mercredi 27 juin 2018

Marie Laurencin (1883-1956) - Nature morte au livre, au citron et aux perles



Marie Laurencin (1883-1956)
Nature morte au livre, au citron et aux perles
Collection particulière

Que voit on ? Sur un fond traité en celadon et rose que Marie Laurencin a souvent utilisé pour mettre en scène le jaune des citron, un livre blanc occupe le centre de la composition alors qu'au fond un collier de perles déborde d'une coupe. La touche est rapide et sans beaucoup de nuances et pourtant il en émane une poésie rare.

Rappel biographique  :  Marie Laurencin est une peintre française étroitement associée à la naissance de l'art moderne. Portraitiste, illustratrice et graveuse, elle fut également une épistolière  et a composé des poèmes en vers libres, indissociables, dans le cours de son processus de création, de l'expression picturale des scènes fantasmatiques qu'elle représente.
Co-disciple de Braque, créature de Roché, muse d'Apollinaire, disciple de Matisse soutenue par Derain, amie de Picasso jusqu'à leur rupture et amante de Nicole Groult, Marie Laurencin a fait de son style un dépassement du fauvisme que du cubisme. Sa vie entière apparait comme une œuvre emblématique, tant du point de vue artistique que de la libération de la femme. Si sa gloire internationale de l'entre-deux-guerres a été ternie durant l'Occupation par ses mondanités déplacées et sa collaboration muette, sa vie comme sa peinture ont fasciné de nouveau, après une longue période de purgatoire. Très peu exposée en France, il faut attendre 2011 pour qu'une biographie explore sa part d'ombre et le printemps 2013 pour qu'une exposition parisienne la fasse redécouvrir au grand public. Antithèses des cauchemars de Goya, qui fut son seul idéal, ses aquarelles vives et glacis pastel répètent indéfiniment le mystère ambigu et hallucinant de « princesses » et de bêtes féeriques, de fleurs et d'adolescentes à la pâleur irréelle. En une réminiscence des fêtes galantes de Watteau, le trait fluide saisit l'instant extatique d'une pose dansante par leurs regards muets comme ceux d'un masque. Ses natures mortes, qui ne sont pas très nombreuses, sont toutes très fluides et pour certaines même presque diaphanes, entraînant les sujets qu’elle traite vers une abstraction douce assez étrange...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.