François Garnier (1600-1672)
Nature morte aux cerises dans un panier d'osier et une porcelaine de Chine.
Collection privée
Que voit-on ? Un panier d'osier d'où jaillissent littéralement des bouquets de cerises encore accrochées à leurs feuilles à l'arrière plan d'un bol en porcelaine de Chine très ancienne rempli lui aussi de cerises équeutées et qui projette son ombre arrondie sur un entablement. Un petite cerise échappée du lot joue les fugueuses à même l'entablement... Ce grand peintre de l'âge d'or de la nature morte française qu'est François Garnier a peint tellement de natures mortes à sujets de cerises et de fraises que l'on pourrait avoir le sentiment qu'il a peint uniquement ce sujet, ce qui n'est pas tout à fait exact... mais presque ! La mise en place des fruits est ici comme dans tous ces autres tableaux sans artifice, la cerise fugueuse étant la seule fantaisie qu'il s'autorise. L'exécution soigneuse exprime la matérialité des fruits. François Garnier utilise toujours très peu d'effets décoratifs. Une grande sérénité se dégage du monde bien ordonné et silencieux de ces natures mortes que l'on appelait d'ailleurs au 17e siècle des "natures reposées" et non pas des "natures mortes".
Rappel Biographique : Le peintre français François Garnier, spécialisé dans les natures mortes, fut très connu dans les milieux calvinistes parisiens. En 1620, il épouse Marie Gilbert, veuve du peintre et marchand de tableaux Nicolas Moillon (père de Louise Moillon et d'Isaac Moillon). On peut d'ailleurs tout à fait imaginer qu'il initia Louise au genre de la nature morte, tant certaines de leurs oeuvres se ressemblent. Calviniste comme sa femme, il habite dans l'Ile de la Cité à Paris et possède le titre de bourgeois de Paris. Peintre et marchand de tableaux il achète une loge rue Mercière, à la foire Saint-Germain, en 1627. Sa femme meurt en 1630 et il se remarie en 1634 avec Denise Du Pont, la veuve de l'orfèvre Jacques Le Sage. Quelques-unes de ses natures mortes sont conservées au Musée du Louvre. Elles se caractérisent toutes par une grande réserve et une sobriété de moyens inhabituelle en France, si on les compare au délire décoratif qu'atteint ce genre au 17e siècle partout en Europe.
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