mardi 1 décembre 2015

Sebastian Stoskopff (1597-1657)



Sebastian Stoskopff (1597-1657)
Nature morte aux livres avec chandelle et statuette en bronze.
Musée du Louvre, Paris

Que voit-on ?  Il s'agit d'une nature morte avec livres autrement dit d'un Vanité concernant le  savoir. Ce thème revient souvent chez l’artiste, la première œuvre étant datée de 1625 représente, posés sur une planche, trois livres et une bougie sur un fond noir. Dans cette Nature morte aux livres avec chandelle et statuette en bronze, conservée au Musée du Louvre à Paris,  il y a 9 livres dont deux ouverts. Les 7 livres fermés symbolisent l’espérance d’une sagesse à découvrir et  se réfèrent au verbum de l’écriture. Les deux livres ouverts,  témoins de l’intérêt pour la méditation et la connaissance, sont répartis à divers endroits de la composition : l'un, posé en haut des livres fermés, donne à découvrir sur sa page de droite un dessin qui semble être une esquisse de la statuette en bronze représentée dans le tableau; l'autre, posé en porte à faux  (rappelant qu'aucune position n’est immuable  sur le livre relié en rouge, donne à voir sur la page de gauche un cul de lampe concluant un chapitre et sur la page de droite un frontispice illustrant une tête de chapitre. A gauche du cadre, une chandelle dans un bougeoir posée sur le rebord de la table est allumée (symbole d'un homme dans l'âge mur dont la vie est pleine consomption), alors que dans certains autres tableaux sur le même thème elle est éteinte depuis longtemps ou vient de s'éteindre, laissant échapper un mince filet de fumée. A droite de la composition une statuette de bronze représentant un homme en marche, semble sortir de l'ombre, illustrant l'interêt pour les beaux-arts et la vaine promesse de permanence dans le temps que leur exercice recèle. D'autres nature mortes de Sébastien Stoskopff sur le même thème varient en associant aux livres, une montre, un almanach ou une tête de mort, autant de symboles du temps qui passe et de la fragilité temporelle des activités humaines.

Rappel biographique : le peintre alsacien Sébastien Stoskopff a été formé par Frédéric Brentel puis par Daniel Soreau. Sébastien Stoskopff vit à Paris entre 1621 et 1641 environ et voyage en Italie vers 1629. Il vit ensuite à Strasbourg, et meurt en 1657chez son protecteur Jean de Nassau.
Très apprécié à son époque, il est considéré comme l'un des maîtres européens de la nature morte très à l'aise dans le traitement des textures opposées comme le verre et l'osier d'un côté, ou le verre et l'étain etc...  L'œuvre  de Sebastian Stoskopff a été redécouverte très tardivement, au milieu du 20e siècle, dans les années 1930, ce qui signifie qu'elle est restée dans l'ombre pendant plus de 3 siècles !   Il reste de l’œuvre de Stoskopff entre 60 et 69 tableaux, selon les critiques. 10 d’entre eux sont datés et 26 à 29 sont signés de la main du maître. Toutes les œuvres signées sont des natures mortes. Mais des correspondances attestent que Stoskopff était aussi portraitiste, et qu’il a notamment exécuté un double portrait du comte Jean de Nassau-Idstein et de son épouse Anna. Pour la plupart, les œuvres de l’artiste ont pour thème la représentation d’objets quotidiens, très souvent dans le domaine de la cuisine ou de la nourriture.

Le Musé de  l'Œuvre Notre-Dame de Strasbourg conserve une collection importante de ses œuvres.

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