Sebastian Stoskopff (1597-1657)
Nature morte aux poissons, aux oeufs, aux chandelles et au chat aux aguets
Musée de l'Oeuvre Notre-Dame (Strasboug, France)
Que voit-on ? Une tentative (totalement réussie d'ailleurs) de montrer le mouvement dans une image arrêtée. En effet, au-delà de ce qui est décrit dans le titre, à quoi s'ajoutent une écumoire, un livre, des oignons, une rape à fromage et quelques épis de blés, ce qui est peint ici c'est avant tout le mouvement d'une chute d'objets au premier plan de la nature morte. Une chute qui va se terminer en catastrophe puisqu'elle implique en dehors de l'écumoire, du livre et d'un oignon, un œuf... élément qui déteste chuter ! Le coupable de tout ce bazar est bien visible... il vient de bondir sur un poisson dans lequel il a planté ses griffes et qu'il ne lâchera pas de sitôt provoquant un tremblement de terre sur la table. Entre le regard de ce chat pris en flagrant délit il y a près de 500 ans et le regard d'un de ses congénères contemporains dans les mêmes circonstances : aucune différence ! mais c'est bien connu le temps ne passe pas sur les chats ! Il fallait toute l'étrangeté de ce maître de la nature morte que fut Stoskopff pour rendre cette atmosphère presque faustienne, à travers la chute de trois objets quotidiens ...
Sébastien Stoskopff meurt assassiné chez Jean de Nassau au terme d'une messe noire où il aurait abusé de drogue et d'alcool. L'organisateur du sabbat finira brûlé sur le bûcher pour sorcellerie. La vie de Stoskopff reste donc un mystère. L'historien d'art Charles Sterling, qui, en 1934, retrouva la trace de Stoskopff, écrivit : « C'est un poète des reflets. Les amas de verre dont il a la passion prennent pour lui un aspect fantastique et sorcier. On croit sentir le souffle du Dr Faust.»
Rappel biographique : le peintre alsacien Sébastien Stoskopff a été formé par Frédéric Brentel puis par Daniel Soreau. Sébastien Stoskopff vit à Paris entre 1621 et 1641 environ et voyage en Italie vers 1629. Très apprécié à son époque, il est considéré comme l'un des maîtres européens de la nature morte très à l'aise dans le traitement des textures opposées comme le verre et l'osier d'un côté, ou le verre et l'étain etc... L'œuvre de Sebastian Stoskopff a été redécouverte très tardivement, au milieu du 20e siècle, dans les années 1930, ce qui signifie qu'elle est restée dans l'ombre pendant plus de 3 siècles ! Il reste de l’œuvre de Stoskopff entre 60 et 69 tableaux, selon les critiques. 10 d’entre eux sont datés et 26 à 29 sont signés de la main du maître. Toutes les œuvres signées sont des natures mortes. Mais des correspondances attestent que Stoskopff était aussi portraitiste, et qu’il a notamment exécuté un double portrait du comte Jean de Nassau-Idstein et de son épouse Anna. Pour la plupart, les œuvres de l’artiste ont pour thème la représentation d’objets quotidiens, très souvent dans le domaine de la cuisine ou de la nourriture.
En 1640, lorsqu'il revient à Strasbourg, les peintres locaux jalousent cet artiste apprécié, célibataire de surcroît. On lui interdit de porter le titre de maître peintre. Qu'importe! Son insolence et la beauté de ses oeuvres le rendent intouchable et la protection de Jean de Nassau fait le reste. Avec de l'huile et quelques pigments, il s'attaque au clair-obscur. Dans la Corbeille de verres vénitiens, son chef-d'oeuvre, les très fines lignes blanches et les légers reflets d'un verre brisé procurent la même émotion qu'un tableau religieux.Sébastien Stoskopff meurt assassiné chez Jean de Nassau au terme d'une messe noire où il aurait abusé de drogue et d'alcool. L'organisateur du sabbat finira brûlé sur le bûcher pour sorcellerie. La vie de Stoskopff reste donc un mystère. L'historien d'art Charles Sterling, qui, en 1934, retrouva la trace de Stoskopff, écrivit : « C'est un poète des reflets. Les amas de verre dont il a la passion prennent pour lui un aspect fantastique et sorcier. On croit sentir le souffle du Dr Faust.»
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