samedi 26 septembre 2015

Jean-Jacques Bachelier (1724-1806)



Jean-Jacques Bachelier (1724-1806)
Nature morte au Livre, au Pain et aux Raisins (1755)
Collection particulière

Que voit-on ? C'est un tableau de  " fruits étalés à la lumière " selon l'expression consacrée au 18e siècle, que l'on retrouva dans l'inventaire des biens de Madame de Pompadour à son décès. Sa composition est très simple, sur un entablement imitant le porphyre : une grappe de raisins noirs et une grappe de raisins blancs, symboles des vertus de l'attente,  récompense du travail et de la patience, la grappe n'appartenant qu'à ceux qui la méritent ; un gros morceau de pain blanc figurant la consolation de celui qui a faim et ici sans doute faim de connaissance, puisque le pain est placé sur sur un livre fermé, symbole de l'espérance d’une sagesse à découvrir, dont on aperçoit la tranche rouge, le dos relié et le filet marque-page témoin de l'implication de sa propriétaire (Mme de Pompadour) dans la lecture. Le fond est noir pour éviter toute distraction dans cette nature morte qui invite à la méditation et pour amplifier la signification des symboles.

Rappel biographique : le peintre français Jean Jacques Bachelier a longtemps été considéré comme un peintre secondaire. Comblé d'honneurs de son vivant, pensionné par le roi Louis XV en 1749, admis à l'Académie Royale  en 1750 sur proposition de Jean-Baptiste Oudry, il obtient en 1763 le titre officiel envié de peintre d'histoire.  Il participa avec Desportes et Oudry à la décoration du Chateau de Choisy en 1757. Il réalis pour le Ministère des Affaires Étrangères à Versailles, 6 grandes toiles dont 2 seront déposées à la Révolution avant de disparaitre puis d'être retrouvées en 1984  au Musée de Villefranche-sur-Saône.
Son influence sur les arts Décoratifs a été déterminante :  il est chef des modeleurs, puis directeur artistique de la Manufacture de Vincennes où il apporta nombre de modifications à la décoration des pièces produites, en demandant des modèles à Boucher et à  Oudry, produisant de très jolies figurines en biscuit. Il  poursuivit ses activités à la Manufacture de porcelaine de Sèvres jusqu'en 1793.
En 1765,  il fonda à ses frais à  Paris, en y engloutissant toutes ses économies  une Ecole de dessin  pour les artisans dans l'ancien Collège de Bourgogne, rue de L'Ecole de Médecine. Elle devint école Royale par lettres patentes de Louis XV. Son nom est toujours inscrit sur le bâtiment qui est aujourd'hui le siège de l'Université Paris-Descartes. Cette école de dessin, après avoir changé plusieurs fois de nom, deviendra l'École nationale des arts décoratifs en 1877.
Attiré par les problématiques techniques attachées à la peinture,  Bachelier redécouvrit le secret de la peinture à la cire en 1755. En 1790, il inventa un nouveau blanc de plomb, et en 1793, un instrument pour la gravure au miroir. Bachelier utilisa sa technique de la peinture à la cire pour ses œuvres : La fable du cheval et du loup, disparu à Bailleul pendant la dernière guerre mondiale, ou pour La Résurrection de Jésus Christ, destinée à l'église de Saint-Sulpice de Paris  (disparu depuis la Révolution).  Aujourd'hui  178 peintures et dessins et de nombreux vases de Vincennes et de Sèvres. sont reconnues comme étant ses œuvres 






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