mercredi 16 novembre 2016

Emile Friant (1863-1932) - Nature morte , Le tube de peinture ouvert

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Emile Friant (1863-1932)
Nature morte - Le tube de peinture ouvert 
Collection privée.

Que voit on ? Comme l'indique le titre : un tube en métal de peinture à l 'huile, ouvert mais à peine entamé dont on a juste pressé de quoi faire quelques mélanges. A en juger par la couleur de l'échantillonnage du haut du tube, il s'agit peut être de la couleur principale qui a servi au peintre à faire ce petit tableau, modeste, presque monochrome et magnifique.

Rappel biographique : Emile Friant est un peintre et graveur naturaliste français. En 1870, fuyant l'invasion prussienne ses parents s'établissent à Nancy. Il est repéré très tôt par Théodore Devilly, directeur de l’Ecole des beaux-arts de Nancy qu'il intègre. Son apprentissage des techniques de peintures à l’Ecole de beaux arts, combiné à un talent évident lui permettent d’exposer aux Salons des beaux-arts de Nancy dиs 1878, alors qu’il n’est âgé que de 15 ans.  Il peint son premier autoportrait (désormais célèbre) à l'âge de 17 ans. Il ne quitte Nancy pour Paris que pour exposer à la capitale les sujets lorrains qu'il peint, à la suite de Jules Bastien-Lepage, et les portraits d’une société constituée de proches et de collectionneurs, comme les frères Coquelin. Emile Friant obtient plusieurs récompenses : le second Prix de Rome de peinture en 1883 pour Oedipe maudissant son fils Polynice, la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris de 1889 pour La Toussaint, un tableau mettant spectaculairement en scène des veuves et orphelines en grand habit de deuil. En 1906, il devient professeur de dessin à l’Ecole des beaux-arts de Paris (aujourd'hui Ecole nationale supérieure des beaux-arts).
Dès 1883, Emile Friant s’essaye à la gravure par le biais de la pointe sèche et de l’eau-forte avec lesquelles il grave cinq plaques de cuivre. А l’époque son style est parfois jugé comme trop réaliste. En effet, l'exactitude qui caractérise les œuvres des artistes naturalistes est proche de la précision d’une photographie, nouveau médium qui les passionne. La fin du 19e siècle marque la fin des succès d'Emile Friant. Il ne suit pas les évolutions stylistiques du début du 20e siècle, comme le fauvisme et le cubisme. Alors que vingt-cinq ans plus tôt il conspuait les peintres académiques, il tente désormais d’entrer à l’Institut de France.
Parallèlement à son activité de peintre qui décline, on constate que l’œuvre gravé d’Emile Friant se développe avec le changement de siècle. Il renoue vers 1904 avec l’art de l’estampe. А cette date-là, il n’est plus un jeune provincial monté à la capitale mais un peintre comblé d'honneurs et doté d'une importante clientèle. L’absence de soucis pécuniaires et la mobilité entre ses domiciles parisien et nancéien que lui impose son poste de professeur et son attachement pour la Lorraine le forcent sans doute à adopter le médium de la gravure plus léger que celui de la peinture à l’huile. La gravure permet alors à l’œuvre d’Emile Friant de connaître un nouveau souffle. 
Constitué d'achats du vivant de l’artiste, de dons et du legs des fonds d'ateliers de l'artiste, le fonds d’estampes d’Emile Friant du Musée des beaux-arts de Nancy forme avec ses 847 numéros le plus important conservé dans une collection publique française. En 1923, il est élu membre de l’Académie des beaux-arts.  En 1931, il est nommé commandeur de la Légion d’honneur.
Le monde de l'art qui l'a longtemps boudé semble aujourd'hui redécouvrir l'œuvre Emile Friant. 
Il a peint très peu de natures mortes.


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2016 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau

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