Bernard Lorjou (1908-1986)
Nature-morte à la pastèque et à la verseuse.
Que voit on ? Sur une entablement carré gris: une tranche de
pastèque présentée sur un plat oval en porcelaine blanche et une
verseuse dans laquelle quelques fleurs ont été posées. Une grande
fraicheur de coloris arrangés ur un fond bleu très estival. Présent
également sur cette image diverses filigranes et contremarques censées
protéger les droits d'auteurs et qui en réalité de nature complètement
l'image....
Rappel biographique : Bernard Lorjou est un peintre français qui a bénéficié de son vivant d'une importante notoriété et qui a été totalement oublié depuis son décès. Tant mieux diront certains ! Pendant les années 1950, il est, avec Bernard Buffet, Jean Carzou et Alfred Manessier l'un des peintres français les plus cités et les plus célèbres d'alors. Dans les années 1920, alors qu'il fréquente les anarchistes du Libertaire, il découvre l'oeuvre d'Edouard Manet et veut devenir peintre. En 1925, il entre à l'atelier de dessin François Ducharne, où il devient maquettiste et dessinateur en soierie. Plus tard, ses créations dans ce domaine habillent des célébrités comme la duchesse de Windsor ou Marlène Dietrich. Puis sans en avoir jamais suivi de cours de beaux arts pour apprendre son métier ou même l'histoire de l'art, il devient peintre de façon autodidacte et il fonde le mouvement anti-abstrait « L'Homme témoin de son temps ». La première exposition du groupe a lieu а Paris en 1948. La même année, il partage avec Bernard Buffet le Prix de la critique. Ce dernier participe à la seconde exposition de l'Homme témoin en 1949. La troisième et dernière a lieu en novembre 1962 devant une assistance très clairsemée. En 1953, il rencontre Domenica Walter-Guillaume qui le met en relation avec le marchand d'art Georges Wildenstein, Edgar Faure, Arthur Honegger et d'autres personnalités très influentes dans ces années là.
Farouche adversaire de l'art abstrait, Lorjou le qualifia dans une lettre ouverte au président de la République de façon pour le moins" réactionnaire" « d'imbécile, apatride, vide, art de dégénéré… devenu par la volonté de votre ministre de la Culture, l'ART officiel français ». Le ministre en question n'était autre qu'André Malraux qui n'apprécia que très moyennement !
Personnage irascible, fantasque, et peu sympathique, Lorjou fait circuler en 1977 une pétition pour la défense de l'Art français et contre le Centre Beaubourg qu'il n'hésite pas à qualifier de Centre de Merde parce qu'il représente pour lui cet art officiel qu'il exècre particulièrement.
D'un style onirique figuratif, il est souvent considéré par la critique comme un expressionniste tardif. Artiste autodidacte, il s'était définit lui-même comme « la bête noire » des conservateurs de musées. Ses excès langagiers et sa pensée souvent aigre lui garantissent un purgatoire qui durera longtemps !
2017 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
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