mardi 8 août 2017

Giorgio Morandi (1890-1964)- Natura morta 1929


Giorgio Morandi (1890-1964)
Natura morta 1929
Collection privée

Que voit on ? Comme à l'habitude chez Morandi, des contenants alignés en rangs d'oignons qui ont fait la célébrité de son oeuvre. Mais dans cette composition datant de 1929,  les contenants n'ont pas le même aspect abstrait et immatériel que les moulages en plâtre d'objets qu'il fera plus tard.  On reconnait ici de véritables objets : un broc à eau, une lampe à pétrole, une boite à thé, une tisanière, une boite d'allumettes suédoises, un bougeoir, une urne funéraire, un lampe veilleuse à mèche de cordes... L'aspect daté de ces objets ajoutent une émotion supplémentaire à l'univers déjà si particulier de Morandi.

Rappel biographique : Le peintre italien Giorgio Morandi, bien que qualifié de futuriste ne peut être identifié à aucun mouvement pictural du 20e siècle en particulier. Ayant peint de très nombreuses natures mortes, l’œuvre de Cézanne représente évidemment une influence majeure pour lui ; il lui emprunte la monumentalité des formes et les zones denses de couleurs. Mais simultanément, il développe une approche beaucoup plus intime de l’art.
Les natures mortes de Giorgio Morandi représentent des objets toujours ordonnés avec soin sur une table dans l'atelier, pour être observés et peints. Ces objets qu'il a lui même achetés chez des brocanteurs, qui lui ont été donnés par des amis ou qu'il a ramassés dans la rue, sont facilement identifiables de toile en toile ; ce sont des bouteilles, cubes,  entonnoirs auxquels viennent se mêler, à l'occasion mais rarement, un coquillage ou un fruit. Le positionnement des objets dans le cadre est réalisé avec une attention particulière portée à la " géométrisation" de l'espace qui peut alors se lire en carrés et diagonales. Un lent travail de maturation est mis en œuvre par le dessin et la peinture par reprises successives, superpositions de couleurs faites d'une pâte ample avec des dégradés de gris d'une extrême sensibilité, qu'amplifie une sorte de délectation morose. Morandi avait la réputation de broyer lui-même ses couleurs.

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