dimanche 15 janvier 2017

Giorgio Morandi (1890-1964) - Natura Morta 1939.


 
Giorgio Morandi (1890-1964)
Natura Morta 1939.
Musée des Beaux-arts de Lyon, France

Que voit on  ? Une nature morte représentant des bouteilles et brocs comme Morandi en a peint de très nombreuses tout au long de sa vie. La rigueur de cet artiste qui ne traita que deux thèmes seulement (le paysage et la nature morte) et l’austérité de son style marqué par une prédilection pour les formats modestes et les couleurs sourdes, ne sont sans doute pas étrangères à sa relative confidentialité. Il est devenu plus connu du grand public, il y a une dizaine d'années et notamment à la faveur de grandes expositions au Metropolitan Museum de New York en 2008, à la Tate Modern de Londres ou encore au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 2001. On peut regretter la très faible représentation de ce grand artiste dans les collections publiques françaises (5 tableaux seulement : 2 au Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou : 2 au Musée Granet d'Aix en Provence et 1 au Musée des Beaux arts de Lyon).

Rappel biographique : Le peintre italien Giorgio Morandi, bien que qualifié de futuriste ne peut être identifié à aucun mouvement pictural du 20e siècle en particulier. Ayant peint de très nombreuses natures mortes, l’œuvre de Cézanne représente évidemment une influence majeure pour lui ; il lui emprunte la monumentalité des formes et les zones denses de couleurs. Mais simultanément, il développe une approche beaucoup plus intime de l’art.
Les natures mortes de Giorgio Morandi représentent des objets toujours ordonnés avec soin sur une table dans l'atelier, pour être observés et peints. Ces objets qu'il a lui même achetés chez des brocanteurs, qui lui ont été donnés par des amis ou qu'il a ramassés dans la rue, sont facilement identifiables de toile en toile ; ce sont des bouteilles, cubes,  entonnoirs auxquels viennent se mêler, à l'occasion mais rarement, un coquillage ou un fruit. Le positionnement des objets dans le cadre est réalisé avec une attention particulière portée à la " géométrisation" de l'espace qui peut alors se lire en carrés et diagonales. Un lent travail de maturation est mis en œuvre par le dessin et la peinture par reprises successives, superpositions de couleurs faites d'une pâte ample avec des dégradés de gris d'une extrême sensibilité, qu'amplifie une sorte de délectation morose. Morandi avait la réputation de broyer lui-même ses couleurs.

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