Amadeo de Souza-Cardoso (1897-1918)
Natureza morta, 1913
Museu Nacional de Arte Contemporânea do Chiado
Que voit on ? Une des rares natures mortes revendiquées comme telles de ce génie de la peinture portugaise, précurseur du cubisme et l'abstraction que fut Amadeo de Souza-Cardoso. La composition présente dans une mosaïque très savamment découpée : une tranche de pastèque, une poissons, des fruits ronds, une mappemonde, des règles et des compas groupés autour d'un pot central dans lequel sont posés quatre pinceaux.
Rappel biographique : Le peintre portugais précurseur de l'art moderne, Amadeo de Souza-Cardoso, né dans une famille riche, préféra aux etudes de droits auxquelles il était destiné, des études à l'aecole d'architecture. Cette formation ne le satisfaisant pas non plus, il partit pour Paris en 1906, s'installant à Montparnasse avec l'intention de continuer à étudier. En juin 1907, il commence à se consacrer à la peinture et se considère déjà comme un artiste dans les lettres qu’il écrit à sa mère. Au cours de l’été, il part en Bretagne en compagnie de son collègue, le peintre Eduardo Viana.
En 1908, il s'installa au numéro quatorze de la Cité Falguière, l fréquentant des ateliers pour préparer l'École des beaux-arts et l'Académie Viti du peintre catalan Anglada Camarasa, mais ne fut pas admis. En 1910 il résida quelques mois à Bruxelles et, en 1911, il exposa des travaux au Salon des indépendants à Paris, se rapprochant peu à peu des avant-gardes et des artistes comme Amedeo Modigliani, Constantin Brancusi, Alexander Archipenko, Juan Gris et Robert Delaunay.
En 1909, il s’installe au 27, de la rue de Fleurus, à côté de l’appartement de Gertrude et Leo Stein. Cette même année, il fait la connaissance d’Amedeo Modigliani, dont il devient l’ami. Grâce à lui il rencontre Brancusi, Archipenko, ainsi que d’autres artistes de la communauté de la rue du Delta à Montmartre, soutenus par le médecin Paul Alexandre. À cette communauté, se joignent, entre autres, Henri Doucet, Albert Gleizes, André Le Fauconnier
En 1913, il envoie huit œuvres à l'Armory Show à New York, puis il retourne au Portugal, où il organise deux expositions, à Porto et à Lisbonne. Cette même année il participe également au Herbstsalon de la galerie Der Sturm à Berlin. En 1914, il rencontre Antoni Gaudí à Barcelone, et part à Madrid, où il est surpris par le début de la Première Guerre mondiale. Il retourne ensuite au Portugal, où il commence une brève carrière dans l'expérimentation de nouvelles formes d'expression, peignant avec une grande constance, au point de pouvoir, en 1916, exposer à Porto 114 œuvres sous le titre « Abstraccionismo ». Elles sont également exposées à Lisbonne, frappant dans l'un et l'autre cas par leur nouveauté et provoquant quelque scandale.
En 1914, Amadeo s’installe donc avec sa jeune épouse à la Casa do Ribeiro, dans l’atelier que son père et son oncle lui avaient construit. Le couple se rend à Lisbonne en décembre 1914 avec la ferme intention de retourner à Paris. Mais l’extension rapide du conflit dans les proportions que l’on connaît, et plus particulièrement l’aggravation quotidienne de la situation en France, retardent indéfiniment ce retour. Au cours de cette période, la production artistique d’Amadeo révèle de nouvelles modifications, avec des séries de tableaux très distinctes des voies qu’il avait développées jusqu’à l’été 1914.
Le cubisme qui se répandait dans toute l'Europe a représenté l'influence marquante dans son cubisme analytique.
Amadeo de Souza-Cardoso explora l'expressionnisme et ses derniers travaux expérimentèrent de nouvelles formes et de nouvelles techniques, comme des collages et d'autres formes d'expression plastique.
Le 25 octobre 1918, il meurt prématurément à Espinho, emporté par la grippe espagnole.
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