Léon Bonvin (1834-1866)
Nature morte avec viande et légumes
Museu Nacional de Belas Artes-Rio de Janeiro
Que voit on ? Sur un entablement à peine esquissé cette composition remarquablement peinte fait figurer une marmite en terre cuite, de celles où l'on faisait les "potées" et tous les ingrédients nécessaires à un pot au feu : une pieces de boeuf, des poireaux liés en bottes et des carottes? Aucune mise en scène pour ce sujet très rustique si ce n'est sa présentation sur un fond intégralement et intensément noir, et une très belle maitrise des couleurs et des textures. On remarque ici aussi, comme dans beaucoup d'autres natures mortes de ce peintre, l'un des sujets favoris présenté au tout premier plan : des pelures.
Rappel Biographique : Le peintre français Léon Bonvin, né dans la banlieue parisienne dans un famille très modeste, eut des ambitions artistiques à un âge très précoce. En grande partie autodidacte, il fut encouragé par son demi-frère aîné François, reconnu parmi les peintres réalistes de Paris, qui lui fournit gratuitement de quoi peindre. Les premiers dessins de Léon Bonvin furent de petites esquisses au fusain représentant son environnement immédiat, des petits dessins assez sombre. Gagnant sa vie comme aubergiste, Léon Bonvin commence à peindre des sujets tirés de la nature, des champs de fleurs entourant de sa maison ou des intérieurs d' auberge.
Dans les années 1860, il se consacre exclusivement à l'aquarelle, et peint des paysages et aux natures mortes qu'il rend avec une luminosité remarquable qui ne laisse personne indifférent. François Bonvin son frère plus connu, l'a encouragé à étudier le réalisme et la précision du rendu des maîtres hollandais et flamands. Après son mariage en 1861, la situation financière de Bonvin empire, son auberge perd de l'argent. C'est alors qu'il se rend à Paris pour essayer de vendre ses aquarelles. Il rencontre un seul marchand d'art qui lui refuse assez sèchement et grossièrement ses toiles. Il a 32 ans. Le lendemain de cette rencontre, on le retrouve pendu dans la forêt de Meudon.
Une vente posthume de ses aquarelles a rapporté plus de 8000 francs de l'époque au profit de sa famille qui était dans la misère.
On mesure aujourd'hui la stupidité de ce marchand qui n'a pas su voir le grand talent de Léon Bonvin, talent de dessinateur, de coloriste mais aussi talent novateur dans le choix des sujets... il est un des premiers en effet à avoir peint presque systématiquement en les rendant beaux, des déchets (ce que l'on appelait aux 18e siècle "des restes ") mêlés aux sujets de ses natures mortes (pelure de fruits et de légumes, coques vides de fruits secs, feuilles délaissés de légumes vert, miettes de pain...)
Aujourd'hui, les quelques toiles et aquarelles que Léon Bonvin a peint dans sa trop courte carrière sont très présentes dans les collections publiques nord et sud américaines et très peu dans les collections françaises où sont nom est toujours aujourd'hui presque inconnu !!!
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