Eva Gonzales (1847-1883)
Pommes d’Api, 1877-1878
Pastel sur papier encollé sur toile, 37.47 x 45.4 cm.
Minneapolis Institute of Art
Que voit on ? Des pommes dans un panier de pailles, peintes avec une joie et une vivacité rare. Mais aussi un verre transparent à anse et une lettre cachetée sur une nappe blanche dont les impeccables plis permettent à la peintre de montrer tout son génie des tons sur tons et de la peintre des reflets.
Rappel biographique : Eva Gonzales
est née à Paris dans une famille bourgeoise d’origine espagnole
installée en France. Son père est l’écrivain célèbre Emmanuel Gonzalès.
Elle entre, en 1866, à 16 ans, dans l’atelier de Charles Chaplin,
homonyme du célèbre acteur de cinéma mais qui était un peintre à la mode
chez lequel se précipitait beaucoup de jeunes filles de bonne famille.
En mai 1867, elle abandonne sans regret l’atelier, jugeant
l’enseignement dispensé par Chaplin, trop classique. Deux ans plus tard,
elle rencontre Edouard Manet et devient son élève. Une grande amitié et une admiration réciproque les lient, suscitant la jalousie de Berthe Morisot
qui lui envie son amitié avec le maître. Manet exécute le portrait
d’Eva en 1869, et l’expose au Salon de 1870 pendant qu’elle présente Le
Clairon directement inspiré du Fifre. Eva Gonzalès travaille dans
l’esprit du maître de nombreuses natures mortes, des scènes de plein air
et sujets intimistes, des aquarelles, des huiles et des pastels. Bien
que les sujets de ses toiles soient les mêmes que ceux choisis par les
impressionnistes, le style en est différent, plus proche des peintures «
espagnoles » des débuts de Manet. Après plusieurs années d’indifférence
face à son travail, à partir de 1879 et après l’exposition au Salon d’
Une loge aux Italiens, le public et les critiques d’art s’enthousiasment
pour ses œuvres et reconnaissent son talent. Elle se refuse à
participer aux Salons Impressionnistes, mais reste très proche de ce
courant artistique et de ses amis. En 1879, Eva Gonzalès épouse Henri
Guérard, graveur de Manet et peintre occasionnel. Elle meurt
brutalement, en 1883, d’une embolie peu après la naissance de leur fils
Jean-Raymond Guérard et seulement six jours après le décès de son maître
Édouard Manet, alors qu’elle lui préparait un hommage.
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2015 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
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