jeudi 28 janvier 2016

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779), La soupière d'argent



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Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) La soupière d'argent ou Un chat guettant une perdrix et un lièvre morts jetés près d’un pot à oille, 1727/28 (The Silver Terrine – Cat, a dead partridge and a dead hare, lying near a terrine) Huile sur toile, 2§,2 x108 cm Metropolitan Museum of Art, NYC

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
La soupière d'argent ou Un chat guettant une perdrix et un lièvre morts jetés près d’un pot à oille, 1727/28
(The Silver Terrine – Cat, a dead partridge and a dead hare, lying near a terrine)
Huile sur toile, 2§,2 x108 cm
Metropolitan Museum of Art, NYC

Que voit-on ?  Une composition  très animée qui oppose rapidité et acuité des animaux vivants ( e chat aux aguets) à la passivité et la raideur des animaux tout juste morts (la perdrix et le lièvre) dont le sang coule encore des narines. Le sujet central posée dans le titre de l'œuvre est bien la soupière en argent qui trône sur la magnifique table à gibier en pierre à angle incurvé (sans doute repeint ultérieurement par Chardin pour permettre à la tête du lièvre de pendre ans le vide). Le couvercle de la soupière est comme maintenu par une orange qui se reflète somptueusement dans l'argent.  L'oille était une potée faite avec diverses viandes et des légumes variés. Très monochrome, cette nature morte est agrémentée ici et là de touches de couleurs vives apportées par les fruits savamment réparties dans la composition. La  position aux aguets du chat et celle des animaux morts fait encore beaucoup pensé à Oudry et à Desportes dont Chardin admirait énormément les œuvres et qui l'inspirèrent beaucoup dès lors qu'il mettait des animaux en scène (c'est encore pus évident dans Le Buffet qui est conservé au Louvre).

Rappel biographique : Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, Chardin est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et  Le Buffet  qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres. Les natures mortes qu'il peindra plus tard (à partir de 1760) sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres...  Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux  effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.

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2016 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau

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