Adriaen Coorte (1665–1707)
Trois pêches et un papillon
Collection privée
Que voit on ? Une nature en tout point semblable à Trois nèfles et un papillon déjà publiée dans ce blog voici quelques années. Sur un entablement de pierres polies et jointées, trois pêches présentées sous différents angles de vues, deux montrant la base du fruit, une (à droite) étant posée la tige en bas. Un papillon très coloré brise la noirceur du fond noir, mais signale cependant le pourrissement proche des fruits, symbole du passage de la vie à la mort.
Rappel biographique : le
peintre hollandais Adriaen Coorte est spécialisé exclusivement dans la
peinture de natures mortes. Au contraire de la tendance de l'époque en
Europe du Nord qui déployait argenterie et cristaux dans les natures
mortes monumentales, Coorte a peint des natures mortes de petits formats
et au sujets très intimistes pour ne pas dire minimalistes.
On sait
très peu de sa vie, si ce n'est qu'ill fut l'élève de Melchior
d'Hondecoeter vers 1680 à Amsterdam et qu'il a installé son petit
atelier de natures mortes à Middelburg, en 1683. Il peignait souvent sur
du papier (quelquefois au dos de simples feuilles de compte) qu'il
collait ou que l'on colla par la suite sur un panneau de bois ou sur un
canevas pour mieux les préserver.
Environ 80 oeuvres signées par lui
ont été cataloguées, et presque toutes suivent la même composition à
savoir de très petites quantités de fruits, de légumes ou coquillages,
voir même quelquefois un seul fruit ou légume (comme ici) , posés le
rebord d'une dalle de pierre, éclairé par le haut, avec le fond sombre
typique de natures mortes du début du 17e siècle.
Les fraises des
bois et les asperges sont ses motifs les plus fréquents. Les premières
sont parfois représentées soit dans le même pot en terre cuite, soit
dans de jolis bols bleus et blancs en porcelaine Wan-Li importés de
Chine par la Compagnie des Indes. Quelques rares papillons brisent la
noirceur de l'arrière-plan, ajoutant une tâche de couleur à ces
compositions d'une magnifique austérité. Le fait qu'elle soient peintes
sur du papier ajoutent à leur fragilité et à leur délicatesse infinie.
Coorte
ne fut pas très connu de ses contemporains en dehors de la petite ville
de Middelburg et, comme Vermeer un siècle avant, il est totalement
tombé dans l'oubli jusqu'à ce que les années 1950, l'historien d'art
hollandais Laurens J. Bol, publie une première monographie suivie en
1977 d'un catalogue raisonné de l'œuvre de Coorte.
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2021- A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
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