mercredi 2 décembre 2015

Jean-Jacques Bachelier (1724-1806)



Jean-Jacques Bachelier (1724-1806)
Nature morte avec fleurs et violon (vers 1750)
Art Gallery of South Australia (AGSA), Adélaïde

Que voit-on ? Posés sur un meuble en bois verni de gauche à droite, dans l'ombre d'un grand vase en terre cuite à décor d'angelots : un petit nid d'oiseaux contenant 5 oeufs, une grappe (très égrainée) de raisins noirs, deux pommes, quelques groseilles et deux prunes retenant un partition  (en équilibre dans le vide signifiant la fragilité des activités humaines) qui se reflète dans le vernis du meuble en bois.  Contre le grand vase de terre cuite à motifs d'angelots et rempli de roses (symboles de la beauté de la jeunesse et de l’amour)  et d'anémones (symboles de mort et de la  résurrection) : un violon. Partageant le statut de sujet central de la toile avec le grand vase orné, le violon, symbole de l'intérêt pour la méditation et la connaissance, est posé contre une livre ouvert dont les pages semblent être vierges ; peut être s'agit-il d'une œuvre musicale encore à écrire, ce qui expliquerait la présence du nid plein d'oeufs, symboles de création en devenir. Devant le violon, à peine visible : une flûte à bec, allégorie du contenu réconfortant de la musique pour l’âme.

Rappel biographique  : le peintre français Jean Jacques Bachelier a longtemps été considéré comme un peintre secondaire. Comblé d'honneurs de son vivant, pensionné par le roi Louis XV en 1749, admis à l'Académie Royale  en 1750 sur proposition de Jean-Baptiste Oudry, il obtient en 1763 le titre officiel envié de peintre d'histoire.  Il participa avec Desportes et Oudry à la décoration du Chateau de Choisy en 1757. Il réalis pour le Ministère des Affaires Étrangères à Versailles, 6 grandes toiles dont 2 seront déposées à la Révolution avant de disparaitre puis d'être retrouvées en 1984  au Musée de Villefranche-sur-Saône.
Son influence sur les arts Décoratifs a été déterminante : il est chef des modeleurs, puis directeur artistique de la Manufacture de Vincennes où il apporta nombre de modifications à la décoration des pièces produites, en demandant des modèles à Boucher et à  Oudry, produisant de très jolies figurines en biscuit. Il  poursuivit ses activités à la Manufacture de porcelaine de Sèvres jusqu'en 1793.
En 1765,  il fonda à ses frais à  Paris, en y engloutissant toutes ses économies  une Ecole de dessin  pour les artisans dans l'ancien Collège de Bourgogne, rue de L'Ecole de Médecine. Elle devint école Royale par lettres patentes de Louis XV. Son nom est toujours inscrit sur le bâtiment qui est aujourd'hui le siège de l'Université Paris-Descartes. Cette école de dessin, après avoir changé plusieurs fois de nom, deviendra l'École nationale des arts décoratifs en 1877.
Attiré par les problématiques techniques attachées à la peinture,  Bachelier redécouvrit le secret de la peinture à la cire en 1755. En 1790, il inventa un nouveau blanc de plomb, et en 1793, un instrument pour la gravure au miroir. Bachelier utilisa sa technique de la peinture à la cire pour ses œuvres : La fable du cheval et du loup, disparu à Bailleul pendant la dernière guerre mondiale, ou pour La Résurrection de Jésus Christ, destinée à l'église de Saint-Sulpice de Paris  (disparu depuis la Révolution).  Aujourd'hui  178 peintures et dessins et de nombreux vases de Vincennes et de Sèvres. sont reconnues comme étant ses œuvres.

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