mercredi 20 janvier 2016

Giuseppe Arcimboldo (1527-1593) - Le diner

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Giuseppe Arcimboldo (1527-1593)
Le diner
Private collection, Stockholm, Sweden

Que voit on ? Une main qui soulève un dessus de plat pour découvrir un porcelet, une caille rôtie et une autre pièce de gibier (lièvre ?). Cet ensemble pourrait, comme c'est souvent le cas chez ce peintre, former un visage caricatural (ghiribizzi) mais ce n'est pas le cas ici... ou alors il s'agirait d'un visage particulièrement déformé et monstrueux. Arcimbldo s'est plutôt appliqué à rendre le reflet de ces pièces de viandes mêlé au reflet de ce qui se passe autour, sur le rebord du plat en argent dont il rehausser la perspective par une tranche de citron.

Rappel biographique :  Le peintre italien Giuseppe Arcimboldo est issu d’une famille de peintres.
Il commence à se faire connaître à 24 ans en travaillant avec son père, artisan peintre à la cathédrale de Milan où il  réalise alors des cartons de vitraux. Là, il se fait remarquer par Ferdinand de Bohème qui lui commande cinq blasons pour la cathédrale. En 1562,  il est  appelé à Prague au service de Ferdinand Ier du Saint-Empire pour être le portraitiste de la famille impériale. Peu après son arrivée à Prague Giuseppe Arcimboldo commence la première série des Quatre saisons et révèle ce style pictural surprenant : les « têtes composées » portraits caricaturaux (ghiribizzi) ou allégoriques formés d’une juxtaposition de fruits, légumes, végétaux, symbolisant les saisons ou les métiers. Cette œuvre suscite un engouement considérable à la cour. Il peindra d’autres séries des quatre saisons en 1572 et 1573. Si l'on considère Arcimboldo comme un novateur dans la systématisation de ses portraits, il faut se rappeler qu'à son époque il existe déjà une tradition, depuis l'antiquité, de masques bachiques ou hellénistiques, formés d'éléments pris dans la Nature. Plusieurs des artistes de la Renaissance artistique, dont Léonard de Vinci et Jérôme Bosch, s’étaient déjà intéressés aux faciès monstrueux, aux portraits déformés par des jeux de glace, ainsi qu’aux compositions à base d’éléments détournés.
Si Arcimboldo n'a pas eu d’élève, il a inspiré de nombreux copistes en son temps et le genre des têtes composées se perpétue aux 17e et 18e siècles. Il est repris au 19e siècle par les caricaturistes. Il est redécouvert au 20e siècle par les surréalistes, adeptes du jeu de mots visuel.

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2016 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau 

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