lundi 28 décembre 2015

Robert Mapplethorpe (1946-1989)



Robert Mapplethorpe (1946-1989) 
Calla Lilly (1986)
Solomon R. Guggenheim Museum, New York

Que voit-on ?  Il s'agit d'une fleur d'arum fanée et rongée par un insecte. A hauteur du pistil très rabougri, près de la tige, on aperçoit des pustules sans doute signes d'une maladie. Robert Mapplethorpe est arrivé à New York dans les années 1970 alors que se produisaient  deux événements simultanés  mais bien distincts : la prise en considération de la photographie comme un e forme d'art, et l'explosion du mouvement  punk et des cultures gays. Initialement formé à la peinture et à la sculpture, Mapplethorpe s'oriente assez rapidement vers la photographie en réalisant en 1969-70 des collages érotiques, à partir d'images découpées dans des magazines, avant de créer ses propres images à l'aide d'un appareil  Polaroïd. En quelques années, il expose des nus masculins et féminins érotiques, des natures mortes de fleurs et des portraits de célébrités, tous réalisés avec un appareil grand format. Tout au long des années 1970, son travail se développe dans un style à la fois classique et élégant en privilégiant une thématique homo-érotique très explicite qui va le rendre rapidement célèbre dans le monde entier.  
Bien qu'il ait travaillé de temps en temps en couleur, Mapplethorpe est resté tres fidèle à l'élégance minimaliste de la photo en noir et blanc. Dans nombre de ses œuvres la distinction entre hommes et femmes est problématisée : Calla Lily par exemple présente une fleur d'arum, normalement censée incarner la féminité et  la re-déploie comme un organe  sexuelle masculin mâle.  
L'emploi du noir et blanc par  Mapplethorpe a une époque ou la plupart de ses contemporains des années 1980 travaillent en couleur le rapproche de certains maitres anciens et apporte à ces photos d' indéniable qualités poétiques et mélancoliques. A l'apogée de sa carrière, Mapplethorpe a été frappé par le sida et ses dernières photos  ont toute une humeur plus sombre  qui insistent sur le caractère transitoire de la vie.

Extrait de la notice du Guggenheim Museum

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