vendredi 2 décembre 2016

Nicolas de Staël (1914-1955) - Nature morte au poêlon blanc


Nicolas de Staël (1914-1955)
Nature morte au poêlon blanc, 1955
Collection privée

Que voit-on ? Sur deux niveaux différents ou deux étagères, (hommage inconscient ou conscient aux  natures mortes des villa de Pompei ?) : un poêlon (plus jaune que blanc) décrit dans le titre occupe l'étagère inférieure en compagnie de deux fruits (pommes ?  abricots ?  citrons ?) ; sur l'étagère supérieure : une bouteille couchée (et donc peut être vide).  Ce tableau Nature morte au poêlon blanc a été peint par Nicolas de Staël en 1955, l’année où il décida d’en finir avec la vie. Jusqu’en 1952, Nicolas de Staël avait été un peintre abstrait puis dans les 3 dernières années de sa vie,  il avait   retrouvé le chemin de l’art figuratif sans rien renier de son œuvre antérieur. Cette nouvelle orientation, lui permet de se ré-approprier les genres classiques, le paysage, la nature morte, la figure, les scènes composées à plusieurs personnages comme un orchestre de jazz ou des joueurs de football dans un stade. Dès 1952, ils peints plusieurs natures mortes composées de bouteilles (déjà postées sur ce blog) ou de pommes dans lesquelles sans rien décrire vraiment, sans rien raconter, il exprime. Nicolas de Staël est peut être devenu figuratif, mais jamais il ne voudra être réaliste.

Rappel biographique : Le peintre français  d'origine russe Nicolas de Staël, né baron Nicolaï Vladimirovitch Staël von Holstein,  est issu d'une branche cadette de la famille de Staël-Holstein. Plus d'un demi siècle après sa mort, il reste l'un des peintres les plus marquants du 20e siècle posant un problème aux historiens de l'art qui ne savent pas dans quelle catégorie le classer,  ce qui doit le réjouir post mortem, lui qui détestait les catégories et les courants.
La réinvention de la figuration opérée par Staël a été mal comprise alors qu'elle anticipait d'une vingtaine d'année l'évolution générale de l'art. Il a « retrouvé le visible sans renoncer aux possibilités expressives et à la liberté d'action qui définissent la peinture contemporaine»  alors que Paris perd sa place de capitale des arts, dès les années 1960, sous l'effet du marché de l'art et de la surenchère : " on y est devenu incapable de discerner le pastiche de l'original " selon Umberto Eco.
Selon Marcelin Pleynet et Michel Seuphor : « ...il faut tenir compte de Nicolas de Staël, vu et revu souvent avec et travers l'avant-garde américaine de années cinquante. Ces nouveaux mouvements d'abstraction suivent le cheminement de Staël, délaissant la peinture gestuelle pour une peinture brossée, voir maçonnée ».
Peu exposé de son vivant, son œuvre a donné lieu à de nombreuses manifestations posthumes qui ont confirmé sa stature sur le plan international. " Staël fut le plus puissant créateur de sa génération dans l'École de Paris de l'après-guerre, sur laquelle il a exercé une forte influence Il a été le premier à dépasser l'antinomie  abstraction-figuration ".
Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de l'immeuble où il avait son logement et un de ses ateliers à Antibes. L'ensemble de son oeuvre s'étend sur 15 années. Il a peint, à partir de 1952, plusieurs natures mortes dont quelques unes sont aujourd'hui conservées et exposées au Musée Picasso d'Antibes à quelques pas de son ancien atelier. Plusieurs sont présentées sur ce blog.

2016 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau, #AStillLifeCollection, #NaturesMortes 

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