De Scott Evans (1847-1898)
Free Sample take one - Peanuts (1890)
Museum of Fine Arts, Boston
Que voit-on ? Evans a peint de nombreuses versions de
Free Sample, Take One (Echantillons gratuit- prenez en un) dans lesquelles il a placé des amandes, des cacahuètes ou des noix dans le niche évoquant les présentoirs d'épicerie de son époque. Evocation en effet puisque ce contenant, malgré son réalisme, ne correspond à aucun de ceux dans lesquels étaient présentées les arachides au 19e siècle. Il a été totalement imaginé par De Scott Evans ! Les noix, noisettes et amandes sont apparues dès le 17e siècle dans les natures mortes, mais il faut attendre la fin du 19e siècle pour voir apparaitre des variétés plus exotiques comme les cacahuètes mis à l'honneur par les artistes américains à partir de 1880, notamment par Joseph Decker, John Haberle ou John Frederick Peto. Evans quant à lui traite ce sujet dès 1847 avec un premier trompe-l'oeil représentant des noisettes, (présenté sur ce blog) puis plus tard, en 1890 peu de temps après son arrivée à New-York. A cette époque, de nombreux artistes américains se faisaient une spécialité de peindre des trompe-l'œil, mais Evans en prolongeant le réalisme jusqu'à rendre le grain de bois de même que les clous qui retiennent la vitre brisée, atteint véritablement un somment! Cette peinture, qui n'était pas destinée à être encadrée, cherche a cultiver l'illusion que son propriétaire a placé une niche en bois sur son mur ! Pour renforcer le réalisme, Evans n'hésite pas à ajouter des entailles sur le bois ou des traces dues à des chocs ainsi que des trous laissés pâr les puces à bois. Les facéties de ce peintre qui avait un sens de l'humour très développé vont plus loin : ainsi alors qu'une petite note manuscrite encourage le spectateur à goûter une des cacahuètes, les bords coupants de la vitre brisée l'en dissuadent. Doit-il malgré tout en prendre une au risque de faire dégringoler toute la pile ?!!! Evans fige littéralement la question en l'état, avec pour seule porte de sortie de se demander si un spectateur précédent, irrité par ce verre qui lui refuse obstinément ce que la note l'invite à prendre, n'aurait pas fini par le casser pour s'emparer du contenu de la niche.
Rappel biographique : Le peintre américain De Scott Evans s'est illustré avec un égal talent dans des genres très différents du portrait mondain de dame de la haute société américaine dont il flattait élégamment les anatomies à la nature morte en trompe-l'oeil. Élevé dans l'Indiana, il a réalisé une grande partie de sa carrière dans l'Ohio avant de venir s'installer à New-York City. Sa réputation posthume est largement basée sur un certain nombre de trompe-l'œil de natures mortes, à tel point que l'on pas hésité à lui attribuer des tableaux qu'il n'avait jamais peints. La marque absolue de la célébrité dans les Etats-Unis du 19e siècle !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.