dimanche 24 janvier 2016

Henri Le Sidaner (1862-1939) - Nature morte


Henri Le Sidaner (1862-1939) 
Nature morte (1917) 
Collection privée, Belgique.

Que voit-on ? Sur une table recouverte d'une nappe blanche et posée devant une fenêtre dont des voilages filtrent la lumière extérieure : six objets dont une cuillère en argent, une tasse à café doré, une petite coupe de liqueur presque vide de contenu, une cafetière en argent, un grand sucrier en porcelaine et une bouteille de vin ou de liqueur jaune oranger. Bizarrement le contenu de ce qui est posé sur la table n'est pas à contre jour, sans doute éclairé par une autre source de lumière opposée à la fenêtre ou placée au-dessus de la table. Ce qui est remarquable dans ce tableau sont les trois points de couleur dorée formés par par la bouteille, la tasse et le reste de liqueur dans le la coupe (le café et l'alcool) qui viennent réveiller la douceur assoupie de cette scène symbolisé dans une certaine blancheur ambiante  

Rappel biographique : Le peintre français post impressionniste Henri Le Sidaner fut ami de Claude Monet et élève aux Beaux Arts de Paris de Cabanel qu'il soutint toute sa vie. C'est  à partir de l'année 1900 qu'il se consacre à une peinture intimiste dont il exclut systématiquement toute figure humaine : jardins déserts, tables servies pour d'hypothétiques hôtes et présentant de magnifiques natures mortes (qui disent rarement leur nom,) campagnes solitaires expriment une vision silencieuse et paisible, nimbée de mystère. Son succès ne se démentira pas de son vivant. Dans la recherche de l'instant intime, de « l'arrêt sur image », les toiles que Le Sidaner peint à  Gerberoy où il habite à partir de 1900,  dépeignent une incomparable douceur de vivre en même temps qu'elles déclinent selon l'heure et la saison des accords chromatiques variés. A partir de l'été 1903  c'est le début des motifs d'intérieur à la fenêtre ouverte et des tables de jardin, des crépuscules... À l'aide d'un soigneux arrangement de nature morte, le peintre décline harmonieusement la sensation du « temps qui s'arrête ». C'est ce qui lui a souvent valu d'être comparé à Marcel Proust dans le domaine de la littérature.
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2016 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

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