Marie-Louise von Motesiczky (1906‑1996)
Still Life with Sheep, 1938
Tate, London
Que voit on ? Sur un dessus de commode recouvert d'un napperon blanc, une composition décorative faite d'un fruit rond et jaune qui peut être un pamplemousse, un citron ou une pomme golden, encadré par deux statuettes de moutons. De chaque côté des moutons, selon une diagonale, deux demi-coupelles mystérieuses et impossibles à identifier (tenant à la fois de l'ananas et du melon !), contenant, pour l'une du raisin, pour l'autre un bouquet de fleurs des champs un peu fanées et dont les têtes retombent sur le napperon. Sur le mur contre lequel repose la commode, un papier peint à fleurs. Motesiczky qui a peint très peu de natures mortes s'amuse dans cette toile - comme elle le fait souvent ailleurs - a brouillé les pistes, et à mêler rêve et réalité dans un symbolisme qui lui est très personnel.
Rappel biographique : Marie-Louise von Motesiczky était une peintre autrichienne. Son père était un violoncelliste talentueux et un chasseur passionné. Sa mère, Henriette von Lieben, venait d'une des familles les plus riches et les plus cultivées de l'Empire des Habsbourg. Ils avaient fait don de nombreuses œuvres d'art au Kunsthistorisches Museum et, dans le salon de leur palais qui faisait face à l'Opéra de Vienne, Hugo von Hofmannsthal avait lu ses premiers poèmes.
Après avoir quitté l'Ecole à 13 ans, Marie-Louise fréquente diverses écoles d'art à Vienne, Paris et Berlin. En 1928, Max Beckmann l'invite à rejoindre sa masterclass à Francfort- où elle affine son métier. Les deux peintres deviennent amis pour la vie. Ayant des ascendants juifs, la famille Motesiczky doit fuir l'annexion nazie de Vienne en 1938 et se réfugie à Londres.
C'est à Londres que Marie Louise fait sa première exposition personnelle en 1944. A la même époque elle noue une relation sentimentale avec l'écrivain Elias Canetti, qui devait rester un compagnon et un ami pendant de nombreuses années. A la fin de la guerre, Motesiczky expose dans de nombreuses institutions européennes tout en continuant à travailler depuis Londres. Dans les années1960, sa mère devient le sujet principal de beaucoup de ses peintures. Motesiczky peint aussi alors de nombreuses peintures dites "fantastiques" qui brouillent les pistes entre rêve et réalité. En 1985, une importante rétrospective Motesiczky au Goethe Institute de Londres assoit définitivement sa réputation d'artiste majeure sur la scène contemporaine. Elle s'éteint à Londres en 1996. Ses toiles sont aujourd'hui conservées dans tous les grands musées internationaux et dans une fondation qui porte son nom.
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