mardi 3 mars 2020

Giorgio Morandi (1890-1964 ) - Natura morta con il busto di gesso


 

Giorgio Morandi (1890-1964)
Natura morta con il busto di gesso, c. 1911-13
Huile sur toile  72.6 x60 cm
Collection particulière

Que voit on ? Dans cette nature morte de  la jeunesse de Morandi  dans laquelle ne sont pas encore présents les grands thèmes qui vont hanter toute son œuvre (notamment les objets ronds et les bouteilles). Cette composition explore  un thème qui ne sera pas souvent repris par la suite, celui du buste,  mais  qui aura au moins une déclinaison quelques années plus tard avec le buste de mannequin de perruquier presque surréaliste de la Nature morte de 1919.

Rappel biographique : Le peintre italien Giorgio Morandi, bien que qualifié de futuriste ne peut être identifié à aucun mouvement pictural du 20e siècle en particulier. Ayant peint de très nombreuses natures mortes, l’œuvre de Cézanne représente évidemment une influence majeure pour lui et ce dès sa jeunesse ; il lui emprunte la monumentalité des formes et les zones denses de couleurs. Mais simultanément, il développe une approche beaucoup plus intime de l’art.
Les natures mortes de Giorgio Morandi représentent des objets toujours ordonnés avec soin sur une table dans l'atelier, pour être observés et peints. Ces objets qu'il a lui même achetés chez des brocanteurs, qui lui ont été donnés par des amis ou qu'il a ramassés dans la rue, sont facilement identifiables de toile en toile ; ce sont des bouteilles, cubes, entonnoirs auxquels viennent se mêler, à l'occasion mais rarement, un coquillage ou un fruit. Le positionnement des objets dans le cadre est réalisé avec une attention particulière portée à la " géométrisation" de l'espace qui peut alors se lire en carrés et diagonales. Un lent travail de maturation est mis en œuvre par le dessin et la peinture par reprises successives, superpositions de couleurs faites d'une pâte ample avec des dégradés de gris d'une extrême sensibilité, qu'amplifie une sorte de délectation morose. Morandi avait la réputation de broyer lui-même ses couleurs.

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lundi 2 mars 2020

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) - Nature morte au gigot de mouton



 


Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Nature morte au gigot de mouton, 1730, 
Huile sur toile,  40 x 32.5cm
Museum of Fine arts Houston

Que voit-on ?  Sur l'entablement de pierre  d'une niche de cuisine, plusieurs ustensiles du quotidien  et ingrédients nécessaires à cuisiner la pièce de mouton  pendue à un crochet : une marmite en fonte, une écumoire  une aiguière en céramique vernissée, un panier en osier présentant un choux, une botte d' oignons des Cévennes et deux gousses d'ail.  C'est au choux que sera donc accommodé  ce gigot de mouton et non aux haricots, comme on le fait le plus fréquemment aujourd'hui.

Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. A partir du Salon de 1748, Chardin expose de moins en moins de scène de genre, il multiplie désormais les natures mortes. Ce retour à ce type de peinture va durer une vingtaine d'années. Il est difficile de donner des raisons à ce changement de cap. On sait que pendant cette période la vie de Chardin est en pleine mutation. Il se remarie, il reçoit une pension du roi. Il est désormais à l'abri du besoin. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra à partir de 1760 sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.
Chardin cherchait à reproduire la matière, ces fruits semblent aussi vrais que nature, Diderot s'extasiait devant ce réalisme dans son compte-rendu du Salon de 1759 : " Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif " ou encore en 1763, " C'est la nature même; les objets sont hors de la toile et d'une vérité à tromper les yeux. (...)
 Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j'ai besoin de me faire les yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n'ai qu'à regarder ce que la nature m'a donné et m'en bien servir ".
" O Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette: c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile ".

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dimanche 1 mars 2020

Guy Bardone (1927-2015) - Les Prunes bleues


  


Guy Bardone (1927-2015)
Les Prunes bleues
 huile sur toile, 73.7 x 100.3 cm
(Private collection - Christie's)


Rappel biographique : Après des études à l'école des Beaux-Arts de Lyon, le jurassien Guy Bardone entre en 1945 à l'Ecole supérieure des Arts décoratifs. En 1950, il rencontre le critique George Besson qui l'encourage et le conseille. Ce dernier lui consacrera une biographie en 1970…
En 1952, il obtient le Prix Félix Fénéon et commence à exposer dans divers salons et expositions de groupe, notamment en 1947, au 7ème salon des moins de 30 ans, au côté de Bernard Buffet et de Kupka. Il est sélectionné en 1953 à la très importante exposition de groupe "Célébrités et révélations de la peinture contemporaine" au Musée Galliera à Paris. Il participe pour la première fois en 1954 à l'exposition "Ecole de Paris" à la Galerie Charpentier. En 1957, il reçoit le Prix de la Fondation Greenshields, alors que Vlaminck, Dunoyer de Segonzac et Villon font partie du Jury.
A compter de 1957, il expose à "Peinture Contemporaine" (Moscou), à la Marlborough Gallery (Londres), à la Findlay Gallery (New York), chez Morgan Knott, (San Francisco), à la Wildenstein Gallery (Londres)… En 1969, il entre à la Galerie Taménaga (Paris/Tokyo).
Les dessins, aquarelles et huiles de Guy Bardone rayonnent de couleur, comme empreints des nombreux voyages de l'artiste. La sensualité émanant de son œuvre s'exprime dans la touche, l'épaisseur des couleurs, travaillée au couteau et à la brosse. C’est un art joyeux, chaleureux, optimiste, généreux. Résolument figuratif, il rappelle par sa sincérité, son amour pour la nature et le bonheur qu’il diffuse, l’art de Bonnard à qui Bardone vouait une admiration inconditionnelle.
Dans son catalogue raisonné, paru en 2000, plus de 700 œuvres se trouvent répertoriées… A cette œuvre impressionnante s’ajoutent de très nombreuses lithographies. Bardone a également réalisé plusieurs tapisseries. Il a, par ailleurs, illustré des ouvrages de bibliophilie, signés Marcel Aymé, Colette, Kessel, Montherlant...
Il est toujours présenté dans la Galerie Tanaka à Paris et la Galerie Artioli Findlay à Long Island (USA).
En 2008 a été inauguré le musée de la Fondation Guy Bardone-René Genis (Musée de l’Abbaye, Saint Claude) qui réunit l’importante collection réunie par Guy Bardone et son ami René Genis (nombreuses œuvres de Bonnard, Chagall, Picasso, Braque, Beaudin, Lesieur, Rebeyrolle, Gromaire, Buffet…). Des œuvres des deux donateurs sont également exposées dans ce musée.

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samedi 29 février 2020

Jean-Baptiste Oudry (1686–1755) - Un lièvre et un cuissot d'agneau










Jean-Baptiste Oudry (1686–1755)
Un lièvre et un cuissot d'agneau
Huile sur toile
The Cleveland Museum of Art

Que voit-on ? Un des chefs d'œuvres de Jean-Baptiste Oudry, immense peintre de ce que l'on appelait en son siècle "la chasse et de la nature ". Sa maitrise de la peinture des animaux et des chiens de chasse en fit très rapidement un spécialiste de ses natures mortes à sujet de gibiers dont les aristocrates et la bourgeoisie naissante du 18e siècle français raffolaient. On  trouvait généralement une place de choix à ses peintures dans les salles-à- manger, une pièce récemment ouverte dans les demeures bourgeoises, qui jusque là n'en possédaient pas,  la salle à manger étant réservée aux palais ou aux châteaux, où il n' était pas rare non plus que l'on dresse encore le couvert dans un coin de chambre à coucher.   D'où le jeu de mot, peut- être ?!!!

Rappel biographique : Le peintre et graveur français Jean-Baptiste Oudry est surtout célèbre pour ses peintures de chiens de chasse, ses natures mortes animalières et ses animaux exotiques. Fils de Jacques Oudry, maître peintre et marchand de tableaux sur le Pont Notre-Dame, et de sa femme, Nicole Papillon, qui appartenait à la famille du graveur Jean-Baptiste-Michel Papillon, Jean-Baptiste Oudry étudia tout d'abord à l'Ecole de la Maîtrise de Saint-Luc, dont son père était directeur.
Il fut placé ensuite chez le grand peintre du roi Nicolas de Largillière, dont il devint bientôt l'ami. Après avoir peint quelques sujets religieux et un portait du Tsar Pierre 1er, il rencontre le marquis de Beringhen, premier écuyer du roi. Cette rencontre est décisive car le marquis commande à Oudry de nombreux ouvrages pour le roi. Dès lors on octroie à Oudry un atelier dans la cour des princes aux Tuileries et un logement au Palais du Louvre où il forma un cabinet renommé.
Oudry suivait les chasses royales et faisait de fréquentes études dans la forêt de Compiègne.
L'intendant des finances, Fagon, le prit à son service et le chargea de rétablir la manufacture de Beauvais, tombée en décadence. Oudry s'adjoignit Boucher et Natoire pour exécuter la copie des tableaux. On lui confia également l'inspection de la manufacture des Gobelins, où l'on exécutait les tapisseries des chasses du roi d'après ses tableaux.
Jean-Baptiste Oudry a peint le portrait, l'histoire, les chasses, le paysage, les animaux, les fruits, les fleurs ; il a imité les bas-reliefs ; il a fait du pastel, de la décoration ; il aussi gravé à l'eau-forte. On lui doit deux conférences qui furent lues à l'Académie, « Sur la manière d'étudier la couleur en comparant les objets les uns avec les autres » et « Sur les soins que l'on doit apporter en peignant ». Oudry a laissé un grand nombre de dessins dont les plus connus sont les 275 dessins qui servirent à l'édition dite des Fermiers généraux des Fables de La Fontaine, gravées par Charles-Nicolas Cochin. Il est également l'auteur d'un Almanach de rébus paru en 1716.

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vendredi 28 février 2020

Katsushika Hokusai - 葛飾 北斎 (1780-1849) - Maquereau et coquillages



 


Katsushika Hokusai - 葛飾 北斎  (1780-1849)
Maquereau et coquillages, 1840
Collection particulière

 Que voit on ? Ce que décrit sobrement et précisément le titre, le coquillage recouvrant une partie du corps du maquereau comme si les deux se livraient  aune course...vers une destination inconnue.

Rappel biographique : Connu sous le surnom de "Vieillard fou du dessin", une signature qu'il employa lui même à partir de 1800, le dessinateur et peintre japonais Katsushika Hokusai fut le grand spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires. On sait aujourd'hui qu'il changea de signatures plusieurs fois au gré des styles assez variés qu'il adopta au cours de ces 88 années d'existence ; il faut un tableau d'une centaine de lignes pour recenser tous les noms et signatures qu'il employa ! Son œuvre immense (près de 30 000 dessins) influença de nombreux artistes, en particulier Paul Gauguin, Vincent van Gogh, Claude Monet et Alfred Sisley, et le mouvement artistique appelé japonisme. Certains historiens d'art le voient comme le père du manga, mot qu'il a inventé et qui signifie à peu près : « Esquisse spontanée ».
Sur son lit de mort, il prononça ces dernières paroles : « Si le ciel m'avait accordé encore dix ans de vie, ou même cinq, j'aurais pu devenir un véritable peintre ».
Sur sa pierre tombale il laissa cette épitaphe :  
« Oh ! La liberté, la belle liberté, quand on va aux champs d'été pour y laisser son corps périssable ! »
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jeudi 27 février 2020

Piet Mondrian (1872-1944) - Chrysanthemum


 


Piet Mondrian (1872-1944)
Chrysanthemum, 1908-1909
Private Collection

Que voit on ? Avant de devenir le peintre abstrait que l'on connait, Mondrian peignit nombre de tableaux qui peu ou prou le dirige  vers cette abstraction. Ce somptueux chrysanthèmes en fait  indéniablement  partie.

Rappel biographique : Dans la structure des peintures datant d'avant 1900, Mondrian vise des effets d'ensemble : effets de lumière, effets linéaires, groupes de troncs d'arbres et branches en contre-jour sont des motifs récurrents. Ce sont des qualités morales qui s'inscrivent dans ces choix de couleurs et ces motifs. L'art de tradition romantique-nordique produisit vers 1900 beaucoup de paysages de sous bois. En octobre 1892, il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam.
Après 1900, les tableaux de Mondrian cherchent à faire voir des idées, et semblent proches du mouvement symboliste. Son nouveau style, comme cristallisé sur des formes-idées, déjà visible dans Passiebloem (Passiflore), vers 1901, s'est manifesté d'autant plus vigoureusement qu'il rencontra en juin 1908 le peintre Jan Toorop, personnage central du Symbolisme hollandais connu par ses curieuses compositions de figures curvilignes très homogènes, comme fondues dans les plissements géologiques du dessin.
Connu pour être un des pionniers de l'abstraction, il écrit dès janvier 1914 écrit : « Je construis des lignes et des combinaisons de couleurs sur des surfaces planes afin d'exprimer, avec la plus grande conscience, une beauté générale. La nature (ou ce que je vois) m'inspire, me met, comme tout peintre, dans un état émotionnel qui me pousse à créer quelque chose, mais je veux rester aussi près que possible de la vérité et à tout extraire, jusqu'à ce que j'atteigne au fondement (qui ne demeure qu'un fondement extérieur !) des choses […]. Je crois qu'il est possible, grâce à des lignes horizontales et verticales construites en pleine conscience, mais sans ‘‘calcul’’, suggérées par une intuition aigüe et nées de l'harmonie et du rythme, que ces formes fondamentales de la beauté, complétées au besoin par d'autres lignes droites ou courbes, puissent produire une œuvre d'art aussi puissante que vraie »

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mercredi 26 février 2020

Emile Boutin ( 1874-1951) - Les galettes à l'anis




Emile Boutin ( 1874-1951)
Les galettes à l'anis 
Huile sur toile, 1933
MuCEM, Marseille

Que voit-on ? Deux galettes accompagnées d'un couteau et de quelques Reine Claude, le tout  posé sur une nappe blanche légèrement plissée sur un des bords.  La composition n'est pas sans rappeler celle que peignit  sur le même thème, Claude MOnet en 1883 et déjà publiée sur ce blog.

Rappel biographique : Émile Boutin est un architecte, peintre, graveur et sculpteur français. Il a suivi les cours de l'école de beaux-arts de Tours, puis celle de Paris. En même temps, il suit des études d'architecte et devient l'élève de Gaston Redon, ce qui l'amène a Fontenay-le-Comte. En 1911, Il est nommé inspecteur des bâtiments civils et des Palais nationaux à Paris. Sociétaire des Artistes français et expose au Salon des indépendants.
En 1922, il crée la Société vendéenne des arts et en devient le premier président, charge qu'il gardera jusque dans les années 1940. Émile Boutin a peint  de nombreux tableaux comme Marguerites et Hortensias (dont La Poste a tiré un timbre en 2015) ou Ferme à Charzais. Il a aussi écrit un livre, Inventaire des constructions anciennes et des curiosités de la commune, conçu comme un guide pour faire découvrir au lecteur la Vendée.
Il a réalisé de nombreux monuments à Fontenay- Le-Comte, comme la Banque de France, la fontaine des Illustres sur la place Viète, ou le monument aux morts de la guerre 1939-45.

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mardi 25 février 2020

Grace Hartigan (1922-2008) - Still Life


 


Grace Hartigan (1922-2008)
Still Life, 1963
Private collection

Que voit on ?  Bien qu'il s 'agisse de la période la plus abstraite de Grace Hartigan, on peut cependant deviner un tube de peinture(en noir) posé sur une palette rouge  devant une toile (au fond) en cours de finition. En bas a droite quelques pinceaux aux manches bleus et au fond à droite ce qui semble être un chaudron ou un poêle, destiné à chauffer ce qui pourrait eêre un  atelier d'artiste....   

Rappel biographique : Grace Hartigan est une artiste peintre américaine souvent décrite comme une expressionniste abstraite de seconde génération, sans pour autant que son œuvre rompe complètement avec la tradition figurative. Membre de l'Ecole de New York, amie de peintres majeurs tels que Jackson Pollock et Willem de Kooning, ses toiles aux couleurs vives illustrent parfois des objets du quotidien et des personnes issus de la culture populaire, ce qui a fait dire à certains critiques que son oeuvre préfigurait le pop art. Elle connaît tôt le succès dans l'expressionnisme abstrait, sans pour autant être à l'aise avec cette étiquette, puis devient célèbre comme pionnière du pop art, qu'elle dit haï, pour enfin voir sa notoriété diminuer, alors que l'expressionnisme abstrait laisse la place au pop art et au minimalisme. Elle passe les dernières décennies de sa vie à Baltimore où elle enseigne la peinture à l'Ecole de peinture Hoffberger au Maryland Institute College of Art.

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lundi 24 février 2020

Henri Le Sidaner (1862-1939) - Intérieur à la nappe rose


  


Henri Le Sidaner (1862-1939)
Intérieur à la nappe rose,  1930
Musée municipal de Cambrai, France

Que voit -on ? Un intérieur comme Le Sidaner en a peint  beaucoup. Celui ci baigne dans une lumière dorée d 'été et présente les éléments d'une collation un peu désordonnée et sans doute improvisée : une théière, deux tasses à thé, un verre vide et un pichet d'eau, un sucrier,  deux bouteilles et un bouquet de fleurs qui occupe le centre le table.
 
Rappel biographique :
Le peintre français post impressionniste Henri Le Sidaner fut ami de Claude Monet et élève aux Beaux Arts de Paris de Cabanel qu'il soutint toute sa vie. C'est à partir de l'année 1900 qu'il se consacre à une peinture intimiste dont il exclut systématiquement toute figure humaine : jardins déserts, tables servies pour d'hypothétiques hôtes et présentant de magnifiques natures mortes (qui disent rarement leur nom,) campagnes solitaires expriment une vision silencieuse et paisible, nimbée de mystère. Son succès ne se démentira pas de son vivant. Dans la recherche de l'instant intime, de « l'arrêt sur image », les toiles que Le Sidaner peint à Gerberoy où il habite à partir de 1900, dépeignent une incomparable douceur de vivre en même temps qu'elles déclinent selon l'heure et la saison des accords chromatiques variés. A partir de l'été 1903 c'est le début des motifs d'intérieur à la fenêtre ouverte et des tables de jardin, des crépuscules... À l'aide d'un soigneux arrangement de nature morte, le peintre décline harmonieusement la sensation du « temps qui s'arrête ». C'est ce qui lui a souvent valu d'être comparé à Marcel Proust dans le domaine de la littérature.

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dimanche 23 février 2020

Vincent van Gogh (1853-1890) - Branche d'amandier en fleurs dans un verre


 

Vincent van Gogh (1853-1890)
Branche d'amandier en fleurs dans un verre  1888
Huile sur toile, 24 x 19 cm
Van Gogh Museum, Amsterdam

 Que voit on ? Ce que le tire décrit avec précision. Van Gogh s'essaie dans cette composition à une approche japonisante de la nature morte. La ligne rouge qui traverse la toile  et qui figure un liseré de peinture que l'on retrouvait fréquemment sur les murs provençaux de cette époque, peut intriguer le spectateur contemporain.

Rappel biographique : Le peintre franco-hollandais Vincent van Gogh a peint énormément de natures mortes dont les plus célèbres sont sans doute constituées par la série des sept tableaux "Les tournesols " qu'il peignit à Arles entre Août 1888 et Janvier 1889. D'autres natures mortes moins célèbres permettant de passer en revue à peu près tous les styles du peintre, ont été exécutées à diverses époques de sa vie. Van Gogh peignait sur des toiles souvent déjà apprêtées, qu'il pouvait réutiliser, soit en grattant l'œuvre précédente, soit en la recouvrant d'une nouvelle couche. Il employait certains pigments instables, entraînant une modification des couleurs sous l'effet de la lumière, dont la laque géranium qui perd sa teinte rouge avec le temps. Les couleurs originelles sont donc souvent perdues, entraînant des difficultés de restauration. Pour certains tableaux les restaurateurs ont décidé de ne pas « recoloriser » le tableau, mais se sont contenté de stopper les dégradations et de proposer un éclairage avec des filtres colorés pour restituer les teintes d'origine.
Pour les historiens de l’art, Van Gogh est un précurseur qui a ouvert à la peinture de nouvelles voies. Par exemple, Derain et Vlaminck sont directement rattachés à l'art de Van Gogh « par l'emploi de couleurs pures en larges touches ». Pour les amateurs d'art, il reste un maître à l’égal de Leonard de Vinci ou de Rembrandt avec une production très importante et une trajectoire artistique fulgurante en durée et par ses styles. Pour d'autres par contre, comme Salvador Dali, dont les avis à l'emporte pièce étaient connus, Van Gogh était " tout sauf un peintre ". Pour le grand public, l'œuvre de Van Gogh est aujourd'hui accessible dans les plus grands musées du monde.
Dans sa dernière lettre, trouvée dans sa poche le jour de son suicide, Vincent van Gogh écrit : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux »
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samedi 22 février 2020

Abbott Handerson Thayer (1849-1921) - Still Life


 


Abbott Handerson Thayer (1849-1921)
Still Life, c. 1886
Indianapolis Museum of Art

Que voit on ? Posés sur une table de cuisine en marbre : un blo en étain aux contours très accidentés. rempli au trois quart d'eau et en bordure duquel repose quelques fleurs de pivoines roses. C'est l'opportunité pour le peintre d'accuser le contraste entre la délicatesse et la fragilité des pétales de pivoines reposant contre la surface du bol et se reflétant dans l'eau comme au bord d'un minuscule étang...


Rappel biographique  :
Abbott Handerson Thayer est un peintre américain. Il fut l'élève de Jean-Léon Gérôme de l'École des beaux-arts de Paris et devint un membre de la Society of American Artists (1879), de la National Academy of Design (1901), et de la Royal Academy of San Luca de Rome. Il est surtout connu comme peintre de paysages, de  portraits, et comme peintre animalier.
Durant le dernier tiers de sa vie, il a travaillé avec son fils Gerald Handerson Thayer sur un important livre sur le camouflage dans le monde naturel, Concealing-Coloration in the Animal Kingdom .

 Publié par Macmillan en 1909, cet ouvrage a été réimprimé en 1918 et a pu jouer un rôle sur la camouflage militaire durant la Première Guerre mondiale. Il a cependant été l'objet de nombreuses moqueries, notamment de la part de Theodore Roosevelt, pour son affirmation disant que toutes les couleurs que portaient les animaux avaient un rôle de camouflage.

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vendredi 21 février 2020

Henri Matisse (1869-1954) - Chat aux poissons rouges


 Henri Matisse (1869-1954) Chat aux poissons rouges, 1914 Pushkin State Museum

Henri Matisse (1869-1954)
Chat aux poissons rouges, 1914
Pushkin State Museum 


Que voit on ? Dans cette nature morte de Matisse qui est tout sauf morte, on retrouve un des thèmes favoris du peintre (les poissons rouges) et un thème constant des natures mortes déjà illustré dans beaucoup de mosaïques d' l'antiquité romaine : les rapports des chats et des poissons !
Chez les Hollandais de l 'âge d'or et chez Chardin, la scène a généralement lieu dans la cuisine. Au 20e siècle la cuisine n'est plus un lieu où on laisse trainer les chats (enfin... en théorie !!!), donc que leur reste- il ? Le Bocal de poissons rouges du salon ... qui, à  la décharge de Matisse n'existait pas à l'époque de Chardin. Résultat : une composition précise dans toute sa cruauté, car qui connait les chats (comme Matisse qui en posséda toute sa vie), sait que celui-ci - bien que jaune - n'aura de cesse qu'il n'ait extrait l'un des trois poissons du bocal... voir les trois pour les voir frétiller sur le beau sol rouge de la maison !

Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890. Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)
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jeudi 20 février 2020

Giovanna Garzoni (1600-1670) - Plat de haricots

 

 Giovanna Garzoni (1600-1670)
 Plat de haricots, 1652
 Palazzo Pitti 

Que voit on ? Présentée sur un plat de cuisine en céramique vernissée blanche :  une grosse poignée de haricots blancs avec leur cosses et quelques grains de haricots hors de leurs cosses sur l'entablement. Appelés aujourd'hui  haricots coco, haricots de Boston  ou haricots Tarbais, les spécialistes s 'accordent à faire  apparaitre ces variétés  il y a environ 500.000 ans, en Equateur puis au Mexique et dans les Andes (Pérou, Bolivie, Argentine).  Il faut toutefois attendre la conquête du Nouveau Monde pour que les premiers haricots blancs atteignent les côtes de l'Europe. Christophe Colomb les remarqua d'abord à Cuba, Cabeca de Vaca les trouva en Floride en 1528 et Jacques Cartier, à l'embouchure du Saint-Laurent en 1535. Ceux qui sont représentés ici donc les descendants  directs des haricots d'Amérique, à peine plus de 100 ans après leur importation. Autant dire qu'ils ont encore le statut de légumes exotiques.  Les haricots verts quand à eux sont apparus en Europe au 19e siècle seulement.

Rappel biographique : Giovanna Garzoni est sans aucun doute l'une des plus extraordinaires peintres de nature morte de l'Ecole Napolitaine non seulement par sa façon de peindre (par petites touches rapprochées immédiatement identifiable) et par les supports sur lesquels elle a peint (toujours des petits formats sur parchemin ou papier) que par l'immense célébrité qu'elle acquit de son vivant, faisant d'elle, l''une des peintres les plus adulées et les plus demandées de son époque.
Après un premier séjour à Venise entre 1625 et 1630, où ses premières oeuvres la font immédiatement remarquer de quelques grandes familles de la ville, elle commence très rapidement à travailler pour les grandes cours d'Italie. A Rome, elle reçoit des commandes de la famille Colonna. A Naples, elle entre au service du vice-roi. Entre 1632 et 1637, elle est employée par Victor-Amédée Ier de Savoie.... Toutes les cours de la péninsule se l'arrachent et veulent posséder des oeuvres d'elle. Giovanna Garzoni passe d'une cour à l'autre, consciente de sa valeur et de son succès et travaillant toujours pour le plus offrant !
Entre 1642 et 1651, on la retrouve comme peintre de la prestigieuse cour grand-ducale de Florence, où elle restera le plus longtemps, forte de l'infaillible soutient et de l'admiration (presque sans limite) d'une bonne partie de la famille Medicis Le grand-duc Ferdinand II de Medicis et son épouse Vittoria della Rovere, son cousin le prince Laurent, et les cardinaux Carlo, Giovancarlo et Leopoldo, furent ses grands admirateurs, et ses soutiens constants, à tel point que les galeries florentines conservent encore aujourd'hui un nombre considérable de ses oeuvres. Bien avoir quitté la cour Florentine pour retourner à Rome en 1650, elle continue à travailler pour elle, comme si un lien indefectible les liait. C'est ainsi qu'entre 1650 et 1670, sur commande de Ferdinand II de Médicis pour la Villa di Poggio Imperiale, elle exécuta vingt petits natures mortes absolument qui restent parmi les plus belles de son époque ; plusieurs sont aujourd'hui conservées au Palais Pitti à Florence.
En 1666, Giovanna Garzoni, sans enfants, légua toute sa succession à l'association romaine de peinture Accademia di San Luca, à condition que celle ci lui fasse construire un tombeau dans l'église Santi Luca e Martina. On peut toujours voir aujourd'hui ce monumental tombeau, oeuvre de Mattia de Rossi, à la droite de l'entrée de cette église.
Largement autodidacte, il est probable que Giovanna Garzoni ait été influencée par plusieurs de ses contemporains à commencer par la peintre Fede Galizia mais aussi sans doute par le napolitain Giovanni Battista Ruoppolo ou par Jacopo Ligozzi (présent dans les collections grand-ducales florentines). Outre ses natures mortes, elle fut aussi l'auteur d'illustrations botaniques, de petits portraits, de copies de tableaux, privilégiant toujours la technique de la détrempe sur parchemin et les petits formats.
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mercredi 19 février 2020

Filippo de Pisis (1896-1956) - La bottiglia tragica





Filippo de Pisis (1896-1956)
La bottiglia tragica, 1927
Huile sur toile
Collection particulière

 Que voit on ? Une nature morte devant la fenêtre ou figure un plateau contenant 3 oranges et du raison, la palette du peintre, quelques esquisses froissées, quelques peintures en attente, un carnet d'aquarelles presque abandonné et l'élément qui donne le tire à la nature morte : la " Bouteille tragique ". Le rapport des objets les uns aux autres et de cet objet central au peintre est sans commentaire.

Rappel biographique : Luigi Filippo Tibertelli dit Filippo de Pisis est un poète et un peintre italien.
Né dans une famille fortunée de l'aristocratie italienne - la famille des marquis Tibertelli descendante d'un condottiere de Pise (d'où le nom qu'il choisit) établie à Ferrare au 16e siècle - il reçoit une éducation à domicile avec des précepteurs et des prêtres, en compagnie de sa sœur, à laquelle il demeure toute sa vie fort attaché. Il s'initie à la peinture avec un maître de  Ferrare, Odoardo Domenichini. Il s'intéresse aussi très tôt à la poésie métaphysique et se fait connaître avec la publication d'une première plaquette de poésie. Cela lui permet d'entrer en relation avec Giorgio de Chirico en 1915 qui exerce une forte influence sur ses premiers tableaux. Il fait également la connaissance du frère de Chirico, Alberto Savinio, et en 1917 de Carlo Carrа. Ce sont les premiers représentants de la peinture métaphysique. Mobilisés, ils sont alors en garnison à Ferrare. Le jeune Pisis les guide dans sa ville natale et le groupe se réunit dans sa demeure familiale. C'est ici que sont exposées les premières œuvres de Chirico. Il entre en correspondance avec Guillaume Apollinaire et Tristan Tzara.
Plus d'info sur Filipp de Pisis
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mardi 18 février 2020

Théodore-Charles-Ange-Coquelin (actif de 1885 à 1901) - Nature morte aux poires pyrus communis



 Théodore-Charles-Ange-Coquelin (actif de 1885 à 1901) Nature morte aux poires pyrus communis Collection particulière


Théodore-Charles-Ange-Coquelin (actif de 1885 à 1901)
Nature morte aux poires pyrus communis
Collection particulière 


Que voit on  ? Quatre poire peintes à peu près à tous les stades de leur maturité, du fruit encore vert aux fruits presque blettes.  Dans cette composition presque monochromes, ce peintre français redécouvert assez récemment et dont on ignore à peu près tout, à l'exception de la signature, démontre sa maitrise et son talent à peindre des fruits isolés

Rappel biographique :  Théodore Coquelin est un peintre français a peu près sans aucune notoriété dans son pays et dont le travail a été redécouvert lors de la mise en vente publique de certaines d'un lot de ses natures mortes en 2013 aux Etat-Unis puis en Europe. On ignore à peu près tout de sa vie si ce n'est qu'il vécut au 19 e siècle et franchit à peine le seuil du 20e, malgré un style qui rappelle  beaucoup celui de Courbet. Le prix record de cet artiste aux enchères est de 15 450 $ US pour Nature morte aux prunes, vendu à  Grisebach en 2017. Selon Benezit, Le Musée de Tourcoing (MUba)  conserverait une nature morte de Coquelin de même que le Musée Bonnat Helleu de Bayonne.

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lundi 17 février 2020

Emil Nolde (1867-1956) - Blue Violet Blossoms

 

Emil Nolde (1867-1956)
Blue Violet Blossoms, 1945-48
Watercolor on Japan paper
Private collection

Que voit on ? Un bouquet de fleur ou le bleue, le violet et le jauene-oranger explose sur un fond jaune citron.

Rappel biographique : L'aquarelliste et peintre expressionniste allemand Emil Nolde pratique la sculpture ornementale avant de s'intéresser à la peinture La partie la plus connue de son œuvre reste ses tableaux de style expressionniste. Ses thématiques sont variées, allant du religieux aux paysages et aux nature mortes d'objets. Quelques thèmes sont plus développés, comme la danse ou les masques. Emil Nolde a souvent peint à l'aquarelle mêlant aux couleurs diluées dans l'eau de l'encre de Chine ou de la craie. Il utilise particulièrement ces techniques durant la Seconde Guerre mondiale où il peint plus de 1300 œuvres. Le peintre a eu une activité importante de gravure dont la lithographie. Une seule toile de lui est conservée dans les collections publiques en France, il s'agit de Nature morte aux danseuses, 1914, au Musée National d'art moderne du Centre Georges Pompidou.

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dimanche 16 février 2020

Willem Claeszoon Heda (1594-1680) - A still life with a silver goblet and a watch on a pewter plate,

 

Willem Claeszoon Heda (1594-1680)
A still life with a silver goblet and a watch on a pewter plate, 1594
Oil on panel, 40 x 29.5 cm
Private collection

Que voit on ?  Posés sur une table recouverte d'un drap de velours vert : un plateau en argent en équilibre instable sur le bord de la table et dans lequel trône une superbe montre à gousset ouverte laissant apparaitre son  délicat mécanisme interne et où vient de s'égarer une des trois noisettes  qui occupent  la gauche de la composition Ailleurs sur la table  : un verre vide et renversé, un timbale ciselée en argent 'une grande beauté dans laquelle se reflète une  fenêtre et surtout - morceau de bravoure technique absolu - le reflet de cette même fenêtre sur le parquet de la pièce !
A droite pour équilibrer la composition, une petite boite de  tabac à priser. L'ensemble baignant dans une lumière bleutée qui confère  définitivement à cette nature morte  en longueur le statut de chef d'œuvre.

Rappel biographique : Le peintre néerlandais Willem Claeszoon Heda qui signait de son prénom "Claez" ce qui engendre souvent des confusions avec un autre peintre de nature morte Pieter Claesz, fut un peintre spécialisé dans la peinture exclusive de natures mortes. Il travailla toute sa vie à Haarlem où il fut le président de la célèbre Guilde de Saint Luc. Sa peinture montre son excellence dans le rendu des reflets et dans la qualité de la reproduction de la surface des objets. Les natures mortes de Heda ont souvent une composition en forme de triangle, dans laquelle les objets les plus hauts sont placés sur un côté. Il utilise assez peu de couleur dans ses peintures qui semblent presque être des monochromies. Il réutilise souvent les mêmes objets d'un tableau sur l'autre. Récipients en argent, coûteux verres de Venise, Nautiles, verres Rummer, verres Berkemeyer intensifient les contrastes entre les aliments sur fond clair obscur. Les tableaux de l'artiste furent le plus souvent des huiles exécutées sur panneau de bois, plus rarement sur toile. On peut déceler dans ses œuvres d’avant 1635, l’influence de Pieter Claesz (ainsi que de Floris Van Dyck (1575-1651). Après 1640 les compositions de Heda s'agrandissent, deviennent plus riches, plus décoratives, telle la nature morte exposée au Musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Dès cette époque, Heda abandonne le format horizontal qu'il utilisait traditionnellement pour le vertical.

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samedi 15 février 2020

Pierre Tal Coat (1905-1985) - Vanité, 1935


 

Pierre Tal Coat (1905-1985)
Vanité, 1935
Huile sur panneau parqueté
Collection particulière

Que voit-on ? Une vanité qui évoque comme tous les tableaux de ce genre le caractère transitoire de la vie humaine. Parmi tous es objets symboliques qui peuplent les Vanités, le crâne humain et  plus précisément celui d'Adam, signe convenu de la mort, est l’un des plus courants.
Si le thème est très ancien dans le genre pictural, puisqu'on le trouve déjà dans les natures mortes de l'Empire romain et dans les Memento Mori  il se constitue comme genre autonome vers 1620, à Leyde, en Hollande, pour se répandre ensuite tout au long du 17e siècle en Europe, particulièrement en Flandres avec (entre autres) Pieter Claezs et en France avec Philippe de Champaigne notamment. Très en vogue  à l'époque baroque, les vanités vont quasiment disparaître au 18e siècle, mais renaissent avec Cézanne, puis plusieurs artistes du 20e siècle et du 21e siècle, à l'image des sculpteurs Damien Hirst et Philippe Pasqua...

Rappel biographique : Le peintre, graveur et illustrateur français Pierre Tal Coat (pseudonyme de Pierre Jacob pour éviter l'homonymie avec Max Jacob quimpérois comme lui), apparenté au mouvement de l'École de Paris. Avec les artistes de ce mouvement, il exposa régulièrement à la Galerie de France (de 1943 а 1965), dans les galeries Maeght (de 1954 а 1974), Benador (de 1970 à 1980) puis à la galerie H-Met, la galerie Clivages. En 1956, seize de ses peintures furent présentées à la Biennale de Venise. Aux côtés de Joan Miro et de Raoul Ubac, il collabore en 1963 aux réalisations pour la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence d'une mosaïque pour le mur d'entrée.
En 1968 le Grand Prix national des arts.
Une grande exposition rétrospective lui fut consacrée au Grand Palais à Paris en 1976.
А partir de 1961, Tal-Coat s'installа à la Chartreuse de Dormont près de Vernon (Eure), où il finira sa vie. Tal-Coat a illustré de nombreux livres d'art avec des gouaches, dessins, pointes sèches ou aquatintes, notamment de nombreux ouvrages d'André du Bouchet, Pierre Schneider, Pierre Torreilles, Philippe Jaccottet, Claude Esteban, Maurice Blanchot, Pierre Lecuire, Jacques Chessex...
Tal Coat a peint une série importante de natures mortes, toutes réalisées en 1942, en pleine guerre, alors qu'il se trouvait réfugié à Aix-en-Provence. De toutes ces peintures très dépouillées et exécutées avec une grande économie de moyens, il se dégage une grande force.

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vendredi 14 février 2020

Harmen Steenwijck (1612-1656) - Still Life with fish

 


Harmen Steenwijck (1612-1656)
Still Life with fish
Private collection 

Que voit on ?  Posés sur un entablement en pierre  : quatre poissons dont une très belle dorade rangés par ordre de grosseur du premier plan au fond de la composition. Une cruche en terre cuite émaillée de fabrication espagnole sert d'appui à l'amoncellement de poissons. A droite,  deux gros cornichons encore accrochés à leur pampre.

Rappel biographique : le peintre néerlandais du siècle d'or Harmen Steenwijck ou Harmen van Steenwyck est connu pour ses natures mortes et ses vanités. Il est le frère de Pieter Steenwijck,qui fut également peintre de natures mortes. Il demeure peintre actif à Leyde de 1628 à 1633. Il retourne dans sa ville natale de 1633 à 1656. En 1654-1655, il entreprend un voyage vers les Indes orientales néerlandaises. Il est connu pour son œuvre Une allégorie des vanités de la vie humaine visible à la National Gallery de Londres.

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jeudi 13 février 2020

Théodule Augustin Ribot (1823-1891) - Rafraichissement

 


Théodule Augustin Ribot (1823-1891)
Rafraichissement
Huile sur toile (35.8 x 37.2 cm.)
Private collection

Que voit on  ?  Dans un clair obscur parfaitement maitrisé un contraste entre  toris couleurs: noir beige et blanc qui s'exprime à travers une cafetière émaillée (beige), un godet contenant une paille (blanc) et une bouteille bouchée et un verre. Un chef d'œuvre de précision et d'imagination comme ce peintre, malheureusement plus connu outre-atlantique que dans son propre pays, en  a peint beaucoup.  

Rappel biographique : Théodule-Augustin Ribot, à ne pas pas confondre avec son fils Germain (1845-1893) lui-même peintre reconnu, fut un aquafortiste, aquarelliste et peintre réaliste français.
Se destinant à la carrière artistique, après des études d'ingénieur, il entra à l’école des arts et métiers de Châlons, lorsque la mort de son père, en 1840, le força à demander des ressources à l’industrie. Il en trouva pour assurer la subsistance de sa mère et de ses sœurs, en devenant peintre de stores chez un décorateur puis peintre de bordures pour un fabricant de miroir ! En 1845, il se rend à Paris où il est employé comme commis d’atelier tout en étudiant dans l’atelier du peintre Auguste-Barthélemy Glaize et commence a rencontrer tous les peintres parisiens de la bohême de son époque.
Après un séjour de trois ans en Algérie pour surveiller et diriger des constructions, il revient à Paris en 1851, et subsiste en exécutant des dessins industriels et des copies d’Antoine Watteau destinés aux États-Unis le jour, et en peignant "pour lui-même" la nuit.
Il figura au Salon à partir de 1861, avec six toiles d’intérieur de cuisine et de basse-cour qui le firent immédiatement connaître du grand public et devinrent un peu sa marque de fabrique.
Théodule Ribot, qui a aussi peint des scènes historiques, des compositions religieuses, des portraits et des scènes de genre. Il fut l'ami de Fantin Latour, Eugène Boudin, Jules Bastien-Lepage, Pierre Puvis de Chavannes, Auguste Rodin et Claude Monet qui alors qu'il était affaibli par la maladie en 1884 donnèrent un banquet en son honneur et lui offrirent une médaille gravée de l’inscription : « À Théodule Ribot, artiste indépendant ». Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1878, il fut promu officier en 1887.

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mercredi 12 février 2020

Georges Braque (1882-1963) - Serviette, couteau, et poires


 

Georges Braque (1882-1963),
Serviette, couteau, et poires, 1908 
Huile sur toile Barnes Collection.

Que voit on  ?  Ce que décrit le titre : trois poires, un couteau  de bouche, une serviette  blanche encore pliée à quoi s'ajoute l'amorce d'une assiette vide.

Rappel biographique : le peintre français Georges Braque qui fut aussi sculpteur et graveur est le maître incontestable de la nature morte au 20e siècle, genre qu'il a profondément transformé et renouvelé tout au long de sa vie, s'inscrivant (consciemment ou inconsciemment) dans une démarche similaire à celle de Chardin au 18e siècle. Engagé dans le sillage du fauvisme, influencé par Matisse, Derain et Othon Friesz, il peint, à l'été 1906 les paysages de l'Estaque avec des maisons en forme de cubes (Maisons à L'Estaque) que Matisse qualifie de cubistes. A partir de 1909, il entre dans ce que les spécialistes appellent la période du " cubisme analytique ". Les paysages qui prédominaient jusqu'alors dans son œuvre vont céder la place aux natures mortes.
Ce sont principalement des natures mortes d'objets et/ou d'instruments de musiques (violons, guitare, pipe, journaux et magazines, objets divers de décorations intérieurs comme les nappes, les guéridons...) qu'il peint délaissant volontiers les thématiques habituelles du genre (fruits, légumes, pâtisseries, porcelaines).
A la Libération, Aimé Maeght devient son nouveau marchand parisien, et publie la première édition des Cahiers G. Braque. En 1948, lorsqu'il présente la série des Billards à la Biennale de Venise, il reçoit le Grand Prix pour l'ensemble de son œuvre. Suit une série d'expositions en particulier au MoMa de New York, qui parachève la reconnaissance internationale de son œuvre immense et

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mardi 11 février 2020

Gino Severini (1863-1966) - Grande Natura morta con Tour Effeil

 



Gino Severini  (1883-1966)
Grande Natura morta con Tour Effeil
Collezione particularata

Que voit on ? Dans cette grande composition Sévérini réunit plusieurs types de natures mortes : une nature aux instruments de musique (sur la gauche), une nature morte aux fruits (au centre) et une  nature morte aux objets (sur la droite). Ces trois types de nature morte que l'on retrouve dans bon nombre de compositions de l'antiquité à nos jours, sont posées devant une fenêtre ouverte comme aimait le faire Matisse, ouvrant sur un paysage parisien peint à la manière de Raoul Dufy où figurent la Tour Effeil et la très reconnaissable passerelle métallique du métro La Motte-Picquet.

Rappel biographique : Le peintre italien Gino Severini fit partie du mouvement futuriste. Il commença par s'installer à Rome en 1899 où il travailla comme employé, puis fréquenta l'école libre du nu à l'Académie et suivit des cours du soir de dessin à l'école de la Villa Medicis.
Il s'installa à Paris en 1906 et y fréquenta l'avant-garde artistique. En 1910, il signa le Manifeste pour la peinture futuriste avec Marinetti, Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Luigi Russolo et Carlo Carrà. En 1912, il participe à l'exposition des peintres futuristes à la galerie Bernheim-Jeune à Paris et il est présent dans les expositions successives des futuristes en Europe et aux États-Unis.
Très bon dessinateur, il combine dans son œuvre la science et l'art, la rigueur et l'imagination, pour atteindre le plus complet bonheur d'expression lorsqu'il lance, entre 1910 et 1915, les valeurs dynamiques du futurisme.
Après 1920, il se consacre notamment à l'art sacré et à la mosaïque.
Il publie en 1921 un ouvrage intitulé Du cubisme au classicisme. En 1922, il décore de fresques une pièce du Castello di Montegufoni à la demande d'Osbert Sitwell, propriétaire des lieux. Il est l'ami de l'architecte français Auguste Perret. Dans les années 1920, il partage son temps entre Paris et Rome.
En 1956, il ouvre à Paris l’École d'Art italien avec Gio Colucci.

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lundi 10 février 2020

César (1921-1998) - Hommage à Morandi (1)

 



César (1921-1998) (César Baldaccini)
Hommage à Morandi (1)
Collection particulière

Que voit on ? Cinq cafetières en émail de diverses couleurs écrasées (plus que compressées) sur une toile et entourées  soit de projections de peintures soit de traits soulignant la silhouette des objets soit les deux..  La composition est intutilée Hommage à Morandi, célèbre peintre de natures mortes qui passa a sa vie a dessiné des bouteilles, des bols, et autres ustensiles culinaires avant de se diriger vers l'abstraction. César a produit plusieurs compositions sur le thème des cafetières écrasées dont deux en hommage spécifique à Giorgio Morandi. 

Rappel biographique : Le sculpteur français César Baldaccini, dit César, fait partie des Nouveaux réalistes, mouvement né en 1960. À partir de cette date, César centre son travail sur la technique de la « compression dirigée », qui devient sa marque de fabrique : à l'aide d'une presse hydraulique, il compresse des objets divers. Sa première Compression date de cette année 1960 et signe son admission au groupe des Nouveaux Réalistes qu’avait fondé (la même année) Pierre Restany avec Yves Klein, Jean Tinguely, Arman, Daniel Spoerri, Martial Raysse, Christo, Niki de Saint-Phalle, Raymond Hains, Jacques de La Villeglé, Mimmo Rotella. Excepté Yves Klein.
Tous ces artistes réalisent leurs œuvres avec des matériaux existants, neufs ou de récupération et des déchets qu’ils utilisent tels quels ou qu’ils transforment, dans un style et avec une démarche souvent proches du dadaïsme et en particulier de l’art de Kurt Schwitters. Le groupe des Nouveaux réalistes a beaucoup à voir avec les artistes britanniques et américains du mouvement du Pop Art, qui puisent effectivement, pour Eduardo Paolozzi, Richard Hamilton et Robert Rauschenberg, aux mêmes sources.
Les Compressions de César ont fait, à juste titre, très rapidement sensation dans le monde de l'art et dans le public où elles sont devenues très populaires, ce qui est assez rare pour des œuvres d'art contemporaines. Elles s’inscrivent à la fois dans la « tradition » de la sculpture monolithique et verticale et dans la pratique du collage et de l’assemblage telle qu’elle a été initiée par les cubistes et développée par les dadaïstes. César y ajoute un geste radical en faisant réaliser l’œuvre par une machine qui délivre un bloc ne présentant pas de composition, sans arrangement de formes, avec pour seul effet « artistique » des surfaces animées sur chacun de ses côtés par la nature de ses constituants. César utilisera rapidement toutes sortes de matériaux qu’il sélectionnera par catégorie : plaques de tôle émaillée, bidons, canettes de boisson, radiateurs d’automobiles, montres et jusqu’aux emballages de carton, dans une démarche identique à celle d’Arman avec ses Accumulations.
Il crée le scandale en présentant trois voitures compressées au Salon de Mai mais il doit attendre que la galerie Mathias Fels présente ces œuvres transgressives en 1969 pour qu'elles soient reconnues par le monde de l'art. La vicomtesse de Noailles, mécène, qui lui offre sa première voiture (une Zil soviétique toute neuve, la seule à Paris) a la surprise de voir César la lui renvoyer compressée, ayant perdu 90 % de son volume. D'autres automobiles vont aussi subir le même sort. Cet acte d'appropriation se voulait un défi à la société de consommation et une provocation publique.

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dimanche 9 février 2020

Paul Cézanne (1839-1906) - Pommes vertes


 


Paul Cézanne (1839-1906)
Pommes vertes, c. 1872-73
Huile sur toile, 26 cm x 32 cm
Musée d'Orsay, Paris

Que voit-on ?   Deux grosses pommes vertes, leurs feuilles et leurs ombres portées et deux petites sur un fond qui semble inachevé... un chef d'œuvre dont la grande simplicité de composition  fait penser à certaines natures mortes des grands maîtres japonais de l'estampe.  Un  discret hommage à Courbet aussi qui aimait tant les pommes qu'il les a peintes à peu près sous toutes leurs formes et couleurs.

Rappel biographique : Parmi les quelques 900  tableaux et 400 aquarelles que Paul Cézanne,  ce sont  les natures mortes qui arrivent en tête , et notamment les pommes qui arrivent en tête de ses premières « obsessions picturales ». Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes : « Quand la couleur, est à sa puissance, la forme est à sa plénitude » disait-il. Incomprises en leur temps, les natures mortes de Cézanne sont devenues depuis lors l'un des traits caractéristiques de son génie.


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samedi 8 février 2020

Štefan Michal-Vörös Izbighy (1725-1756) - Still Life with Pumpkins and Cucumbers


 

Štefan Michal-Vörös Izbighy  (1725-1756)
Still Life with Pumpkins and Cucumbers 1734
Oil on canvas, 67.5 x 96.5 cm.
Slovak National Gallery

Que voit-on ? Une nature morte aux cucurbitacées que deux oiseaux s'apprêtent à attaquer.  Cette composition qui est conservée en Slovaquie est souvent reproduite pour illustrer l'art de ce pays au 18e siècle dans des coloris plus ou moins fidèles. Les tons éteints de cette toile sont les plus proches de l'original qui se trouve à Bratislava.

Rappel biographique : La biographie de ce peintre slovaque n'est pas documentée, y  compris dans le musée qui conserve ses toiles.

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vendredi 7 février 2020

William Scott (1913-1989) - Fish



 

William Scott (1913-1989)
Fish, 1982
Private collection

Que voit on ?  Sur un fond beigne, un poisson posé sur un plat blanc. La quintessence du minimalisme allié à un art de la représentation d'une expressivité confondante rendu en trois traits et deux couleurs par  un Scott au meilleur  de art.

Rappel biographique : Le peintre britannique William Scott est à la fois célèbre pour ses natures mortes et ses toiles abstraites. Il séjourna un peu à Pont Aven (France) mais c'est pendant son séjour Etats-Unis où il rencontra Jackson Pollock, Elaine de Kooning, Franz Kline et Mark Rothko qu'il évolua vers l'abstraction. En 1958, il représenta la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise. Ses natures mortes sont généralement la propriété des plus grands musées de la planète.

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jeudi 6 février 2020

Nicolas de Stael (1914-1955) - Fruits, 1954


  


Nicolas de Stael (1914-1955)
Fruits, 1954
Collection particulière

Que voit on ? Posés sur une assiette: une poire et deux pommes, disposées de telle façon qu'elle pourrait laisser penser à une représentation d'un organe sexuel masculin.  Un rapprochement inconscient sans doute car Nicolas de Stael n'était pas vraiment porté sur ce genre de calembour pictural. Cela donne en tout cas un toile magnifique de simplicité brossé en 5 coup de pinceaux et avec une maitrise de l'espace et des formes prodigieuse.

Rappel biographique : Le peintre français d'origine russe Nicolas de Staël, né baron Nicolaï Vladimirovitch Staël von Holstein, est issu d'une branche cadette de la famille de Staël-Holstein. Plus d'un demi siècle après sa mort, il reste l'un des peintres les plus marquants du 20e siècle posant un problème aux historiens de l'art qui ne savent pas dans quelle catégorie le classer, ce qui doit le réjouir post mortem, lui qui détestait les catégories et les courants.
La réinvention de la figuration opérée par Staël a été mal comprise alors qu'elle anticipait d'une vingtaine d'année l'évolution générale de l'art. Il a « retrouvé le visible sans renoncer aux possibilités expressives et à la liberté d'action qui définissent la peinture contemporaine » alors que Paris perd sa place de capitale des arts, dès les années 1960, sous l'effet du marché de l'art et de la surenchère :
" On y est devenu incapable de discerner le pastiche de l'original " selon Umberto Eco.
Selon Marcelin Pleynet et Michel Seuphor : « ...il faut tenir compte de Nicolas de Staël, vu et revu souvent avec et travers l'avant-garde américaine de années cinquante. Ces nouveaux mouvements d'abstraction suivent le cheminement de Staël, délaissant la peinture gestuelle pour une peinture brossée, voir maçonnée ».
Peu exposé de son vivant, son œuvre a donné lieu à de nombreuses manifestations posthumes qui ont confirmé sa stature sur le plan international. " Staël fut le plus puissant créateur de sa génération dans l'École de Paris de l'après-guerre, sur laquelle il a exercé une forte influence Il a été le premier à dépasser l'antinomie abstraction-figuration ".
Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de l'immeuble où il avait son logement et un de ses ateliers à Antibes. L'ensemble de son œuvre s'étend sur 15 années. Il a peint, à partir de 1952, plusieurs natures mortes dont quelques unes sont aujourd'hui conservées et exposées au Musée Picasso d'Antibes à quelques pas de son ancien atelier. Plusieurs sont présentées sur ce blog.

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mercredi 5 février 2020

Kiyoshi Saito (1907-1997) - Products of Earth


  


Kiyoshi Saito (1907-1997)
Products of Earth 1989
paper, woodcut
Kiyoshi Saito Museum of Art

Que voit on ?  12 radis alignés en rang d'oignons (si on peut dire!)  sur un fond noir et blanc. L'ensemble de la composition d'ailleurs n'utilise que trois couleurs: le noir, le blanc et le rouge et s'tale sur un unique plan plat sans aucun relief ni perspective (une des caractéristiques de ce graveur).

Rappel biogaphique : Kiyoshi Saitō est un peintre et graveur japonais de l'école sōsaku hanga.  Saito Kiyoshi est membre du Kokuga-Kai (Académie nationale de peinture). Après avoir exposé des peintures aux Salons Kokuga-Kai et de Nika-Kai, il se tourne peu à peu vers la gravure sur bois, et participe aux activités de l'Association japonaise de gravure. Depuis 1951, il fait tous les ans une exposition personnelle dans son pays et à l'étranger. Il reçut plusieurs prix dans des manifestations de groupe internationales, notamment à la biennale de São Paulo et en Yougoslavie. Il séjourna quelques années à Paris où il fit une composition considérée aujourd'hui comme une de ses plus célèbres : Autumn qui utilsise aussi une de ses techniques favorites de peinture, à plat, sans relief ni perspective.

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mardi 4 février 2020

Ferdinand Georg Waldmüller (1793-1865) - Bouquet de Roses de Damas

 



Ferdinand Georg Waldmüller (1793-1865)   
Bouquet de Roses de Damas
Collection privée

Que voit on ? Une somptueuse nature morte  floral au bouquet de roses de Damas à la couleur si particulière  et au parfum si entêtant que l'on parvient  presque au spectateur à travers cette toile d'une réalisme saisissant. Ce bouiquete est composés dans un vase en argent précieusement ciselé, entouré d'autres objets en argent posés sur une table en loupe de noyer, bois favori de la période Biedermeier en Autriche.

Rappel biographique : Ferdinand Georg Waldmüller est un peintre et écrivain autrichien qui étudia brièvement à l'académie des beaux-arts de Vienne, et assura ensuite sa subsistance en peignant des portraits. En 1811, il obtint un poste de professeur d'arts plastiques auprès des enfants du comte Gyulay, en Croatie. Trois ans plus tard, il revint à Vienne et travailla son style en copiant les œuvres des grands maîtres.
Waldmüller s'intéressa progressivement à la nature, et se mit à peindre des paysages. C'est dans ce genre que son style atteindra la plus grande originalité : son sens des couleurs et sa bonne connaissance de la nature l'aidèrent à réaliser quelques toiles remarquables. À partir des années 1820, il se mit à la peinture de scènes de la vie quotidienne des paysans aux alentours de Vienne.
Waldmüller fut un temps professeur à l'académie des beaux-arts de Vienne, mais eut régulièrement des disputes avec l'élite viennoise en raison de ses critiques au sujet du système de l'académie, qu'il voulait concentrer sur l'étude de la nature.
Waldmüller compte parmi les plus  célèbres représentants de la période dite Biedermeier. Il eut comme élève Hans Canon.

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