vendredi 28 mars 2014

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) - Le Panier de prunes

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Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Le Panier de prunes (1759) 
Musée du Louvre, Paris

Que voit-on ?  Cette troisième  nature morte au verre d'eau présentée sur ce blog  est sans doute une des plus célèbres de Chardin. Elle fait partie d'une série de deux natures mortes dont l'autre est Pêches et raisins avec un rafraîchissoir,  probablement destinés à orner la demeure de l'abbé Trublet. Elles toutes deux ont figuré au Salon de 1759 et mérité les éloges de Diderot. Chardin en a même exécuté des répliques pour d'autres amateurs. A la profusion des premières natures mortes, Chardin préfère, dans ses oeuvres de la maturité, ne montrer qu'un petit nombre d'objets dans un cadre dépouillé, et concentrer ses effets par une composition claire et architecturée. Dans ces deux œuvres, Chardin s'attache au problème de la traduction de la lumière sur des textures variées : lisse (cerise ici et raisins dans l'autre toile ), veloutée (amandes fraiches  ici et pêches dans le pendant), transparence (verre ici et  eau dans le  rafraîchissoir dans le pendant). La lumière caresse la surface des fruits et des verres, efface les contours et enveloppe les objets d'une douce atmosphère. La matière est plutôt suggérée que décrite et la peinture donne à sentir autant qu'à voir.

Rappel biographique :  Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi  reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maitre incontesté.  D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre.  Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra plus tard (à partir de 1760) sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres...  Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux  effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.

2014 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau, #AStillLifeCollection, #NaturesMortes 

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