jeudi 24 décembre 2015

Nicklaus Stoecklin (1896-1982)



Nicklaus Stoecklin (1896-1982)
Stilleben mit Achat 1946
Collection Privée 

Que voit-on ? Cette nature morte composé autour d'une pierre d'agate brute qui apporte dans la peinture méticuleuse d'un intérieur bourgeois assez banal, une indéniable dimension d'étrangeté . L'intérieur bourgeois en question est composé d'un plateau d'argent qui retient avec la précision maniaque que l'on connait à ce peintre, le moindre des reflets  qu'on lui présente ; d'un verre plein d'eau contenant une branche de fleur ; d'un rideau à l'imprimé délicatement restitué dans ses plus infimes détails ; d'une main grattoir en ébène et ivoire ; d'une petite aquarelle représentant une vue de ville fluviale dans un cadre très sobre. L'agathe présentée dans toute pureté semble etre un oeil un porte ouvert vers un  univers rempli de monde nouveaux, de promesses de galaxie lointaine, d'ailleurs.

Rappel biographique : Nicklaus Stoecklin  est un peintre et graphiste suisse du  20 siècle. Après avoir fréquenté les cours de Robert Engels à l'École des beaux-arts de Munich (1914), puis avoir appris l'art de la lithographie avec Burkhard Mangold (1915-1918), il travaille dans l'atelier de son oncle, où il réalise ses premières affiches. Sa grande virtuosité en ce domaine lui permet de reproduire la réalité avec un souci qui confine à la précision photographique ou, au contraire, de se complaire dans une stylisation poussée à l'extrême. Les thèmes choisis sont ceux issus de la société de consommation, comme les produits de la technologie moderne et les pratiques culturelles (sport, expositions, tourisme). La composition est construite très rigoureusement et obéit à un ordre qui baigne l'ensemble d'une atmosphère hermétique comme dans Automobilpost in den schweizer Alpen, 1925. Chaque réalisation est abordée avec une exigence, une précision et un style proches de l'esthétique de la Nouvelle Objectivité, à laquelle l'artiste est maintes fois associé par le biais d'expositions auxquelles il prend part : en 1925 à la Städtische Kunsthalle de Mannheim, en 1979 au Kunstmuseum de Winterthur. Les tableaux qu'il réalise par ailleurs révèlent un réalisme poussé jusqu'à une stylisation exacerbée. Les thèmes en sont des paysages (Lago Maggiore, 1916, Bâle, K. M.), des vues urbaines (Sperrstrasse, 1918), des natures mortes (Stilleben mit Brioches, 1937) ou des scènes du quotidien (Atelierfenster im Johanniterhaus, 1928). Le monde de Stoecklin est fait d'éléments sensibles ou triviaux que contrebalance toujours une vision géométrique. Son œuvre a fait l'objet de présentations à la Kunsthalle de Bâle en 1928 et au Deutsches Plakat Museum d'Essen en 1987.

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