samedi 7 novembre 2015

Alexandre-François Desportes (1661-1743) - Nature morte avec gibier, chien, chat, lièvre et bas-relief


Alexandre-François Desportes (1661-1743)
Nature morte avec gibier, chien, chat, lièvre et bas-relief, 1730
Collection privée

Que voit-on ?  Une treille chargée de lourdes grappes de raisins rouge. Nous sommes à l'extérieur. Un grand chien de chasse regarde avec interêt le gibier (canard, perdrix) qui gît à même la terre,  derrière deux gigantesque cardon blancs. A l'arrière plan, derrière la treille, une table à gibier improvisée sur le rebord d'une ouverture richement ornée d'un bas relief antique, sur laquelle repose un grand lièvre dont la tête et les deux pattes avant pendent dans le vide. Un chat, animal fétiche de Desportes, surgit de l'ombre, attiré par le lièvre qu'il observe avec appétit tout en  faisant mine de s'intéresser à autre chose ! 

Rappel biographique :  le peintre français Alexandre-François Desportes est le maître incontesté de la peinture animalière au 17e et 18e siècle. Ce genre était considéré fort injustement avec la nature morte, comme une sous catégorie pictural, ce qui n'empêcha ni Louis XIV ni Louis XV de faire largement appel à Desportes pour peindre leurs chiens favoris.  Elève de Frans Snydersil s’est largement imprégné de la tradition flamande. Portraitiste à la Cour de Pologne au début de sa carrière, il  rejoint la Cour de Versailles à partir de 1700 et ne la quittera plus jusqu'à sa mort. Il exécute de nombreux tableaux décoratifs pour orner les demeures royales (Versailles, Marly, Meudon Compiègne, Choisy...) et devient  peintre des chasses et de la meute royales pour Louis XIV puis pour Louis XV. Lors des chasses royales, Desportes suit le roi et Saint Simon rapporte :  « qu’il allait même d’ordinaire à la chasse à ses côtés, avec un petit portefeuille pour dessiner sur les lieux leurs diverses attitudes, entre lesquelles le roi choisissait, et toujours avec goût, celles qu’il préférait aux autres. »  La nature morte n'entre dans l'art de Desportes que très épisodiquement et uniquement pour son aspect décoratif et la mise en scène dont elle permet d'entourer les peintures de gibiers et d'animaux morts ou pour rehausser les portraits des chiens royaux.

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