Jean Hélion (1904-1987)
Nature morte à la citrouille, 1948
Collection privée
Que voit on ? Ce qu'annonce le titre : une citrouille éventrée, posée sur un guéridon carré dont un pied est masqué par un parapluie noir. Au sol : une tranche de la citrouille du guéridon (si on peut dire), un baguette de pain, un journal, une enveloppe timbrée ouverte, un godillot et deux fils électriques entremêlées qui sortent d'une gaine murale. Autant d'éléments qui sont des éléments symboliques fétiches de ce peintre et illustrateur français injustement laissé à l'écart aujourd'hui.
Rappel biographique : le peintre français, Jean Hélion, est un peintre complexe qui est passé de l'art abstrait à la figuration ce qui est un cas assez rare. On peut le considérer, avec Fernand Léger, comme l'un des plus grands peintres français du 20e siècle, un des plus dérangeants, aussi, sûrement. En 1921, il découvre le Louvre par hasard et les tableaux de Philippe de Champaigne et de Poussin le subjuguent. En 1927, Hélion fait la connaissance du peintre uruguayen Joaquin Torrès-Garcia, qui lui révèle le cubisme. Sensible, spontanément amoureux de tout ce qui vient à sa rencontre, son optimisme énergique lui fait accomplir une évolution rapide, depuis le réalisme expressionniste jusqu'aux limites de l'abstraction. Ses grands coups de pinceau débordent les objets, s'ordonnent par rapport au cadre. Ayant rencontré Van Doesburg en 1929, il forme avec lui le groupe Art concret et participe en 1930 à la fondation du mouvement Abstraction- Création avec Arp, Herbin, Delaunay, Kupka, Van Doesburg, Gleizes, Valmier, Tutundjian. Devenu l'un des tout premiers peintres abstraits français, il rencontre Léger, Calder, et va rendre visite à Naum Gabo à Berlin. Ses tableaux, géométriques, aérés, lumineux, puissants, vont s'ordonner, par l'introduction de lignes courbes dans l'agencement des plans, en « figures abstraites » : il déchiffre le monde à travers le filtre des formes géométriques, assez proche de celles d'un Mondrian.
Apres la Seconde guerre mondiale, Jean Hélion, dont la situation financière a toujours été difficile, épouse Pegeen Guggenheim, fille de la richissime et extravagante Peggy Guggenheim, avec laquelle il eut trois enfants. ll se met dès lors à peindre d’après nature, et se consacre à une œuvre figurative, inspirée des scènes de la vie quotidienne. Il n'abandonnera plus l'art figuratif, allant même, dans les années 1950, jusqu'à l'extrême et, même, au grotesque. Il peint des natures mortes dans lesquelles il intègre des objets de la vie ordinaire — en particulier des citrouilles, des chapeaux melon et des parapluies —, objets chargés de symboles, qui trouvent dans ses œuvres une place permanente. Plus tard, il passera à un compromis avec une peinture intégrant des taches colorées.
Jean Hélion a toujours exprimer dans ses œuvres la vivacité des couleurs et le rythme de ses compositions. Salué, dans les années 1960, par la nouvelle génération de peintres, celle de Gilles Aillaud ou Eduardo Arroyo, il est aujourd'hui considéré comme le précurseur des fauves allemands des années 1970 et des figuratifs des années 1980. Pourtant bizarrement, on retient généralement avant tout de lui son œuvre des années 1930-1950.
Rappel biographique : le peintre français, Jean Hélion, est un peintre complexe qui est passé de l'art abstrait à la figuration ce qui est un cas assez rare. On peut le considérer, avec Fernand Léger, comme l'un des plus grands peintres français du 20e siècle, un des plus dérangeants, aussi, sûrement. En 1921, il découvre le Louvre par hasard et les tableaux de Philippe de Champaigne et de Poussin le subjuguent. En 1927, Hélion fait la connaissance du peintre uruguayen Joaquin Torrès-Garcia, qui lui révèle le cubisme. Sensible, spontanément amoureux de tout ce qui vient à sa rencontre, son optimisme énergique lui fait accomplir une évolution rapide, depuis le réalisme expressionniste jusqu'aux limites de l'abstraction. Ses grands coups de pinceau débordent les objets, s'ordonnent par rapport au cadre. Ayant rencontré Van Doesburg en 1929, il forme avec lui le groupe Art concret et participe en 1930 à la fondation du mouvement Abstraction- Création avec Arp, Herbin, Delaunay, Kupka, Van Doesburg, Gleizes, Valmier, Tutundjian. Devenu l'un des tout premiers peintres abstraits français, il rencontre Léger, Calder, et va rendre visite à Naum Gabo à Berlin. Ses tableaux, géométriques, aérés, lumineux, puissants, vont s'ordonner, par l'introduction de lignes courbes dans l'agencement des plans, en « figures abstraites » : il déchiffre le monde à travers le filtre des formes géométriques, assez proche de celles d'un Mondrian.
Apres la Seconde guerre mondiale, Jean Hélion, dont la situation financière a toujours été difficile, épouse Pegeen Guggenheim, fille de la richissime et extravagante Peggy Guggenheim, avec laquelle il eut trois enfants. ll se met dès lors à peindre d’après nature, et se consacre à une œuvre figurative, inspirée des scènes de la vie quotidienne. Il n'abandonnera plus l'art figuratif, allant même, dans les années 1950, jusqu'à l'extrême et, même, au grotesque. Il peint des natures mortes dans lesquelles il intègre des objets de la vie ordinaire — en particulier des citrouilles, des chapeaux melon et des parapluies —, objets chargés de symboles, qui trouvent dans ses œuvres une place permanente. Plus tard, il passera à un compromis avec une peinture intégrant des taches colorées.
Jean Hélion a toujours exprimer dans ses œuvres la vivacité des couleurs et le rythme de ses compositions. Salué, dans les années 1960, par la nouvelle génération de peintres, celle de Gilles Aillaud ou Eduardo Arroyo, il est aujourd'hui considéré comme le précurseur des fauves allemands des années 1970 et des figuratifs des années 1980. Pourtant bizarrement, on retient généralement avant tout de lui son œuvre des années 1930-1950.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.