du règne de Louis XIV et au début de celui de Louis XV. On peut toutefois dire presque sans exagération que, bien qu'il soit né à Paris, ce n'est pas un peintre français. Sa formation se fit, en effet, d'abord à Anvers, puis surtout en Angleterre, où il séjourna six ans, travaillant dans l'atelier de sir Peter Lely. À travers Lely, c'est la leçon de Van Dyck qu'il recueille, pour ensuite introduire cet enseignement dans le climat parisien. A l'exclusion de son célèbre portrait de LouisXIV et de ses enfants, conservé à la Wallace Collection (Londres), c'est surtout la bourgeoisie qu'il peindra, laissant l'aristocratie au pinceau de Hyacinthe Rigaud, le portraitiste officiel de Versailles. À sa mort, Largillière laisse derrière lui une tradition renouvelée pour le portrait ; il est en outre le maître de Oudry, le grand maître français de la nature morte au 17e et 18e siècle et l'un de ceux qui ont le mieux contribué à enrichir la peinture française, à la fin du XVIIe siècle, en y faisant pénétrer les leçons flamandes. Il a peint très peu de natures mortes. Toutes sont des exemples de quasi perfection picturale.
____________________________________________
2015 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
____________________________________________
2015 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.