dimanche 20 avril 2014

Francisco de Zurbarán (1598-1664) - Agnus Dei



Francisco de Zurbarán (1598-1664)
Agnus Dei 
Museo Nacional del Prado, Madrid

Que voit-on ?  Sur un fond gris foncé uniforme, un agneau dont les quatre pattes sont attachées par un lien, signe antique  qu'un sacrifice se prépare. Le tableau comporte une inscription extraite des actes des Apôtres 8/ 32 : « Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir ; comme un agneau muet devant le tonseur, il n’ouvre pas la bouche. » Le traitement est fortement naturaliste. Entre 1635 et 1640, Francisco de Zurbarán  a donné six versions de cette toile qui diffèrent assez peu entre elles. Celle du Prado (celle qui est montrée ici) est réputée être la plus achevée : elle est exposée en permanence dans les collections du musée.  Une autre version très célèbre connue comme le « mouton aux pattes attachées », est exposée à Barcelone dans la collection Salvado Plandiura. 
Le gouvernement de Catalogne a déclaré cette version « bien d'intérêt national ».  Une  troisième  version  plus petite  que les deux précédentes est conservée à la Fine Arts Gallery de San Diego aux Etats-Unis, legs d'Anne et Amy Putnam.

Rappel biographique : le peintre espagnol  Francisco de Zurbarán appartient au Siècle d'or espagnol. Surtout célèbre pour ses sujets religieux, et ses peintures dévotes souvent d'une grande puissance et d'un grand mysticisme, il a commencé par y glisser quelques natures mortes avant de peindre des natures mortes pour elles mêmes à part entière (comme ici avec ce simple  plateau de grenades) et d'en devenir un maître absolu. Contemporain et ami de Velasquez, Zurbarán s'est  distingué par la  force visuelle de ses sujets et par un style austère et sobre qui le rapproche beaucoup des maîtres maniéristes italiens. Bien qu'à son époque la nature morte soit considérée comme un genre mineur, Zurbarán ne pense pas déchoir lorsqu'il peint  le  mouton aux pattes liées de l'Agnus Dei. Dans ses natures mortes, Zurbarán fait toujours preuve d'une attention affectueuse à l'égard d'objets modestes qu'il dote d'une valeur symbolique, (comme ici ou les grenades révélant un contenu sensuel pour ne pas dire sexuel) au point que « ses natures mortes ont une densité, une plénitude si poussée que, même quand elles ne sont qu'un des éléments d'une composition, leur présence s'impose autant que la scène principale » (Encyclopædia Universalis).

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2014 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

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