Willem Claeszoon Heda (1594-1680)
Stilleben mit Schinken (1635)
Alte Pinacoteca, München
Que voit-on ? C'est une nature morte symbolisant la fin de la vie dont il s'agit. Sur une table en bois partiellement recouverte d'un drapé froissé, plusieurs éléments attestent d'un repas consommé dans un certain luxe comme le montre la vaisselle précieuse utilisée. Deux plats d'argents à gauche du cadre : dans l'un, une tranche de jambon très gras, accompagné de deux toasts et d'un couteau à manche d'ambre ; dans l'autre l'os apparent d'un jambon dont on arrive à la fin de la consommation ; un pot de moutarde ; un beau verre Rummer à moitié plein de vin blanc dans la courbure duquel se reflète la réalité (la partie de la pièce que l'on ne voit pas) ; un pinte de bière ; un timbale en argent ciselée renversée sur un plat en argent contenant des noix dont une partie déborde de la table dans le vide, symbole de la fragilité de la vie du dédicataire qu'aucune des richesses étalées ne pourra renforcer.
Rappel biographique : Le peintre néerlandais Willem Claeszoon Heda qui signait de son prénom "Claez " ce qui engendre souvent des confusions ave cun autre peintre de nature morte Pieter Claesz, fut un peintre spécialisé dans la peinture exclusive de natures mortes. Il travailla toute sa vie à Haarlem où il fut le président de la célèbre Guilde de Saint Luc.
Sa peinture montre son excellence dans le rendu des reflets et dans la qualité de la reproduction de la surface des objets. Les natures mortes de Heda ont souvent une composition en forme de triangle, dans laquelle les objets les plus hauts sont placés sur un côté. Il utilise assez peu de couleur dans ses peintures qui semblent presque être des monochromies. Il réutilise souvent les mêmes objets d'un tableaux sur l'autre : récipients en argent, coûteux verres de Venise Nautiles, intensifient les contrastes entre le rose des jambons en tranches ou les fruits mûrs sur fond clair obscur. Les tableaux de l'artiste furent le plus souvent des huiles exécutées sur panneau de bois, plus rarement sur toile. On peut déceler dans ses œuvres d’avant 1635, l’influence de Pieter Claesz (ainsi que de Floris Van Dyck (1575-1651). Après 1640 les compositions de Heda s'agrandissent, deviennent plus riches, plus décoratives, telle la nature morte exposée au Musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Dès cette époque, Heda abandonne le format horizontal qu'il utilisait traditionnellement pour le vertical.
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