Nicolas de Staël (1914-1955)
Nature morte en gris (1955)Collection privée
Que voit on ? On est immédiatement attiré par l'élégance et la beauté des formes proposées au cœur de la toile de même que par les richesse des tonalités de gris qui les entourent. En regardant de près, on s'aperçoit nettement que la composition tourne entièrement autour de la grande " bouteille " centrale. Staël parvient à dégager une forme claire pour un objet, tout en laissant d'autres représentations possible affluer à l'imagination. Ainsi ce qui est clairement présenté à travers son titre comme " une nature morte " pourrait tout aussi bien se révéler être un paysage de la côte méditerranéenne similaire à d'autres œuvres qu'il a peintes pendant cette dernière année de sa vie. La ligne d''horizon plus clair (que l'on peut déceler au fond à droite) peut nous incliner à voir dans cette nature morte et ce paysage d'intérieur, un paysage extérieur nocturne du sud de la France, la vue que l'on peut avoir sur la mer et la côte depuis son atelier à Antibes par exemple où Staël résidait alors. Il existe d'ailleurs au Musée Picasso d 'Antibes ,deux vues du Fort-Carré d'Antibes qui date de cette année 1955 et qui ressemblent beaucoup à cette Nature morte en gris.
Ainsi ce qui au départ semblait être une abstraction devient clairement une peinture figurative, puis redevient au fil de l'observation une étude magistrale de couleurs et de formes en même temps qu'un jeu. « Peu à peu je sentis contraint de peindre un objet comme il m'apparaissait, parce que, lorsque je suis en face d'un objet, d' un objet unique, je suis accablé par la multitude infinie d'autres objets qui existent avec lui. Il est impossible de penser à un objet uniquement tel qu'il est ; il y a tellement d'e différentes possibilités de rendu d''un objet, qu'à un certain point la possibilité de le représenter sous sa seule forme plastique, disparaît. Donc, je me suis dit qu'il fallait que je parvienne à une forme d'expression libre »
(Nicolas de Staël, cité dans D. Sutton, de Nicolas de Staël : Une conférence, non daté).
Rappel biographique : Le peintre français d'origine russe Nicolas de Staël, né baron Nicolaï Vladimirovitch Staël von Holstein, est issu d'une branche cadette de la famille de Staël-Holstein. Plus d'un demi siècle après sa mort, il reste l'un des peintres les plus marquants du 20e siècle posant un problème aux historiens de l'art qui ne savent pas dans quelle catégorie le classer, ce qui doit le réjouir post mortem, lui qui détestait les catégories et les courants.
La réinvention de la figuration opérée par Staël a été mal comprise alors qu'elle anticipait d'une vingtaine d'année l'évolution générale de l'art. Il a « retrouvé le visible sans renoncer aux possibilités expressives et à la liberté d'action qui définissent la peinture contemporaine» alors que Paris perd sa place de capitale des arts, dès les années 1960, sous l'effet du marché de l'art et de la surenchère : " on y est devenu incapable de discerner le pastiche de l'original " selon Umberto Eco.
Selon Marcelin Pleynet et Michel Seuphor : « ...il faut tenir compte de Nicolas de Staël, vu et revu souvent avec et travers l'avant-garde américaine de années cinquante. Ces nouveaux mouvements d'abstraction suivent le cheminement de Staël, délaissant la peinture gestuelle pour une peinture brossée, voir maçonnée ».
Peu exposé de son vivant, son œuvre a donné lieu à de nombreuses manifestations posthumes qui ont confirmé sa stature sur le plan international. " Staël fut le plus puissant créateur de sa génération dans l'École de Paris de l'après-guerre, sur laquelle il a exercé une forte influence Il a été le premier à dépasser l'antinomie abstraction-figuration ".
Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de l'immeuble où il avait son logement et un de ses ateliers à Antibes. L'ensemble de son oeuvre s'étend sur 15 années. Il a peint, à partir de 1952, plusieurs natures mortes dont quelques unes sont aujourd'hui conservées et exposées au Musée Picasso d'Antibes à quelques pas de son ancien atelier. Plusieurs sont présentées sur ce blog.
La réinvention de la figuration opérée par Staël a été mal comprise alors qu'elle anticipait d'une vingtaine d'année l'évolution générale de l'art. Il a « retrouvé le visible sans renoncer aux possibilités expressives et à la liberté d'action qui définissent la peinture contemporaine» alors que Paris perd sa place de capitale des arts, dès les années 1960, sous l'effet du marché de l'art et de la surenchère : " on y est devenu incapable de discerner le pastiche de l'original " selon Umberto Eco.
Selon Marcelin Pleynet et Michel Seuphor : « ...il faut tenir compte de Nicolas de Staël, vu et revu souvent avec et travers l'avant-garde américaine de années cinquante. Ces nouveaux mouvements d'abstraction suivent le cheminement de Staël, délaissant la peinture gestuelle pour une peinture brossée, voir maçonnée ».
Peu exposé de son vivant, son œuvre a donné lieu à de nombreuses manifestations posthumes qui ont confirmé sa stature sur le plan international. " Staël fut le plus puissant créateur de sa génération dans l'École de Paris de l'après-guerre, sur laquelle il a exercé une forte influence Il a été le premier à dépasser l'antinomie abstraction-figuration ".
Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de l'immeuble où il avait son logement et un de ses ateliers à Antibes. L'ensemble de son oeuvre s'étend sur 15 années. Il a peint, à partir de 1952, plusieurs natures mortes dont quelques unes sont aujourd'hui conservées et exposées au Musée Picasso d'Antibes à quelques pas de son ancien atelier. Plusieurs sont présentées sur ce blog.
2015 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau, #AStillLifeCollection, #NaturesMortes
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