jeudi 12 novembre 2015

John Singer Sargent (1856-1925) - Two Octopi


John Singer Sargent (1856-1925)
Two Octopi (1885)
Private collection 

Que voit-on ? Autour de1880-1885, John Singer Sargent a peint un petit tableau à l'huile représentant deux poulpes blottis dans la pénombre sur le pont d'un bateau de pêche près des côtes de Bretagne. Cette toile est l'une des toutes premières peintures à l'huile de l'artiste et montre déjà sa grande maîtrise technique. Mais ce qui frappe aujourd'hui c'est le choix dece sujet très particulier, rarement abordé dans la peinture européenne jusqu'à Sargent et, dans quelques rares cas seulement, dans la peinture japonaise des 18e et 19e siecle. Pourquoi un sujet aussi sujet inattendu surtout chez un peintre qui deviendra célèbre pour ses portraits de personnages la haute société  internationale ?  Peut etre pour céder au japonisme ambiant mais plus sûrement  sans doute  par choix délibéré de se faire remarquer dès le début de sa carrière professionnelle et de frapper à jamais les esprits. Bien visé ! Il réitèrera d'ailleurs plus tard dans carrière en s'attaquant à un autre sujet inhabituel avec ses aquarelles de 1917 représentant des alligators !  

Rappel biographique : le peintre américain John Singer Sargent  à étudié à l'Ecole des beaux-arts de Paris et a passé une bonne partie de sa vie en Europe en France, en Italie et en Angleterre.  Il fut  un ami proche des grands artistes de l'époque, comme Claude Monet, Paul Helleu ou Gabriel Fauré et très lié avec le sulfureux Robert de Monstesquiou et le prince Edmond de Polignac, deux figures du Tout Paris homosexuel de cette époque. Au cours de sa carrière, il a peint environ 900 toiles et plus de 2 000 aquarelles, et réalisé d'innombrables croquis et dessins. Son œuvre documente ses voyages à travers le monde, de Venise au Tyrol, de Corfou au Moyen-Orient, de Paris à Londres et du Montana à la Floride. Principalement portraitiste mondain, il ne se limita cependant jamais à ce genre et aborda aussi les compositions à personnages, les compositions religieuses, les scènes de genre, les intérieurs, les paysages, les  marines, les compositions murales avec une égale maîtrise. Mais Sargent fut surtout célèbre pour son habileté dans les portraits d'un style sophistiqué, exécutés avec une indéniable virtuosité et une certaine audace théâtrale. Ainsi réalisa-t-il sur commande les portraits des personnages les plus riches et puissants d'Europe et des États-Unis, comme l'académicien Édouard Pailleron et son épouse, Auguste Rodin, John D. Rockefeller, Robert Louis Stevenson, ou encore les présidents Theodore Roosevelt et Woodrow Wilson. Ses portraits de femme sont parmi les plus célèbres du genre comme ceux de Dame Ethel Smyth, d'Almina Wertheimer, de la comédienne  Ellen Terry dans Lady Macbeth ou celui de Madame Pierre Gautreau (son portrait le plus controversé,   intitulé Madame X) aujourd'hui conservé au Metropolitan Museum of Art de New York et dont Sargent dira lui- même : « Je suppose que c'est la meilleure chose que j'ai faite ».  
À une époque où le monde artistique se tournait vers l'Impressionnisme, le Fauvisme et le Cubisme, Sargent pratiqua son interprétation personnelle du Réalisme, qui fasait brillamment référence à Velázquez, Van Dyck et Gainsborough. Sa facilité à paraphraser les maîtres, d'une manière contemporaine, lui amenèrent quantité de commande de portraits, réalisés avec une telle virtuosité  qu'isl lui valurent le surnom de « Van Dyck de son temps ».


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