Evaristo Baschenis 1617-1677)
Nature morte avec instruments de musique et coffret chinois
Gallerie dell'Académia, Venetia
Que voit on ? Sur un table recouverte d'une nappe rouge à motif de rayures, posée devant un rideau de lourd brocard doublé de soie dont le drapé est maintenu par des glands de passementerie très ouvragée : une accumulation d'instruments de musique (un violon de Crémone au vernis clair, une flûte piccolo, 1 hautbois, 2 luths dont un seule enrobé d'un ruban de soie et l'autre présenté de dos comme c'est l'habitude chez ce peintre) autour d'une boite chinoise noire assez intrigante et d'une mappemonde à l'équateur de laquelle repose, de façon assez étrange, un œillet !
Rappel biographique : Prêtre, dernier né d'une dynastie d'artistes italiens, ami d’une famille notable de luthiers de Crémone, on ignore cependant quel maître exactement enseigna la peinture à
Evaristo Baschenis. Contemporain du bergamasque Carlo Deresa, connu pour ses natures mortes, il est considéré aussi comme le créateur de ce genre particulier qu'est la peinture de trophées, d’instruments et de cahiers de musique, mêlés d’écritoires, de boîtes, de fruits, d’encriers et autres objets arrangés sur des tables couvertes des plus beaux tissus, avec un réalisme presque photographique que peu de peintres ont approché depuis. Il est célèbre notamment pour avoir rendu la poussière qui recouvrait certains instruments avec tant d’art que le spectateur s'y trompait. Les effets des tableaux (toujours de petites tailles) de cet artiste sont tels qu’ils sont, encore aujourd'hui, très recherchés dans les ventes et que beaucoup sont dans des collections particulières. Ses natures mortes aux instruments de musique, toutes titrées à l'identique sont, pour la plupart, des œuvres de série, issues d'une douzaine de modèles de compositions originales. La figure du luth en raccourci, réalisé à la perfection, est un écho de ce qui apparaissait comme un défi de perspective aux peintres et dessinateurs du 17e siècle. Concernant les tissus, passementeries et tapis, Evaristo Baschenis en rend toute la réalité uniquement au pinceau, alors que
Bettera - avec lequel on l'a confondu quelquefois - maroufle sur une pièce de toile de jute grossière dont le relief sert de base au rendu des tapis.
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2016 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
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