mardi 12 novembre 2019

Edward Steichen (1879-1973) - Le commencement du monde




Edward Steichen (1879-1973) 
Le commencement du monde, 1920-26
Epreuve gélatino-argentique
Centre  Georges Pompidou - MNAM - CCI , Paris



Que voit on ? Un oeuf ou, en tout cas, une forme oblongue et son reflet sur une surface réfléchissante. Brancusi a contretypé à deux reprises - dont l'une en mai 1934 - cette épreuve originale d'une photographie prise par son ami Edward Steichen entre 1920 et 1926, qui a servi de frontispice au catalogue de sa première exposition personnelle à la Brummer Gallery (New York, 17 novembre-15 décembre 1926) où "Le Commencement du monde" a figuré. Le sculpteur en a tiré à son tour des épreuves.

Rappel biographique : Edward Steichen est un photographe, peintre américain d'origine luxembourgeoise, qui fut aussi éditeur de magazine, galeriste et conservateur du MoMA de New York de 1947 à 1962), où il joua le rôle de trait d'union culturel entre les Etats-Unis et l'Europe. Après un bref apprentissage de lithographie à Milwaukee où il apprend à peindre et faire des photos, il expose ses premières photographies picturales au Salon de Philadelphie de 1899 où ils fait remarquer par Alfred Stieglitz comme « l’incarnation même du nouvel Art photographique «. Désormais protégé et collaborateur de Stieglitz, il déménagé à New York puis Paris où il réalise deux tableaux et des photographies de peintres et de sculpteurs tels que Auguste Rodin, Henri Matisse et John Marin. En 1905, il encourage Stieglitz à ouvrir sa propre galerie à New York où il organise plusieurs expositions qualifiées de révolutionnaires qui présente l'art européen et américain moderne. Cette étroite amitié entre Steichen et Stieglitz ne va pas résisté a l’épreuve de la Première Guerre mondiale où Stieglitz exprime ses sympathies pro-allemandes alors que Steichen rejoint l'US Army Signal Corps.
Après la guerre, Steichen déprimé, incertain de son avenir,se prend à douter de la valeur de ce qu’il a produit jusque là. Pendant sa convalescence en France, il remarque les peintures naïves de son jardinier et reconnait qu’elles ont un «charme curieux et une simplicité directe" qui manque cruellement à ses propres réalisations. Abandonnant la peinture, il décide de se concentrer sur la photographie et commence a apprendre de façon autodidacte les bases de la photographie et sur la façon de contrôler le contenu des négatifs.
Après avoir passé des mois à photographier une tasse et une soucoupe, à apprendre la lumière et la texture, il aborde la question du volume. Il décide d'utiliser une lumière très faible et des expositions exceptionnellement longues avant de découvrir que cette technique a un impact esthétique évident sur ses oeuvres. Il écrira : «pour la première fois dans une photographie, on pouvait à la fois identifier le volume et la form," Il a ensuite expérimenté de nombreux procédés de fabrication pour ses impressions, avant de choisir les tirages au platine ou le papier de palladium seules a meme de lui fournir la gamme très étendus de de tons subtils et de douceur lui permettant de mieux rendre l’appréciation des volumes.
Au début des années 1920, l'éditeur américain Condé Nast le choisit pour devenir le photographe en chef des publications du groupe, imposant ses exigences en matière de photographie : « La distinction, l'élégance et le chic2 ». Il travaille particulièrement pour Vanity Fair et pour Vogue, magazines pour lesquels il réalise notamment de nombreux portraits de célébrités, démontrant une grande capacité à mettre en valeur ses sujets. Il travaillera également étroitement avec Carmel Snow d'Harper's Bazaar.
Il photographie Gloria Swanson en 19243, puis l'une de ses photographies de l'actrice Greta Garbo, datant de 1928, parue en couverture du magazine Life le 10 janvier 19554, est considéré comme l'un des portraits inoubliables de l'actrice.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est directeur de l'Institut photographique naval (Naval Photographic Institute). Son film documentaire, The Fighting Lady, remporte en 1945 l'Oscar du meilleur documentaire. À partir de 1947 et jusqu'en 1962, Steichen est le directeur du département de la photographie du MoMA, le musée d'art moderne de New York.
En 1970, l'année de leur création, les Rencontres internationales de la photographie d'Arles présentent son œuvre lors d'une soirée de projection au Théâtre antique, intitulée « Edward Steichen, photographe » et présentée par Martin Boschet.

__________________________________
2019 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.